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Culte du dimanche : American Graffiti de George Lucas

posté le 03/08/2014

L’Ă©tĂ©, la fin des Ă©tudes, le dĂ©part vers une nouvelle vie, les soirĂ©es, la drague en voiture et les drive-in des annĂ©es 60. VoilĂ  l’esprit du film culte American Graffiti de George Lucas.

Après THX1138 qui, malgrĂ© ses qualitĂ©s aujourd’hui reconnues, se rĂ©vĂ©la ĂŞtre un gouffre pour leur sociĂ©tĂ© indĂ©pendante American Zoetrope, George Lucas et Francis Ford Coppola ne laissent pas tomber leur envie d’indĂ©pendance du système hollywoodien. Le rĂ©alisateur du Parrain va alors Ă  nouveau produire Lucas qui s’oriente cette fois dans un genre bien diffĂ©rent et beaucoup plus rĂ©aliste et positif, celui de la chronique adolescente.

En grande partie autobiographique, American Graffiti replonge donc dans la fin de l’adolescence du dĂ©but des annĂ©es 60, alors que l’Ă©tat d’esprit est toujours positif pour les Etats-Unis qui ne souffrent pas encore de l’assassinat de Kennedy ou de la guerre du Vietnam. Il va suivre trois personnages qui se demandent bien ce qu’ils vont pouvoir faire après leurs vacances : rester en ville, poursuivre leurs Ă©tudes dans une lointaine universitĂ© et s’Ă©loigner de leurs amis, trouver l’amour… des questions simples qui vont trouver pour chacun une rĂ©ponse dans cette nuit qui sera racontĂ©e.

D’emblĂ©e, Lucas nous plonge dans cette Ă©poque grâce aux dĂ©cors des annĂ©es soixante mais surtout Ă  la bande-son qui nous bercera pendant tout le film. En effet, puisque nous serons presque toujours en voiture, la BO sera celle de l’autoradio qui diffuse donc plĂ©thore de titres de l’Ă©poque, de Buddy Holy aux Beach Boys en passant par Chuck Berry. L’ambiance prend donc rapidement, d’autant plus que l’on s’attache facilement Ă  ces 3 personnages qui nous font dĂ©couvrir en une nuit toutes les petites choses qui font leur vie : les courses de voiture, la drague au drive-in, les serveuse en patins Ă  roulettes, les maladresses des relations amoureuses, les mĂ©faits des blousons noirs ou l’envie de frauder pour avoir un peu d’alcool.

Et pour camper ces ados, Lucas choisi des comĂ©diens dĂ©butants qui feront parler d’eux par la suite, en particulier Ron Howard Ă  qui il confiera plus tard la camĂ©ra de Willow ou Richard Dreyfuss qui jouera plus tard dans les Dents de la Mer de son ami Spielberg, sans oublier le petit rĂ´le d’un Harrison Ford dĂ©butant avant de devenir ensuite la superstar de Lucas avec Star Wars et Indiana Jones. Tous sont au service de cette histoire nostalgique d’une insouciance que l’on ne retrouvera plus ensuite dans la jeunesse amĂ©ricaine qui va perdre ses repère. Et pourtant le film se regarde encore très bien car il Ă©voque toujours des thèmes intemporels sur ce que l’on va faire après le lycĂ©e, ce que vont alors devenir les amours et les amitiĂ©s qui y sont nĂ©s.

En ce sens, American Graffiti est une chronique adolescente qui passe bien les annĂ©es tout en Ă©tant un tĂ©moignage intĂ©ressant, honnĂŞte et sincère de la jeunesse des annĂ©es 60. Et le public ne s’y est pas trompĂ© en lui faisant un très bel accueil au box-office, lui permettant mĂŞme de devenir un film gĂ©nĂ©rationnel. Un accueil partagĂ© par la presse qui rĂ©compensera le jeune rĂ©alisateur aux Golden Globes (meilleure comĂ©die). Et c’est grâce Ă  ce beau succès que George Lucas a pu rĂ©ussir Ă  nĂ©gocier de rĂ©aliser sa saga intersidĂ©rale.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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