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Culte du dimanche : Brisby et le Secret de NIMH

posté le 01/09/2013

Il n’y a jamais eu que Disney dans le cinĂ©ma d’animation amĂ©ricain. Dans les annĂ©es 80 et 90, il fallait aussi compter sur Don Bluth. Retour sur son premier film : Brisby et le Secret de NIMH !

Dès le dĂ©but des annĂ©es 80, les Studios Disney, alors vĂ©ritable institution de l’animation amĂ©ricaine, commence Ă  sentir le vent tourner. L’un de ses talents, Don Bluth, qui y travaille depuis ses dĂ©buts d’animateur sur la Belle au Bois Dormant mais qui a aussi officiĂ© sur Robin des Bois ou Bernard et Bianca a des volontĂ©s d’indĂ©pendance. Après plusieurs essais plutĂ´t fructueux en solo sur des courts-mĂ©trage, il se lance avec l’un de ses associĂ©s dans la constitution de sa sociĂ©tĂ© de production afin de rĂ©aliser son premier long-mĂ©trage : Brisby et le Secret de NIMH.

En effet, l’histoire est beaucoup trop sombre pour les studios de Disney Ă  l’Ă©poque et, si il veut mettre en chantier ce rĂ©cit qui lui tient Ă  coeur, il n’a d’autre choix que de se lancer en indĂ©pendant. Il claque alors la porte et embarque avec lui d’autres personnes de chez Disney se trouvant dans le mĂŞme Ă©tat d’esprit, ce qui contraint la firme aux oreilles de Mickey Ă  retarder la sortie de Rox et Roucky (sur lequel travaillait d’ailleurs un certain Tim Burton). AdaptĂ© du roman de Robert C. O’Brien, Mrs. Frisby and the Rats of NIMH, le film raconte comment une jeune souris veuve va tenter par tous les moyens de venir au secours de son fils malade alors que la ferme Ă  proximitĂ© menace de dĂ©truire leur maison. Elle va alors s’embarquer dans une sombre aventure qui la mènera Ă  demander de l’aide aux rats.

La première chose qui va frapper lorsque l’on regarde Brisby, c’est sa noirceur, loin des standards Disney de l’Ă©poque. Du grand hibou aux rats en passant au chat « Dragon », les menaces ne meurent pas et mĂŞme les plus amicaux on un aspect toujours menaçant, impressionnant pour les enfants qui vont alors pouvoir affronter leurs peurs face Ă  ce film. Et au delĂ  du dessins oĂą les ombres sont omniprĂ©sentes, l’histoire elle-mĂŞme se rĂ©vèle assez sombre.
Rien que par le fait d’avoir une hĂ©roĂŻne veuve et mère de famille, le film sort de l’ordinaire mais on peut ajouter Ă©galement l’historique des rats qui ont subit des expĂ©riences pour les rendre plus intelligents ou la menace d’un foyer dĂ©truit et on obtient alors une histoire qui change des princesses et princes charmants ou autres gags auxquels nous Ă©tions habituĂ©s. Il y a bien la corneille Jeremy qui apporte une touche d’humour avec des gags parfois redondants, mais cela ne nous sort jamais de l’ambiance Ă©trange dans laquelle nous sommes plongĂ©s.

D’un autre cĂ´tĂ©, cette histoire sombre rappelle tout de mĂŞme les origines des histoires de Disney. Blanche-Neige, Dumbo ou Bambi Ă©taient aussi des histoires sombres avec des hĂ©ros orphelins. Il y a donc de cela dans Brisby, mais portĂ©e avec une Ă©trange poĂ©sie supplĂ©mentaire. Entre science et fantasy, le rĂ©cit est aussi l’histoire profondĂ©ment humaine d’une mère prĂŞte Ă  tous les sacrifices pour les besoins de sa famille et d’une veuve qui va alors poursuivre l’œuvre de son mari. Bien plus adulte que bon nombre de films d’animation, on est sans arrĂŞt surpris par les diffĂ©rents degrĂ©s de lecture et messages riches qui traversent le film.

Avec un budget moindre (qui n’a pas forcĂ©ment impactĂ© l’animation du film qui a très peu vieilli) et sans bĂ©nĂ©ficier de la « marque » Disney, le film ne sera pas un grand succès public Ă  sa sortie en 1982 et le studio naissant se retrouve alors en faillite. Toutefois, il peut tout de mĂŞme s’enorgueillir d’un très beau succès critique etd’un bon bouche-Ă -oreille qui lui offrira une belle carrière en vidĂ©o auprès des connaisseurs. Mais surtout, en dĂ©couvrant ce film, Steven Spielberg dĂ©cide de faire de Don Bluth l’un de ses poulains et les deux auteurs vont alors travailler sur Fievel et le nouveau monde qui sera lui un beau succès et mettra alors en danger l’hĂ©gĂ©monie d’un studio Disney agonisant avant de connaitre sa renaissance avec la Petite Sirène. Mine de rien, Don Bluth a alors montrĂ©, bien avant l’arrivĂ©e de Dreamworks, qu’il Ă©tait possible de rivaliser avec Disney.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. Troll Le Diable
    02/09/2013 Ă  20:37 | #1

    Un très bel article bravo !!