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Retour sur les César et Oscars 2013

posté le 27/02/2013

Le weekend dernier prenait fin le suspense de la saison des prix avec le grand écart entre les César et les Oscars. Retour les 2 cérémonies les plus suivies par les cinéphages français.

Pour une fois, l’année dernière, les américains et les français s’étaient accordés pour récompenser le retour aux racines du cinéma avec The Artist (et Hugo Cabret). Les frenchies c’étaient même permis d’avoir une cérémonie plus sympa à suivre que d’habitude quand Billy Cristal d’un autre côté tentait de remettre un peu d’ambiance après le four de James Franco. Hélas, cette vision commune du cinéma n’aura pas duré bien longtemps.

Coup d’envoi vendredi donc avec les César. Et tout de suite on sent que quelque chose cloche. Le discours de Jamel en président de cérémonie tombe à plat, De Caunes tente ce qu’il peut en imitant Lambert Wilson / Céline Dion façon Marsupilami tout un spoilant allègrement le palmarès (il dit dès le début que « l’amour va l’emporter »). Entre la répétition de blagues foireuses sur (au choix) Depardieu, Maraval ou la viande de cheval, jamais la cérémonie n’aura paru aussi triste et la fameuse grande famille du cinéma français aussi consanguine, s’autocongratulant autour de prix de manière on en peut plus prétentieuse pour récompenser l’Amour de Haneke de manière aussi froide que le film. L’ambiance était tellement glaciale au Théâtre du Châtelet qu’on se serait cru à la banquise avec les pingouins se regardant le nombril. D’ailleurs Kevin Costner ne s’y est pas trompé et, après un rapide hommage et quelques blagues gênantes, s’est mit à hiberner (seule image que se partageront les réseaux sociaux le lendemain de la cérémonie).

En plus de cette ambiance et de ce malaise permanent, on peut dire que le palmarès était sans surprise, filant de manière scolaire les grands prix à Amour (pour lequel Haneke était de toute façon déjà à Hollywood), récompensant les « filles de », donnant quelques récompenses à De Rouille et d’Os (histoire de parler d’un bon film que le public connait), oubliant pratiquement Cloclo (qui était de toute façon scandaleusement oublié dès les nominations) et recalant (heureusement) les 13 nominations de Camille Redouble. Bref, jamais la cérémonie n’aura paru aussi élitiste, prévisible et plombante que cette année.

Deux jours plus tard, on était prêt à remettre le couvert avec les Oscars. Et d’emblée, la différence de niveau saute encore aux yeux. De Caunes et sa robe à paillette peu aller se rhabiller face à Seth McFarlane qui introduit le show avec plusieurs morceaux de danse et de chant enlevés. Mieux, les quelques piques prennent et font bien rire l’assistance. Ainsi, les américains sont plus enclins à se moquer d’eux-même et cela fait bien plaisir. Malgré les 4 heures et presque autant de publicité, la cérémonie n’est donc jamais pompeuse, d’autant plus que les hommages à James Bond (Shirley Bassey donnait encore de la voix) ou à la comédie musicale (on citera plus Catherine Zeta Jones avec Chicago que la cacophonie des Misérables) assuraient le spectacle.

Mais en plus de cela, la cérémonie a réservé son lot de surprises plus ou moins bonnes. Évidemment, Anne Hathaway a eu l’oscar qu’elle réclame depuis des mois, bien sûr, Argo était le meilleur film, oui Daniel Day Lewis était de toute façon oscarisé d’avance pour la 3e fois et il était couru d’avance que the Master allait être boycotté. Mais à côté de cela, Jennifer Lawrence à donc remporté son bras de fer avec Jessica Chastain (sans doute aidée par le lobby Weinstein) et si Zero Dark Thirty a été ignoré (devant partager son prix avec Skyfall) il n’y a pas eu de grand gagnant, les prix ayant été répartis entre presque tous les films nommés. La plus grande (et belle) surprise est donc à chercher du côté de l’Odyssée de Pi qui a raflé les oscars de la meilleur musique, photo et réalisateur (mérité pour Ang Lee) à la barbe de tous les concurrents de manière inattendue. Avec en prime le prix pour les effets spéciaux qui lui revenait de droit, il faut sans doute y voir là qu’Hollywood est finalement prêt à reconnaitre l’innovation (le film est en 3D, grandement tourné sur fond vert), du moment que l’histoire nous parle, revenant alors à la source de notre plaisir de cinéma.

Entre la France et les USA, c’est donc encore une fois le grand écart avec d’un côté une vision auteuriste nombriliste et de l’autre, le spectacle et l’envie de partager le cinéma et de raconter des histoires. Le choix est vite fait.

Le Palmarès des César :

  • Meilleur espoir féminin : Izia Higelin (Mauvaise fille)
  • Meilleur premier film : Louise Wimmer
  • Meilleur acteur dans un 2d rôle : Guillaume de Tonquédec (le Prénom)
  • Meilleur film d’animation : Ernest et Célestine
  • Meilleure adaptation :  De Rouille et d’Os
  • Meilleur espoir masculin : Matthias Schoenaerts ( De Rouille et d’Os)
  • Meilleure photographie : Les Adieux à la reine
  • Meilleur son : Cloclo
  • Meilleur film étranger : Argo de Ben Affleck
  • Meilleure musique originale : De Rouille et d’Os
  • Meilleur scénario original : Amour
  • Meilleur actrice dans un 2d rôle : Valérie Benguigui (Le Prénom)
  • Meilleur documentaire : Les Invisibles
  • Meilleurs décors : Les Adieux à la reine
  • Meilleur montage : De Rouille et d’Os
  • César d’honneur : Kevin Costner
  • Meilleur court-métrage : Le cri du homard
  • Meilleurs costumes : Les Adieux à la reine
  • Meilleur réalisateur : Michael Haneke (Amour)
  • Meilleure actrice : Emmanuelle Riva (Amour)
  • Meilleur acteur : Jean-Louis Trintignant (Amour)
  • Meilleur film : Amour de Michael Haneke

Le palmarès des Oscars :

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