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The Amazing Spider-Man, critique

posté le 25/06/2012

amazing spider man critique

The Amazing Spider-Man fait couler beaucoup d’encre sur la toile. Reboot d’une saga super-hĂ©roĂŻque après le succès de Sam Raimi, le film a ses dĂ©tracteurs mais aussi ses adorateurs… et chacun a ses raisons parfois justifiĂ©es mais entre les deux, qu’en est-il vraiment ?

Impossible de ne pas se rappeler le triomphe de Sam Raimi sur la première trilogie. Succès artistique et financier, le studio s’est tout de mĂŞme passĂ© des services du rĂ©alisateur d’Evil Dead pour annoncer un reboot pur et simple de la saga. Finie la vision nostalgique et iconique du personnage hĂ©ritĂ©e des souvenirs universels des 60’s de son auteur, le studio souhaite une version diffĂ©rente, plus noire et plus proche du jeune public. Évidemment, on peut tout de suite crier au scandale devant cette intention, mais c’est vite oublier que c’est le propre des comics d’ĂŞtre rĂ©gulièrement relancĂ©s avec de nouvelles Ă©quipes crĂ©atives plus ou moins inspirĂ©es. PlutĂ´t que de dĂ©crier le reboot, c’est surtout la vitesse Ă  laquelle il a Ă©tĂ© enclenchĂ© qui pose finalement problème, le prĂ©cĂ©dent opus ne datant que d’il y a 5 ans, bien trop tĂ´t pour relancer une franchise qui faisait pourtant ses preuves.

Bien sĂ»r, nous allons regretter le passionnĂ© Sam Raimi Ă  la barre mais ce n’est pas pour autant qu’il faut se morfondre dans nos souvenirs et plutĂ´t regarder quelle direction a souhaitĂ© prendre le studio. Sombre, contemporain, urbain, voilĂ  le chemin que cet Amazing Spider-Man va prendre. Nous retrouvons donc Peter Parker au lycĂ©e et la suite, nous la connaissons : piqure d’araignĂ©e, mort d’Oncle Ben, le costume, … mais quelques petites variantes vont venir s’introduire au programme. Tout d’abord, un nouveau Peter Parker, lĂ©gèrement plus torturĂ©, puis la prĂ©sence de Gwen Stacy, le rĂ´le donnĂ© Ă  la police et la prĂ©sence du LĂ©zard mais c’est surtout la diffĂ©rence de ton qui frappe.

Car ce nouveau Spider-Man, qui se rapproche au passage du comics dans sa version plus rĂ©cente, est avant tout un ado. Le film joue alors habilement sur un cĂ´tĂ© rom-com assez plaisant et plutĂ´t bien gĂ©rĂ© par Marc Webb. Après tout, le rĂ©alisateur maĂ®trise parfaitement cette partie puisqu’il Ă©tait l’auteur de l’excellent 500 Jours Ensemble. Le couple Parker – Stacy fonctionne donc très bien avec une vraie complicitĂ© et avec ses moments d’humour bienvenus. Mais ce n’est pas pour autant que tout est joyeux. Au contraire, l’adorable (en tout cas au dĂ©but) niaiserie de la version Raimi n’est plus, place Ă  son cĂ´tĂ© plus rĂ©aliste et spontanĂ©. Pas d’hĂ©roĂŻsme exacerbĂ© ni d’envolĂ©es lyriques, Spider-Man commence seulement Ă  prendre ses responsabilitĂ©s et Ă  comprendre ce qu’il peut devenir tout en prenant conscience des difficultĂ©s qui l’attendent. A ce titre, jamais nous n’avons vu le hĂ©ros souffrir autant physiquement et c’est peut-ĂŞtre l’un des plus gros changements.

Mais c’est surtout la nouvelle Ă©volution de Peter Parker qui va nous intĂ©resser. Fini « monsieur tout le monde la tĂŞte dans les nuages », place maintenant Ă  un ado qui a du mal Ă  trouver sa place, avec une tendance geek poussĂ©e (c’est enfin lui qui va crĂ©er ses propres lance-toile) et un vĂ©ritable sens de l’humour qui fait rĂ©gulièrement mouche. En ce sens, Andrew Garfield est bien l’incarnation parfaite de ce hĂ©ros. Il se rĂ©vèle vraiment touchant Ă  chaque scène, montrant une gestion plus mĂ»re des Ă©motions. Aucun doute possible, l’acteur est tout autant Peter Parker que Spider-Man, portant Ă  lui seul le film sur ses Ă©paules.
Mais il est aussi entourĂ© d’un casting Ă  la hauteur, que ce soit Emma Stone dans le rĂ´le de la blonde et douce mais pas dĂ©bile Gwen Stacy ou Martin Sheen dans la peau de Ben. En ce sens, le rĂ©alisateur fait preuve d’une direction d’acteurs exemplaire.

