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The East, critique

posté le 04/07/2013

Toujours engagĂ©e, Brit Marling s’infiltre dans le groupe Ă©co-terroriste the East pour un film militant intĂ©ressant mais maladroit.

Alors que la première collaboration de Brit Marling (Ă  la production et au scĂ©nario mais aussi devant la camĂ©ra) et Zal Batmanglij (au scĂ©nario et derrière la camĂ©ra), Sound of my Voice, n’a pas trouvĂ© le chemin des salles françaises (malgrĂ© d’excellents retours au festival de Sundance), voici qu’arrive leur nouveau film militant, The East. Cette fois, l’actrice qui nous a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e dans Another Earth travaille pour une agence de renseignement privĂ©e, infiltrĂ©e dans un groupuscule d’Ă©co-terroriste qui commence Ă  agacer certaines grosses compagnies polluantes. Mais plus elle va plonger dans les arcanes de l’organisation, plus elle va se mettre Ă  douter du bien fondĂ© de sa mission. Entre son travail et la cause Ă  laquelle elle commence Ă  s’identifier, le dilemme est difficile.

Le rĂ©cit Ă©volue donc naturellement et nous plonge dans un milieu militant dont les mĂ©thodes radicales se rĂ©vèlent particulièrement intĂ©ressantes. Nous dĂ©couvrons comment peut fonctionner de manière underground ce type d’organisation et les raisons de leurs action, les humains qui se cachent derrière et qui vont y consacrer leur vie. Arborant un style plutĂ´t brut qui nous plonge d’emblĂ©e aux cĂ´tĂ©s des militants, Brit Marling et Zal Batmanglij donnent forcĂ©ment Ă  rĂ©flĂ©chir sur la question de la consommation et de la pollution mais aussi sur le pouvoir que peut avoir une personne qui s’investit d’une mission sur un groupe.

Le souci, c’est que le film repose sur des acteurs aux visages identifiables et qui se rĂ©vèlent alors moyennent crĂ©dibles, faisant de ces militants une troupe de hippies bien-pensants en colère. Ainsi, si Brit Marling s’impose comme une Ă©vidence dans le rĂ´le de l’infiltrĂ©e par laquelle on dĂ©couvre tout ce milieu et en proie au doute, Alexander SkarsgĂĄrd prĂŞtera plus Ă  sourire quand on le dĂ©couvrira en gourou Ă©colo qui ne dĂ©crochera que 3 mots.

MalgrĂ© toutes les bonnes intentions affichĂ©es et le message dĂ©nonciateur du film, tout ne prend pas car hormis quelques petits Ă©vĂ©nements, l’ensemble parait tout de mĂŞme bien prĂ©visible et souvent incohĂ©rent, de l’infiltration aux choix que feront les personnages. Cela rend alors le film plus consensuel qu’il ne l’affiche, ne valant le coup d’œil que pour mettre en lumière une lutte qui peut paraitre vaine face aux puissances industrielles mais qui garde un rĂ´le important Ă  jouer pour nous ouvrir les yeux.

Partant d’une intention militante louable qui aurait pu ĂŞtre traitĂ©e de manière plus « coup de poing », the East ne parviendra toutefois qu’Ă  moitiĂ© Ă  nous embrigader, la faute Ă  un casting moyen et Ă  une histoire qui suit les sentiers battus. Dommage.

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