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Star Trek – Into Darkness, critique

posté le 30/05/2013

Avant de s’attaquer au mythe Star Wars, J.J. Abrams est de retour pour continuer à booster la saga Star Trek . Malheureusement, Into Darkness n’est pas vraiment à la hauteur et, derrière l’esbroufe apparente, se révèle même très anecdotique.

En 2009, J.J. Abrams a créé la surprise en rebootant la vieillissante saga Star Trek de bien belle manière. Avec un scénario astucieux à base de failles temporelles qui avait de quoi faire hurler les puriste en abandonnant l’idée d’exploration et les thèmes humanistes propres à la série, il a redonné un coup de fouet à l’équipage de Kirk et Spock qui avait disparu des écrans radars du grand public depuis belle lurette. Malin, très bien rythmé avec des scènes d’action exaltantes et un groupe d’acteurs  sympathiques, la mission était accomplie et on avait hâte de retrouver tout ce petit monde pour une suite qui allait certainement nous mener vers de nouveaux univers à découvrir.

Mais dès le début de ce Star Trek Into Darkness, quelque chose cloche, et l’on voit tout de suite quoi. Les personnages n’ont pas évolué et on se retrouve alors avec le même point de départ pour tout recommencer. L’amitié entre Kirk et Spock, l’apprentissage de l’héroïsme, … tout sera refait pendant le film, jusqu’aux scènes d’action qui frôlent parfois la copie du premier volet (Kirk se frayant un chemin dans l’espace rappelle énormément la séquence de chute libre vue dans le film précédent). Et c’est dommage car son scénario qui au départ mêlait le terrorisme sortant de l’ombre et du passé de Starfleet avec une possible guerre à venir était prometteur, d’autant plus qu’il pouvait refléter des thèmes en phase avec le monde d’aujourd’hui à la manière d’un Dark Knight ou d’un Skyfall (référence marketing revendiquée dès l’affiche ou l’apparition d’un vilain se laissant enfermer …).

L’histoire de ce Star Trek Into Darkness ne sera finalement qu’un simple aller-retour, commençant efficacement sur Terre pour faire un tour dans l’espace avant de revenir comme si de rien n’était. Le scénario est donc traité complètement par dessus la jambe et se retrouve d’une simplicité et d’une prévisibilité confondante tant les éléments ont déjà été vus dans 40 blockbusters avant celui-là (et on ne parlera pas des incohérences qui parsèment l’histoire). Pire que ça, on ressent à la fin un manque, comme si le 3e acte épique et qui nous implique vraiment émotionnellement dans l’action avait été complètement oublié. Du coup, les 2 heures de film qui auraient pu être résumées en une introduction d’une demi-heure paraissent bien anecdotiques.

Elles le sont d’autant plus que les personnages peinent à exister et seul Benedict Cumberbatch (Sherlock) dans le rôle du grand bad guy à la voix grave arrive à avoir la prestance nécessaire pour nous embarquer dans le film. Mais malgré tout l’intérêt thématique qu’il peut avoir, il est dommage que son personnage n’ai pas un rapport plus personnel avec les héros pour renforcer sa menace. Car pour le reste, l’intrigue centrée sur la relation entre Kirk et Spock fait que l’on oublie complètement les autres membres de l’équipage qui avaient auparavant leur petit mot à dire. Tout juste Simon Pegg a le droit à son petit moment mais on sent bien que c’est assez forcé.

Avec des personnages vides et un scénario qui l’est tout autant, J.J. Abrams fait son possible derrière la caméra pour rattraper tout cela. Et si l’on oublie sa manie des lens fare (ses effets de reflets lumineux qui occupent parfois la moitié de l’écran) ou son manque d’intérêt pour la représentation à l’échelle humaine d’une catastrophe (des immeubles seront balayés comme des châteaux de cartes mais on n’aura aucun regard pour les milliers de victimes), il se révèle tout de même sacrément efficace. En effet, il a tout même une notion du rythme parfaitement maitrisée pour nous maintenir tout de même sous tension et il arrive par instant à toucher du doigt une belle iconisation du bad guy ou de l’Enterprise. Pas plus intéressé que cela par le scénario dont il s’accommode, Abrams est alors en train de faire une bande-démo pour le prochain Star Wars et il y réussit dans ce sens plutôt bien.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 30/05/2013 à 11:55 | #1

    La saga était vieillissante certes mais elle était partie des grands écrans avec un grandiose épisode qui certes n’avait pas fonctionné au BO mais qui avait bien cartonné au niveau des critiques. Perso, je me serais bien passé du pseudo reboot qui rappelle la prélogie Star Wars de par sa crétinerie mêlée à la surabondance de VFX…

  2. Oulala
    05/06/2013 à 18:56 | #2

    Hé oui tout à une fin, déjà on savait que spoke et l’amiral avaient plus ou moins une relation homosexuelle secrète (la classe !), ce qui mettait du piment dans leur immonde litanie de dialogues niais, mais là si ce film est nul, la licence est définitivement enterrée !!!
    PS : les puristes sont un peu cons, car les failles temporelles, les voyages dans le temps, c’est pas vraiment une première !! euh Viger ça ne vous rappel rien ? Et le vol de baleines non plus ?
    Bref vivement le nullisme Star Wars 7 fait par les 7 personnes de petites tailles que tout le monde connait ou par leur grande brune endormie ! Star Wars 7, un film tout public pour définitivement anéantir les meilleurs licences de ces 40 dernières années !! amis de la SF allez vous suicider si vous ne voulez pas finir dans un trou cosmique ressemblant au vide interstellaire du cinéma SF..

  3. yopla
    23/06/2013 à 14:26 | #3

    pas d’accord du tout avec cette critique, je suis un grand fan de ST, je viens d’aller voir le film et je l’ai trouvé excellent, peut etre un poil en dessout du premier sur certains moments, mais très très bon dans l’ensemble, les acteurs sont vraiment dedans, le scénario haletant avec quelques clin d’œil au anciens films des 80″ et 90″, franchement je lui donne 19/20, « cassoc » s’abstenir bien sur car pour voir ce genre de film, il faut avoir un minimum de 100 de QI (ce qui n’est visiblement pas le cas de la critique Fred 🙂 ) aller a +

  4. FredP
    23/06/2013 à 15:05 | #4

    Yopla, je ne suis pas fan de Star Trek mais fan de SF, et de ce côté le film n’a rien à défendre. Le scénario tient sur un timbre post et n’a même plus l’esprit pionnier, explorateur et humaniste des premiers Star Trek. Sérieusement, il faut justement avoir sous 100 de QI pour l’apprécier et lui donner un 19 sur 20 que seuls des chef d’oeuvre comme 2001 l’Odyssée de l’Espace, Blade Runner, Moon, Terminator ou la Planète des Singes sont capables d’atteindre. Ciao 😉