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Conjuring – les dossiers Warren, critique

posté le 12/08/2013

Rien de tel qu’une bonne maison hantĂ©e pour se coller quelques frissons au cinĂ©ma en plein Ă©tĂ© ! et avec the Conjuring, c’est James Wan qui rĂ©gale de manière efficace et avec un vĂ©ritable amour du genre.

Plus James Wan avance dans sa carrière, plus il fait parler son amour du grand cinĂ©ma d’horreur classique, celui qui faisant froid dans le dos avec une histoire et des personnages auxquels on s’intĂ©resse vraiment et un vrai travail de mise en scène Ă  l’heure oĂą aujourd’hui le gore prime. Celui qui avait dĂ©butĂ© avec le premier volet (et seul valable) de Saw et nous avait agrĂ©ablement surpris avec son Insidious (dont la suite arrive cet automne) continue donc sur sa lancĂ©e. Cette fois il replonge carrĂ©ment dans les annĂ©es 70, Ă©poque bĂ©nie des meilleurs films d’horreur (l’Exorciste, Rosemary’s Baby, La MalĂ©diction, Amityville …) pour en reprendre les recettes de manière diaboliquement efficace.

BasĂ© sur l’histoire rĂ©elle du couple d’Ed et Lorraine Warren, couple d’enquĂŞteurs paranormaux renommĂ©s, le rĂ©alisateur s’attache Ă  l’affaire d’une famille victime d’un dĂ©mon hantant la maison dans laquelle ils viennent d’emmĂ©nager. Le pitch est Ă©videmment des plus classiques et va alors aller piocher de nombreux Ă©lĂ©ments rĂ©currents du genre, de la maison hantĂ©e Ă  l’exorcisme en passant par la poupĂ©e malĂ©fique. La surprise de l’histoire est d’autant moins grande que le schĂ©ma de base est assez proche d’Insidious avec ces experts qui viennent aider une famille dĂ©sespĂ©rĂ©e.

Si l’histoire n’est donc pas d’une grande surprise, le rĂ©alisateur sait qu’il peut ici montrer et rappeler au public ce qu’Ă©taient les grands films d’horreur. Il prend donc un malin plaisir Ă  illustrer ce rĂ©cit au travers d’une mise en scène sacrĂ©ment efficace, recrĂ©ant une ambiance 70’s particulièrement rĂ©ussie et qui nous manquait. Ne reposant pas uniquement sur les jump-scare (ces sursauts imposĂ©s trop souvent utilisĂ©s Ă  mauvais escients) mais sur un bon nombre de ficelles Ă©culĂ©es mais qui toujours fait preuve de leur efficacitĂ© (peur du noir, porte qui grince, reflets Ă©tranges dans les miroirs, …).
Les clichĂ©s sont tous lĂ  mais la rĂ©alisation de James Wan, sa manière de jouer avec la circulation de la camĂ©ra dans la maison (il s’approprie vraiment l’espace de cette maison) et avec la lumière et les ombres (la photo du film est d’ailleurs très agrĂ©able) nous font plonger immĂ©diatement dans l’histoire. Et si la dernière partie abuse un peu trop sur les effets, faisant de l’angoisse intimiste et familiale une grosse dĂ©monstration, le rĂ©sultat est bien lĂ .

Le film est d’autant plus rĂ©ussi qu’il s’appuie sur des comĂ©diens campant leurs rĂ´les avec conviction. A ce titre, Vera Farmiga se montre encore une fois formidable en mĂ©dium chassant le surnaturel, entre rĂ©pulsion et attirance pour ces phĂ©nomènes. Avec Patrick Wilson, ils incarnent un couple auquel on arrive Ă  s’identifier et que l’on a vĂ©ritablement envie de suivre dans leur enquĂŞte, malgrĂ© les dangers qu’ils savent encourir. On s’identifiera moins Ă  la famille mais les acteurs arrivent tout de mĂŞme Ă  crĂ©er une empathie pour leurs personnages. Il n’y a pas Ă  dire, un film d’horreur avec des comĂ©diens convaincants est bien plus effrayant que n’importe quel slasher avec des ados dĂ©cĂ©rĂ©brĂ© ou n’importe quel Paranormal Activity avec des acteurs amateurs.

Finalement, ce Conjuring n’est sur le fond pas bien innovant, recyclant des figures du cinĂ©ma d’horreur Ă©culĂ©es mais c’est fait avec un rĂ©el savoir-faire et une belle passion pour le genre pour y accrocher et surtout s’accrocher Ă  son fauteuil avec de bons moments d’angoisse pour toutes les peurs.

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