The Big C

posté le 24/09/2013

A l’occasion de la sortie en vidéo de la 3e saison de the Big C la semaine dernière, il était temps de vous parler de cette série pleine de vie malgré son sujet sensible. Jouant autant du sourire franc que des larmes, the Big C est sans aucun doute l’une des séries les plus touchantes de ces dernières années, portée par une Laura Linney lumineuse.

Le point de départ de la série a tout pour en faire un bon mélo larmoyant pour la ménagère. Mais la créatrice la série, Darlene Hunt, va apporter, grâce à Laura Linney, une toute autre lumière sur son sujet. L’actrice y incarne en effet Cathy Jamison, une femme menant une vie plutôt tranquille et devant assumer un époux immature dont elle est en train de se séparer, un ado en crise, un frère SDF déjanté et un poste de prof d’histoire assez barbant. Mais tout va changer lorsqu’elle apprend qu’elle a un cancer. Une nouvelle qui va lui faire voir la vie sous un autre angle. Sans l’annoncer à sa famille, elle va alors essayer de profiter au maximum de sa vie avec le temps qu’il lui reste.

Sans jamais chercher à s’apitoyer sur son sort, Cathy apporte donc une véritable joie de vivre qui nous emporte tout au long de la douzaine d’épisodes de 25 minutes. Un format court qui ne s’embourbe jamais dans le trop plein de dialogues, d’explications et qui permet de ramasser l’intrigue sur un rythme soutenu sans pour autant survoler son sujet. Le même format sera adopté pour les deux saison suivantes dans lesquelles notre héroïne va évidemment devoir faire face à la réaction de ses proches en apprenant cette nouvelle et nous montrer comment la famille va se battre avec courage contre la maladie.

Plutôt que de se morfondre sur la mort environnante, la série a le bon goût et l’enthousiasme de montrer comment vivre avec le cancer et comment se battre contre celui-ci, donnant alors aux spectateurs une véritable leçon de vie et de courage, à la fois drôle et émouvante. Car c’est bien sur ce ton que se déroule la série, toujours avec le sourire aux lèvres et la larme au coin de l’œil. Cathy profite de la vie, ses proches tentent d’en faire autant. C’est finalement le sujet qu’abordera pleinement la 3e saison qui se révélera moins intense, notamment à cause d’un aspect « star system » un peu trop poussé et éloigné des origines de la séries qui reflétait le quotidien, mais qui pourtant devait bien aborder le cancer et cette lutte sous cet angle des conférences menées par certaines personnalité pour motiver les gens.
Cette troisième saison, plus détachée, avec une Cathy plus égoïste après son combat qui semble presque gagné, est dans l’ensemble un peu moins réussie et surtout moins touchante, en particulier après l’excellence de la seconde saison qui se révélait particulièrement complète et intense. Mais ce n’est qu’une transition avant la superbe quatrième et dernière saison (composée de 4 épisodes de 50 minutes) dont on taira l’issue bien que vous vous doutiez bien de cette fin inéluctable et annoncée avec pudeur.

En quatre saisons, the Big C traite donc d’un sujet particulièrement difficile sous toutes les coutures, de la nouvelle de la maladie à la bataille de toute une famille contre le cancer, des bonnes nouvelles sur un traitement positif à la recherche et l’acceptation difficile de la mort qui, d’une certaine manière, sera un soulagement. Avec pudeur, sans pour autant ignorer les aspects les plus difficiles de la maladie, la série traite de la vie, de la mort et des rapport familiaux avec beaucoup d’humilité et de recul pour nous amener à réfléchir sur nous-même et nous rappeler que nous pouvons mourir du jour au lendemain et qu’il faut donc profiter de sa vie du mieux que l’on peut tant qu’on le peut.

En plus d’une écriture sensible et drôle parfaitement travaillée, il faut aussi mettre les comédiens au crédit de la réussite de cette série. En effet, Laura Linney illumine la série de sa présence, de sa force et de sa tendresse. C’est à très juste titre qu’elle a été récompensée aux Emmy pour ce rôle qui a tant à raconter. A ses côtés, la famille et les proches Oliver Platt, Gabriel Basso, John Benjamin Hickey et Gabourey Sidibe sont tous aussi intéressants et en nuances, loin des gros clichés que l’on peut attendre, leurs relations avec Cathy face à la maladie sont naturelles et touchantes. Et il ne faudrait pas oublier quelques guests venues faire un tour dans la série comme Idris Elba, Hugh Dancy ou Susan Sarandon, au rôles loin d’être gratuits.

En 4 saisons qui se regardent de manière agréable, the Big C traite du cancer et de ses répercussions sur le malade et son entourage de manière crédible et touchante mais célèbre avant tout la vie et c’est pour cela que la série touche tant le cÅ“ur et l’esprit.

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