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Culte du dimanche : Evil Dead 2

posté le 23/03/2014

Il existe des suites supérieures au film original, même dans le genre horrifique et Evil Dead 2 en est la preuve. Retour sur le film fou de Sam Raimi.

Après le succès inattendu d’Evil Dead, Sam Raimi Ă©tait parti rĂ©aliser le cartoonesque Mort sur le Gril sur un scĂ©nario des frères Coen. Mais ce second film ne rencontre pas son public et le rĂ©alisateur se voit alors contraint de rempiler pour une suite Ă  son film d’horreur qui a fait sa renommĂ©e. Le producteur Dino de Laurentiis s’y intĂ©resse de près mais comme les droits ont changĂ©, le rĂ©alisateur ne peux pas reprendre d’images de son premier film pour en faire un rĂ©sumĂ©. Qu’Ă  cela ne tienne, grâce Ă  un budget plus important, il fait d’Evil Dead 2 autant une suite qu’un remake du premier volet.

Ainsi, les 20 premières minutes rĂ©sument Ă  toute vitesse le premier tout en changeant quelques pans de l’histoire pour servir ce qui va suivre. Cela peut donc sembler un brin confus au dĂ©but pour les fans du premier volet qui doivent se faire Ă  l’idĂ©e que des changements ont Ă©tĂ© opĂ©rĂ©s, mais cela fonctionne bien car il aurait Ă©tĂ© difficile de faire croire que Ash serait revenu dans la cabane hantĂ©e. Cette nouvelle introduction permet aussi au rĂ©alisateur de donner une nouvelle tonalitĂ© au film. Car si le premier Evil Dead Ă©tait purement horrifique avec quelques touches d’humour, cette suite va clairement revendiquer son cĂ´tĂ© dĂ©calĂ© !


Mais surtout, dès les premières scènes, Sam Raimi va profiter de son budget Ă  la hausse pour s’amuser avec la camĂ©ra. Plan subjectifs Ă  foison, cadrages parfois improbables et inattendus pour montrer tout le dĂ©calage de l’histoire sont lĂ  pour montrer que le rĂ©alisateur n’a pas peur d’expĂ©rimenter. De mĂŞme, cette fois, il peut s’autoriser l’usage d’effets visuels plus poussĂ©s, Ă  l’instar d’un squelette qui viendra agresser notre hĂ©ros et nous rappellera aux bonnes heures de la gloire de Ray Harryhausen version film d’horreur.

Mais le plus intĂ©ressant reste le passage, au milieu du film, oĂą Ash (toujours gĂ©nial et de plus en plus charismatique Bruce Campbell) se retrouve seul dans la cabane. Une certaine folie s’empare alors de lui et de tout le film. On a alors l’impression d’ĂŞtre dans un cartoon trash, jusqu’au point culminant oĂą il doit trancher sa main devenue dĂ©moniaque. Alors ça vire Ă  la partie de cache-cache complètement absurde et Ă  mourir de rire pour un hĂ©ros qui devient complètement timbrĂ©.

Une folie qui sera attĂ©nuĂ©e lorsqu’il sera rejoint par un groupe de personne souhaitant revenir aux origines de la malĂ©diction, mais qui transformera Ash en vĂ©ritable hĂ©ros badass. Car c’est Ă  partir de ce moment qu’il va remplacer sa main perdue mais la cĂ©lèbre tronçonneuse qui lui donnera alors cet air brutal et le fera entrer dans la lĂ©gende des symboles de films d’horreur, d’autant plus que son allure est assortie de punchlines que Bruce Campbell dĂ©clame Ă  la perfection, assumant complètement le second degrĂ© du film et faisant le show Ă  lui seul.

Partant dans le dĂ©lire le plus complet, Evil Dead 2 approfondit Ă©galement la mythologie du Livre des Morts avant de plonger complètement dedans pour annoncer un troisième volet Ă  venir. Un troisième volet qui se fera d’ailleurs attendre près de 6 ans après son tournage Ă  cause de soucis juridiques et du mĂ©contentement de Sam Raimi sur le film qui Ă©tait pourtant tournĂ© dans la foulĂ©e du second. Reste que ce second volet sera un nouveau succès qui grandira avec la vidĂ©o et deviendra rapidement culte et Ash deviendra alors un personnages dĂ©clinĂ© sous toutes les formes (comics, figurines, …). La porte est ouverte pour la carrière de Sam Raimi.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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