Jouant plus sur le cĂ´tĂ© « ado » sans ĂŞtre lumineux, il est clair que le film va dĂ©cevoir ceux qui pensaient retrouver l’icĂ´ne de leur enfance. Non, ici c’est un hĂ©ros en devenir et qui trĂ©buche. Pas Ă©tonnant alors que la mise en scène et le rĂ©cit trĂ©buchent parfois Ă©galement. Car le rĂ©alisateur Ă  l’aise dans les scènes intimistes est nettement moins Ă  l’aise avec l’action ou le drame pur. Pour l’action, il peut heureusement, il peut s’appuyer sur une Ă©quipe qui a du savoir-faire et les acrobaties de Spider-Man se montrent souvent assez catchy pour nous enthousiasmer face au lĂ©zard. On remarquera d’ailleurs les postures lĂ©gèrement plus arachnĂ©ennes de Spidey dans cette version. Pour le drame, ce sera le principal dĂ©faut que l’on pourra reprocher, avec le film formatĂ© par un producteur pour son efficacitĂ©, l’Ă©motion est peu poussĂ©e, peu prĂ©sente, peu naturelle mais la relation entre Peter et sa tante reste tout de mĂŞme touchante.

L’autre reproche que l’on pourra faire, c’est ce manque d’Ă©lan et d’enjeu. En effet, le LĂ©zard avait tout pour faire un grand mĂ©chant : un vrai but, une connexion filiale avec Parker, une connexion « animale » avec Spider-Man mais tout cela est malheureusement passĂ© Ă  la trappe pour en faire un mĂ©chant plus simple, juste le reflet de la responsabilitĂ© du hĂ©ros au lieu d’Ă©tablir une vraie relation avec lui. D’un autre cĂ´tĂ©, on oublie Ă©galement bien trop vite la recherche des parents qui devait ĂŞtre la base mĂŞme de l’histoire de cette nouvelle version et pour en savoir plus, il faudra du coup attendre un Ă©ventuel prochain Ă©pisode.

D’un autre cĂ´tĂ©, si les scènes d’action sont efficaces, elles restent tout de mĂŞme assez terre Ă  terre et c’est dommage pour un voltigeur comme Spider-Man. En effet, Ă  vouloir trop coller Ă  son cĂ´tĂ© rĂ©aliste, on en oublie les envolĂ©es du hĂ©ros. Cela Ă  la fois dans la mise en scène (oui, c’est lĂ  que la voltige de Sam Raimi nous manque) mais aussi et surtout dans les choix de composition d’un James Horner complètement Ă  la ramasse, mĂŞme pas fichu d’Ă©crire un thème musical digne de ce nom pour Spider-Man.

Avant tout film de producteur plutĂ´t que d’auteur avec les dĂ©fauts que cela implique (mais on s’en doutait depuis sa mise en chantier), cet Amazing Spider-Man reste un spectacle efficace et une variation sur le thème de l’araignĂ©e non dĂ©nuĂ©e d’intĂ©rĂŞt pour voir un Peter Parker diffĂ©rent et moderne, et d’un certain cĂ´tĂ© toujours proche du matĂ©riau original. A la question fallait-il un reboot, il n’y a pas de vĂ©ritable rĂ©ponse et tout dĂ©pendra de la sensibilitĂ© de chacun pour le hĂ©ros mais une chose est claire, juste pour voir Andrew Garfield enfiler avec autant de justesse le costume de l’homme-araignĂ©e, ça vaut le coup d’œil.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 27/06/2012 Ă  11:00 | #1

    Excellent texte, j’en profite pour le mettre en lien sur la critique de mon pote Nico.

  2. 13/11/2012 Ă  08:26 | #2

    c’est impossible de trouver comment fabriquer un lance
    toile comme andrew garfield