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Gerardmer 2013 – 2e partie

posté le 05/02/2013

Seconde session au 20e Festival de Gerardmer. Après les désillusions de la première journée dont on ne retient que the Bay, on attendait de nouvelles sensations fortes pour cette nouvelle fournée. Au programme : encore du deuil, une légende des effets visuels, un slasher méchant des contes de fées et un étrange hybride.

Nous commençons donc avec le 4e en compétition, the Crack. Ce premier long-métrage argentin va nous parler du difficile travail de deuil d’un jeune homme de retour dans sa famille après la mort accidentelle de sa petite amie (ou de sa sÅ“ur, on ne sait plus très bien) par overdose dans une fête. Une courte mise en place intéressante qui sera très vite balayée pour nous mettre devant un film d’un ennui est abyssal. C’est bien simple, le réalisateur commence à poser des pistes (des jumeaux perturbés, une histoire d’inceste, un conte de sorcellerie, …) mais ne va en explorer aucune.
Pire, les personnages ne seront jamais définis et jamais nous ne comprenons leurs rapports familiaux ambigus et malgré l’atmosphère vaporeuse qu’il essaie d’instaurer tout tombe à plat. Nous passons ainsi 1h40 à somnoler, à espérer que la fin vienne devant un film où il ne se passe rien et où la narration sans tension (même aux instants « cruciaux ») se perd sans arrêt avec des acteurs jamais crédibles. Insupportable (et toute la salle a craqué).

Heureusement nous avons programmé ensuite un documentaire présenté pendant ce festival : Ray Harryhausen, Titan des Effets Spéciaux. Comme son nom l’indique, ce documentaire revient sur la carrière du génie du stop motion qui a révolutionné les effets spéciaux mais aussi la façon de raconter des histoires fantastiques sur grand écran. Un créateur à l’influence immense sur tout un pan du cinéma encore aujourd’hui. Le créateur Ray Harryhausen nous raconte son histoire (le doc revient dans un premier temps sur sa carrière), du Monstre du Temps perdu au Choc des Titans en passant par Sinbad ou Jason et les Argonautes.
Mais ce sont aussi des maîtres du genre contemporain comme Steven Spielberg, Peter Jackson, James Cameron ou Guillermo Del Toro et même de nombreux spécialistes des effets-visuels qui interviennent pour donner leur ressenti sur le travail de Ray Harryhausen et sur l’évolution des effets spéciaux vers le tout numérique. A travers l’un des personnages emblématiques du fantastiques, c’est donc aussi un rapport sur l’évolution technique et humaine qui est établi ici de manière très intéressante.

Place ensuite à You’re Next présenté en compétition. Pas de réflexion mais enfin un film qui nous permettra de nous lâcher un peu. Ce simple slasher  autour d’une famille bourgeoise a redonné un peu de fun à la programmation. Le film répond évidemment à tous les codes du genre et devient donc assez bête et prévisible avant de finalement s’orienter vers le survival en huis clos assez méchant et jouissif dans la grande demeure.
Le réalisateur s’amuse donc à égratigner l’image en apparence très lisse du milieu bourgeois et à lâcher ce qu’il faut en effets sanglants qui tachent (hache, clous, mixeur, arbalète, le choix des armes est assez large). Sans nous laisser une seconde de répit et avec une héroïne qui assure le caractère badass du film, le film joue sur la frustration du spectateur de manière maitrisée pour en faire l’énorme défouloir dont avait besoin de le festival après la pléthore de films bien trop sages qui étaient présentés.

L’une des avant-premières les plus attendues du festival était sans doute Hansel & Gretel, Whitch Hunters en 3D. Hélas, la motivation aura été de courte durée étant donné que le film ne répond pas du tout à sa promesse de fun. Ici, des deux mômes gourmands ont donc échappé à la sorcière et sont devenus chasseurs de sorcières. Hélas, après un joli générique, tout tombe très vite à plat devant le manque de budget (le climax dans un décor en carton-pâte, ça craint), d’idées et d’originalité malgré un production design assez correct. Sur seulement 1h20 de film, il ne se passe pas grand chose d’intéressant et même le duo (prometteur sur le papier) Gemma Arterton / Jeremy Renner ne fonctionne pas. Ce sera donc très légèrement amusant mais aussi très vite oublié.

Fin de cette second fournée avec le court (54 minutes) Henge. Sans prendre le temps de nous présenter ses personnages et de nous faire entrer dans une quelconque ambiance, il nous met face à un homme qui a quelques soucis de sommeil et se transforme petit à petit en monstre. Mais sans identification aux personnages, même sur moins d’une heure, le film traîne en longueur avec une romance rappelant Hellraiser ou la Mouche mais sans aucun talentpuis ça vire du côté de Bioman et Godzilla avec un rendu complètement cheap dont le ridicule fait sourire mais on se rend bien compte qu’on perd tout de même une heure de notre vie.

Malgré quelques petits moments intéressants (Ray Harryhausen) et de fun (You’re Next), le festival peine donc toujours à nous embarquer dans des films passionnant. La déception point le bout de son nez mais il nous reste encore la suite prometteuse à découvrir : Mamà, Berberian Sound Studio, le très attendu Cloud Atlas, the End, et le palmarès.

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