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Elysium, critique

posté le 08/08/2013

VoilĂ  enfin un film de SF comme on l’attendait. Avec Elysium Neill Blomkamp confirme tout le bien que l’on pensait de lui et nous offre le blockbuster intelligent de l’Ă©tĂ© qu’il nous manquait.

En 2009, sous le bras protecteur de Peter Jackson, Neill Blomkamp crĂ©ait la surprise avec District 9 et nous offrait par la mĂŞme occasion l’un des films de SF les plus originaux, intelligents et rĂ©ussis de ces dernières annĂ©es et ce, avec un budget plus que raisonnable. Il aura pris le temps avant de nous proposer un nouveau film (il faut dire qu’entre temps, il a travaillĂ© sur le projet avortĂ© d’adaptation de Halo) mais c’est pour mieux nous proposer encore une fois quelque chose d’original (enfin nous n’avons pas le droit Ă  une adaptation, suite, remake, …) qui reprend les thèmes qu’il avait dĂ©jĂ  installĂ© prĂ©cĂ©demment en les dĂ©veloppant dans un blockbuster.

En 2154, la Terre est devenue presque invivable, Ă  tel point que les riches sont partis sur Elysium, une luxueuse station spatiale oĂą règne la tranquillitĂ© et la santĂ© puisqu’ils ont un moyen de guĂ©rir toutes les maladies en un clin d’œil. Les pauvres, eux, sont restĂ©s, condamnĂ©s Ă  vivre dans des bidonvilles sous une chaleur Ă©touffante et Ă  travailler Ă  la chaĂ®ne pour le confort de la classe supĂ©rieure. Mais après un accident, l’un de ces ouvriers doit impĂ©rativement trouver un remède, et pour cela, il doit Ă  tout prix se rendre sur Elysium.

Cela se sent dĂ©jĂ  dès l’introduction de l’histoire, Blomkamp reste fidèle Ă  lui-mĂŞme et impose encore une fois un univers particulièrement rĂ©aliste oĂą la lutte des classes fait des ravages. Le rĂ©alisateur impose ses thèmes politiques de manière violente, parfois sans grande subtilitĂ© (ce qui n’est parfois pas arrangĂ© par la musique  un peu trop « inceptionesque ») mais la critique du système en est d’autant plus Ă©vocatrice pour provoquer la prise de conscience. Avec un ton particulièrement brut et sanglant il parle non seulement de la sociĂ©tĂ© mais aussi de ses dirigeants et en particulier de la main mise militaire sur le pouvoir et la dĂ©mocratie. En ce sens il se montre alors un film de SF particulièrement intelligent et qui, comme les plus grandes rĂ©ussites du genre, parle bien mieux de notre sociĂ©tĂ© contemporaine que d’autres films plus ancrĂ©s dans le rĂ©el.

Avec plus de moyens qu’auparavant, Neill Blomkamp, malgrĂ© quelques dĂ©fauts et raccourcis faciles dans son rĂ©cit, prouve qu’il peut mener complètement un blockbuster digne de ce nom. Il arrive Ă  maintenir pendant tout le long une certaine tension qui ne retombe jamais avec un bon sens du rythme et des sĂ©quences  d’action particulièrement prenantes. Vu le dĂ©cor, cela rappelle parfois District 9 mais avec maintenant une toute autre ampleur, d’autant plus que le rĂ©alisateur n’est plus ici limitĂ© par un style documentaire. De son film prĂ©cĂ©dent, il a Ă©galement abandonnĂ© le second degrĂ© pour proposer un film sĂ©rieux, brutal qui n’hĂ©site pas Ă  faire exploser les corps et n’est donc pas forcĂ©ment conseillĂ© aux âmes sensibles.

La prĂ©sence de Sharlto Copley dans le rĂ´le du bad guy est Ă  l’image du film, de la folie de la sociĂ©tĂ© et des ravages que la lutte des classe a causĂ©. Dans un rĂ´le complètement cinglĂ© l’acteur que Blompkamp avait rĂ©vĂ©lĂ© dans District 9 se montre surprenant et vole mĂŞme la vedette Ă  un Matt Damon comme toujours parfait dans le rĂ´le de ce « monsieur tout le monde » assez Ă©goĂŻste ne pensant qu’Ă  sauver sa peau. Et on regrettera peut-ĂŞtre que Jodie Foster, impeccable en bureaucrate aux dents longues ne pensant qu’au pouvoir, n’ai pas une plus grande prĂ©sence. Loin des grosses caricatures, le casting nous offre des personnages originaux, auxquels on ne s’attachera pas forcĂ©ment mais dont on comprendra avec intĂ©rĂŞt le parcours qui les attends.

Après District 9, Neill Blomkamp confirme avec Elysium tout le potentiel d’auteur et de metteur en scène que l’on plaçait en lui et pourrait bien devenir non seulement un très bon rĂ©alisateur de blockbuster mais surtout l’un des principaux visages de la science-fiction moderne au cinĂ©ma.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. eva
    08/08/2013 Ă  14:14 | #1

    Le scĂ©nario me rappelle un livre que j’ai lu il y a peu…

  2. Le Boucher
    10/08/2013 Ă  09:55 | #2

    Mais qu’en est-il du film ??? Ă€ la lecture je ne sais pas si ce film est un chef d’oeuvre ou un passe temps ! Soyez plus direct, plus prĂ©cis s’il vous plait.

  3. FredP
    17/08/2013 Ă  20:35 | #3

    Ce n’est pas clair quand je dis
    « le blockbuster intelligent de l’été qu’il nous manquait »
    « un film de SF particulièrement intelligent et qui, comme les plus grandes réussites du genre, parle bien mieux de notre société contemporaine »
    « Neill Blomkamp confirme avec Elysium tout le potentiel d’auteur et de metteur en scène que l’on plaçait en lui et pourrait bien devenir non seulement un très bon réalisateur de blockbuster mais surtout l’un des principaux visages de la science-fiction moderne au cinéma. »
    ?
    Ă  vous de juger ensuite le film par vous-mĂŞme