Homeland, saison 2
AprĂšs une superbe premiĂšre saison, Homeland est de retour pour mettre un nouveau coup de pression mais cette fois, le concept commence Ă se prendre les pieds dans le tapis.
Homeland avait marquĂ© la saison 2011/2012 avec une ambiance paranoĂŻaque comme on en fait rarement et grĂące Ă deux personnages charismatiques campĂ©s avec talent par Claire Danes et Damian Lewis. Le complot Ă©tait prenant et jusqu’au dernier moment nous ne savions pas dans quel camp Ă©tait Brody ni si Carrie devenait vraiment folle. Mais les scĂ©naristes ont trouvĂ© une conclusion qui clĂŽturait bien ce chapitre tout en laissant des portes ouvertes pour la suite.
AprĂšs un repos forcĂ©, Carrie est rappelĂ©e en renfort par la CIA suite Ă de nouvelle pistes sur le terroriste Abu Nazir alors que de son cĂŽtĂ©, Brody doit sâimmiscer dans les arcanes politiques et y faire vivre sa famille dysfonctionnelle. Mais les scĂ©naristes changent trĂšs vite leur fusil d’Ă©paule pour donner un nouveau souffle Ă la sĂ©rie. Ils laissent donc tomber une bonne partie de lâambiguĂŻtĂ© qui rĂ©gnait chez les deux hĂ©ros pour mieux Ă©tudier leur relation, leurs influences mutuelles et partir ensemble dans la traque au terroriste qui a mis leurs vies Ă sac.
Ce qui faisait donc tout l’intĂ©rĂȘt de la sĂ©rie sur la premiĂšre saison est donc Ă©vacuĂ© au profit de l’efficacitĂ© et si certains prĂ©fĂ©reront ce rythme, il est tout de mĂȘme dommage de ne plus ressentir cette paranoĂŻa, d’autant plus que les personnages deviennent pour le coup plus superficiels et leurs rĂ©actions de moins en moins logique. Et certains dĂ©faut que l’on acceptait volontiers dans la 1re saison deviennent ici assez Ă©nervant.
Il n’y a qu’Ă voir la fille de Brody pour se rendre compte de cette Ă©volution. Elle devient l’ado dĂ©pressive Ă problĂšme qu’on a seulement envie de baffer et son intrigue Ă base d’accident de voiture sent le gros clichĂ© utilisĂ© depuis 20 ans pour mettre Ă mal une carriĂšre politique et des relations familiales et ce n’est finalement mĂȘme pas exploitĂ©.
D’une certaine maniĂšre, Homeland s’engage sur le mĂȘme chemin que 24 avec des intrigues Ă base de menace terroriste, de torture, de suspicion mais aussi d’intrigues personnelles sans intĂ©rĂȘt et de ficelles et rebondissements de moins en moins crĂ©dibles mais qui donnent tout leur seul Ă la sĂ©rie. Ainsi, on imagine aisĂ©ment Jack Bauer pointer le bout de son nez dans les derniers Ă©pisodes explosifs de la saison. Et compte tenu des Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulent dans le final, cette orientation devrait se faire encore ressentir dans la 3e saison tout en prenant encore une tonalitĂ© lĂ©gĂšrement diffĂ©rente.
De par son concept, Homeland Ă©tait parfait pour une mini-sĂ©rie ou une saison unique et nous voyons donc dĂ©jĂ dans cette seconde saison les limites que cela entraine pour les scĂ©naristes qui sont dĂ©jĂ partis dans une surenchĂšre. Mais lĂ oĂč 24 finissait par jouer avec ce cĂŽtĂ© « too much », Homeland se prend pour le moment bien trop au sĂ©rieux et cela entraine parfois une certaine exaspĂ©ration devant certaines situations. Sans ĂȘtre honteuse, cette saison montre donc bien la difficultĂ© de tenir la route pour des sĂ©ries aux concepts aussi forts et dont les personnages peuvent vite devenir des caricatures d’eux-mĂȘme. On espĂšre donc que les scĂ©naristes s’en rendront compte Ă temps pour ne pas faire la saison de trop.
publié dans :Critiques Séries Séries
Tout Ă fait d’accord concernant la petite dĂ©ception qu’Ă procurer la saison. La fille de Brody est Ă peu prĂȘt aussi agrĂ©able que Kim Bauer dans les saisons 2 et 3 de 24h.
Chaque acteur dĂ©roule son personnage (Claire Danes faisant ses roulements de yeux qui peuvent ĂȘtre agaçant…)
Malheureusement la parodie faite par Saturday Night Live a un peu brisé le concept.
Si je suis bien d’accord dans l’ensemble, je commence Ă m’agacer des critiques exaspĂ©rĂ©es par la fille Brody : outre la partie effectivement balourde Ă souhait qu’est l’accident de voiture, le personnage me semble ĂȘtre celui qui, et ce dĂ©jĂ en saison 1, a une des relations Ă Brody les plus intĂ©ressantes, peut-ĂȘtre pas justement traitĂ©e de façon trop superficielle par la sĂ©rie. Les facilitĂ©s de cette saison concernant son personnage (l’Ă©criture clichĂ© qui insiste plus sur le cĂŽtĂ© ado-en-crise) n’empĂȘchent pas quelques belles scĂšnes d’Ă©changes entre elle et Brody, avec finalement plus l’ambiguĂŻtĂ© qu’on ne trouve plus ailleurs, Ă savoir, « que sait-elle », « que comprend-elle », « qu’accepte-t-elle » etc (puisque c’est finalement elle qui, Ă chaque fois, dans la famille, en sait plus que tous les autres).
Bref, pas non plus de quoi crier au gĂ©nie certes, mais les « anti » de ce personnage me semblent souvent disproportionnĂ©s (et la comparaison avec E. Cuthbert, sous l’angle physique franchement Ă©nervant Ă la longue).
A noter que je n’Ă©voque le personnage de la fille de Brody dans cette critique qu’une seule fois pour son rapport Ă l’intrigue (assez mince). La comparaison avec la fille de Jack Bauer n’Ă©tait que dans un petit tweet Ă prendre au second degrĂ©
Oui oui bien sĂ»r, ça ne visait pas personnellement, c’Ă©tait en l’occurrence une rĂ©action Ă quelque chose que je vois souvent passer (second degrĂ© ou non) đ
Par rapport Ă la critique, c’Ă©tait surtout pour nuancer ça : « Elle devient lâado dĂ©pressive Ă problĂšme quâon a seulement envie de baffer ».