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Culte du dimanche : Grease

posté le 31/08/2014

On ressort les blousons de cuir et le peigne pour retravailler la coupe de cheveux toutes les cinq minutes au drive-in en replongeant dans l’histoire d’amour complètement kitch mais particulièrement entraînante de Grease ! Idéal pour faire une rentrée dans la bonne humeur à la fin de l’été.

Avec les problèmes de société qui ont commencé à poindre dans les années 70 avec la guerre du Vietnam, le public a commencé à regarder en arrière et  regretter le bon vieux temps des années 50 et 60. C’est ainsi qu’American Graffiti a obtenu un joli succès, mais il ne faudrait pas oublier que c’est ce sentiment nostalgique qui berce également la comédie musicale qui cartonne à Broadway, Grease de Jim Jacobs et Warren Case depuis 1972. Evidemment, devant son succès, elle sera très vite adaptée au cinéma par Randal Kleiser qui n’avait brillé que sur des téléfilms vite oubliés.

Tout au service du produit formaté, le but du réalisateur ne sera pas de faire des étincelles avec la caméra mais simplement d’illustrer la comédie musicale et de faire briller ses comédiens. Il retrouve donc de manière efficace l’ambiance des années 50 avec son drive-in, son bar à milk-shake, sa course de voiture et ses étudiants qui semblent n’avoir jamais cours et passent leur temps à chanter et à draguer à la récré ou à n’importe quelle fête. Ce recul sur cette ambiance kitch est déjà bien à prendre au second degré à la sortie du film dans les années 70 et le côté désuet fonctionne même encore mieux maintenant.


Le décalage est alors d’autant plus drôle que les personnages du film n’arrêtent pas de parler de sexe, comme si c’était la première préoccupation de ces lycéens joués par de jeunes trentenaires. Ils se rapprochent ainsi bien plus des préoccupations intimes qui berçaient alors les jeunes spectateurs du film. Loin de s’intéresser aux typologies habituelles des films teenages comme la fille populaire ou le nerd, l’histoire s’intéresse à de simples middle class, qui ne sont chouchoutés ni parleurs parents ni par leurs profs, rebelles sans cause (mais alors vraiment aucune contrairement au James Dean de la Fureur de Vivre auquel la course de voiture est ici un clin d’œil), sinon vivre leur petite vie d’ados sans trop d’ambition (leur seul embryon de carrière évoqué est celui d’une future coiffeuse).

Evidemment, derrière ces personnages qui ne suivent pas l’exemple et qui ne parle que de sexe, on pourrait se dire que le film  pourrait être un peut provocant, surtout quand la jeune Sandy est présentée comme une jeune fille assez prude au premier abord. Mais si celle-ci finira par porter le pantalon en cuir super serré, la morale sera tout de même sauve puisque l’une de ses amies ne sera finalement pas enceinte. C’est donc à une provocation très légère, juste une petite rébellion ado qui prône l’amitié et un sympathique défi des autorités lors d’un concours de danse, que nous avons affaire, l’essentiel étant de préserver une bonne humeur constante, et de ce côté là, c’est aussi coloré que réussi.


Le film ne serait bien sûr pas le même sans le couple phare joué par un John Travolta qui sort du succès de Carrie et de la Fièvre du Samedi Soir et une presque inconnue Olivia Newton-John. Tous deux campent leurs personnages avec la conviction, l’innocence et la désinvolture qu’il faut pour s’attacher à ce couple aux déboires sentimentaux bien adolescents. Ils sont tellement représentatifs d’une génération que Danny Zuko et Sandy Olsson sont devenus des icônes pop, en particulier grâce à des chansons culte qui ne peuvent que donner envie de se trémousser comme Summer Nights, Greased Lightnin, You’re the One That I Want et We go together en compagnie de personnages secondaires qui font leur boulot.

A sa sortie, le film est un triomphe et transformera Travolta en véritable star. Depuis, c’est un véritable culte qui est voué au film qui remporte un succès à chaque reprise au cinéma auprès de fans recherchant à retrouver cette innocence et ce kitch bon enfant. Et si, bien sûr, le film ne sera pas le favori des cérémonies de récompenses, il sera le chouchou du box office 1978 et tient toujours le record du nombre d’entrées pour une comédie musicale en France.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 15/09/2014 à 12:59 | #1

    Un film culte qui mérite son statut. Un kitsh assumé et une BO électrisante en font une véritable réussite… 4/4