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Culte du dimanche : Velvet Goldmine

posté le 25/05/2014

Après la Valse des Pantins, Carlotta nous gâte ce mois de mai avec un autre film culte. Cette fois il est temps de célébrer le glam rock avec Velvet Goldmine.

De son premier moyen mĂ©trage sur la vie de la chanteuse des Carpenters Ă  I’m not there sur les multiples facettes de Bob Dylan, le rĂ©alisateur Todd Haynes a toujours aimĂ© montrer au cinĂ©ma sa vision de la musique, toujours avec un angle particulier. En 1998, c’est au mouvement glam rock de l’Angleterre des annĂ©es 70 qu’il s’intĂ©resse avec Velvet Goldmine. Sans faire un biopic, l’auteur va tout de mĂŞme Ă©voquer avec Ă©vidence l’histoire d’icĂ´nes telles que David Bowie pĂ©riode Ziggy Stardust ou Iggy Pop, que ce soit dans leur costumes et mĂ©lodies ou dans leur attitude qui a permis une certaine libĂ©ration sexuelle, un affranchissement des genres et conventions.

Sur le modèle de Citizen Kane, le film dĂ©bute par l’assassinat du chanteur Brian Slade sur scène, en pleine gloire. 10 ans plus tard, un journaliste, ancien fan du rockeur enquĂŞte sur cette disparition et va rencontrer les personnes qui ont fait sa carrière. Alors toute la vie de Slade, parfois dĂ©cousue, souvent imagĂ©e, sera racontĂ©e Ă  travers des flash back, de ses dĂ©buts Ă  son issue en passant par sa relation avec le plus trash Curt Wild.

Le rĂ©alisateur nous fait pĂ©nĂ©trer d’emblĂ©e dans l’univers de paillettes et de chanteurs hauts en couleurs revendiquant une bisexualitĂ© pour attirer les foudres des mĂ©dias et et se mettre les ados dans la poche, prĂ´nant une nouvelle libertĂ© avec une musique particulièrement riche. Nous sommes vraiment plongĂ©s dans l’ambiance du glam rock avec ses chaussures Ă  talon, son maquillage, ses chanteurs s’inventant des personnages de fiction et des riffs de guitare et des mĂ©lodies imparables. Mais le travail sur cette ambiance qui nous suivra pendant les 2 heures du film se fait malheureusement au dĂ©triment du scĂ©nario. En effet, l’auteur prend en malin plaisir Ă  adopter une structure artificiellement compliquĂ©e qui nuit alors aux Ă©motions qu’il aurait du provoquer en Ă©voquant cette star de la musique connaissant la gloire puis la descente aux enfers.

Finalement, devant tous ses artifices et la provocation prennent peu mais l’ambiance, le rythme et surtout la musique font que l’on prend tout de mĂŞme plaisir Ă  suivre l’histoire de cette dĂ©chĂ©ance, mĂŞme si tout a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© vu ailleurs. Il faut dire qu’il y a assez peu de films sur cette pĂ©riode de crĂ©ation totale qu’inspirait le glam rock et que l’on retrouve donc plaisir Ă  redĂ©couvrir tout cet univers avec des personnages charismatiques. Ajoutez Ă  cela quelques jolis moments de poĂ©sie pour introduire les lĂ©gendes des personnages et quelques beaux numĂ©ros musicaux et on entre forcĂ©ment dans le sujet.

Todd Haynes se rĂ©vèle Ă©galement ĂŞtre un excellent directeur d’acteur. Il donne ainsi des rĂ´les marquants Ă  des comĂ©diens qui ont encore besoin de faire le preuves comme Jonathan Rys-Meyers en icĂ´ne glam Ă  paillettes dans la lignĂ©e de Ziggy Stardust pris entre son envie de rĂ©ussir et son amour impossible. De son cĂ´tĂ©, Ewan McGregor s’impose d’emblĂ©e entre Iggy Pop et Lou Reed avec un show très chaud sur scène tandis que Christian Bale en journaliste Ă  l’adolescence difficile et remplie de question se rapproche de l’Ă©tat d’esprit du spectateur.

Velvet Goldmine est ainsi un film loin d’ĂŞtre parfait, ni original mais qui impose une ambiance glam rock enivrante et qui donne envie de se retrouver dans cette Ă©poque avec de telles mĂ©lodies et de tels personnages, malgrĂ© leur grandiloquence et leurs failles.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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