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En Solitaire, critique

posté le 04/11/2013

François Cluzet s’embarque dans le Vendée Globe dans En Solitaire. Malgré son histoire sans grande tension narrative, le film tient bon la barre.

Chef opérateur presque dédié à Guillaume Canet, Christophe Offenstein s’offre un beau défi pour son premier film. En effet, En Solitaire suit l’aventure d’un skipper en pleine course du Vendée Globe et pour raconter cette histoire, le réalisateur et son équipe on décidé de tourner non pas dans un bassin avec des fonds verts mais en milieu naturel, face à l’hostilité de l’océan, dans des conditions presque réelles. Dès lors, on ne peut que louer la maîtrise technique et le courage dont tous ont fait preuve pour mener à bien leur mission car non seulement le film est d’une indéniable réussite technique mais surtout, il est d’un réalisme que l’on ne pourrait pas atteindre dans d’autres conditions.

On sent ici, dès les premières images, que le réalisateur a compris le milieu dans lequel il évoluait et l’esprit de ce sport qui demande un mental et un courage à toute épreuve quand on se retrouve seul en mer. En effet, on est directement happé par les images pour s’intéresser au personnage de Cluzet. L’acteur que l’on sent bien préparé pour le rôle est encore une fois très bon et son caractère parfois un peu bourru convient parfaitement à l’état d’esprit un peu brut que l’on attendait de ce type de personnage.

Cependant, si il n’y a rien à dire sur la manière de filmer ou le jeu de François Cluzet, on sera peut-être déçu par l’histoire. En effet, si on s’intéresse bien au milieu nautique et à ses héros à travers le personnage de Yann Kermadec, l’histoire semblera rajoutée au contexte, juste pour dire qu’il y a une histoire. Cet aspect et le sens du détail nous empêcheront alors d’être atteint par l’émotion du film. C’est dommage de voir cette étude de caractère et d’un milieu sportif avec ses bons et mauvais moments manquer ainsi d’ampleur et d’émotion.

Peut-être est-ce aussi du au parti pris de départ qui n’est pas pleinement respecté. En effet, si la volonté de départ était de ne pas sortir du bateau, elle est très vite éclipsée en voyant les séquences de l’entourage du skipper resté à terre. Entre son frère qui est son soutien technique et sa compagne, ces scènes nous sortent du combat sportif sans pour autant apporter de l’émotion et semblent meubler le film pour atteindre les 90 minutes. Alors notre héros n’est plus vraiment « en solitaire », d’autant plus qu’il doit également faire avec un intrus à bord qui pourra se révéler parfois assez agaçant. Et si l’on comprend bien les intentions des auteurs avec tous ces éléments (passer au delà du film de survie pour atteindre des thèmes plus proches de l’humain), cela ne fonctionne pourtant qu’à mi-temps.

Heureusement, ces défauts de narration qui ne rendent pas le film aussi profond qu’on aurait voulu restent tout de même en retrait dès que l’on voit François Cluzet se démener sur son bateau et on passe un bon moment devant ce premier film techniquement parfaitement maitrisé.

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