Accueil > Cinéma, Culte du dimanche > Culte du dimanche : Mary Poppins

Culte du dimanche : Mary Poppins

posté le 02/03/2014

Avec la sortie de l’insupportable mĂ©lo Dans l’Ombre de Mary, mieux vaut revenir sur les souvenirs du film enchanteur de Disney, Mary Poppins, qui ressort d’ailleurs en vidĂ©o pour l’occasion.

A leur sortie Ă  partir de 1934, les romans pour enfants de Pamela Lyndon Travers racontant les aventures fantaisistes d’une nurse nommĂ©e Mary Poppins, sont de vĂ©ritables succès très vite repĂ©rĂ©s par Walt Disney qui souhaite alors en faire un film après. Cependant, l’auteure est très hostile Ă  cette idĂ©e. Il faudra au père de Mickey insister très lourdement pendant deux dĂ©cennies avant de que celle-ci ne cède avec de sĂ©vères conditions. Alors la prĂ©paration du film dĂ©bute sous la garde de Travers, intransigeante (pĂ©riode racontĂ©e de manière très romancĂ©e dans dans l’Ombre de Mary donc), d’autant plus quand elle apprend au fur et Ă  mesure que le film sera une comĂ©die musicale puis qu’il y aura Ă©galement des personnages en animation, choses dont elle a simplement horreur et qui pourraient bien trahir sa vision, d’autant plus que le casting ne lui semble pas idĂ©al.

Cependant, Disney continue tout de mĂŞme la production houleuse pour arriver au film que nous connaissons aujourd’hui. Il reprend donc l’essentiel de la trame des livres mais avec de nombreuses modification pour arriver Ă  l’histoire simple mais touchante de la nurse Mary Poppins dĂ©barquant dans une famille aisĂ©e dont les enfants se sentent dĂ©laissĂ©s par leur père travaillant Ă  la banque. Se dĂ©roulant Ă  Londres, le film apporte tout de mĂŞme une bonne dose de fantaisie et de poĂ©sie pour rendre l’univers et l’histoire moins sombre qu’elle ne l’est en rĂ©alitĂ©.
Car Ă  travers cette histoire d’une femme qui embarque les enfants dans un univers magique, il est aussi fait Ă©tat de parents qui dĂ©laissent leurs enfants et ne les voient pas grandir, au profit du capitalisme. D’une certaine manière on peut comprendre que cet aspect ait aussi pu intĂ©resser Disney, Ă  la fois Ă©ternel enfant et redoutable businessman.

Mais Mary Poppins sera surtout remarquĂ© comme un vĂ©ritable dĂ©fi technique car ici, pendant toute une section centrale du film, les hĂ©ros seront projetĂ©s dans un monde imaginaire dessinĂ©s et devront interagir avec des personnages en cartoon ! Un mĂ©lange inĂ©dit Ă  cette hauteur qui  sera rĂ©alisĂ© de main de maĂ®tre car l’illusion fonctionne encore parfaitement aujourd’hui avec tout le charme dĂ©suet qu’elle dĂ©gage. Un pari accompli donc et qui provoque l’enthousiasme. Un enthousiasme accru par les chansons que les frères Sherman ont composĂ© et qui deviendront très vite cultes Ă  l’instar du Morceau de sucre, Chim chim cheree ou Supercalifragilisticexpialidocious.

Il faut dire que Disney a rĂ©ussi un rassemblĂ© deux acteurs talentueux qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©s parfaitement complĂ©mentaires afin d’apporter une vĂ©ritable âme au film. Ainsi, Julie Andrews, qui Ă©tait alors connue pour la comĂ©die musicale My Fair Lady (mais qui ne jouera pas dans le film qui sera produit au mĂŞme moment et sera en compĂ©tition avec Mary Poppins aux Oscars), endosse le tablier de la gouvernante prĂ©fĂ©rĂ©e des enfants, sĂ©vère mais juste, Ă  la fois magique et malicieuse sans ĂŞtre ridicule, parfaite pour remettre les enfants et les parents dans le droit chemin, tandis que Dick Van Dyke sera lui l’ami ramoneur. Des acteurs qui n’Ă©taient pas encore très connus (le casting devait au dĂ©part ĂŞtre plus prestigieux) mais qui sont depuis passĂ©s Ă  la postĂ©ritĂ©s pour ces rĂ´les.

Avec Disney particulièrement impliquĂ© Ă  la production, le rĂ©sultat est une vĂ©ritable rĂ©ussite Ă  la fois technique mais aussi Ă©motionnelle qui, malgrĂ© ses problèmes et dĂ©saccords avec l’auteure, ravira Ă  la fois le public et les critiques. Mary Poppins est un succès qui ne se dĂ©mentira jamais en vidĂ©o dont dont les scènes d’animation ou de danse sur les toits resteront dans les mĂ©moires.
Le film sera d’ailleurs nommĂ© 13 fois aux Oscars et repartira avec 5 statuettes dont la meilleure musique, les meilleurs effets visuels et surtout meilleure actrice pour Julie Andrews qui continuera d’exploser avec la MĂ©lodie du Bonheur puis s’amusera de son image d’Ă©ternelle Mary Poppins des annĂ©es plus tard avec des films comme Princesse malgrĂ© elle ou Shrek 2. Mais toujours, elle chantera ce rassurant morceau de sucre dans nos oreilles.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. Pas encore de commentaire