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Sinister, critique

posté le 01/11/2012

Le petit frisson post-Halloween, ce sera avec Sinister. Encore une histoire de meurtres liés à une malédiction … oui, et si ça reste classique c’est plutôt efficace.

A l’heure où des films aussi vides que pathétiques font peur aux ados avec une porte qui claque et un courant d’air (oui, je parle bien de ces non-films que sont les Paranormal Activity) on pourrait bien se demander où sont passés les vrais films d’horreur grand public et adultes, ceux qui nous font détourner le regard ou nous enfoncer dans notre siège. Il faut bien l’avouer, maintenant, si on ne s’aventure pas dans les festivals ou dans les bacs vidéo pour dénicher de rares perles au milieu de gros nanars.

Paradoxalement, c’est peut-être du côté des producteurs de Paranormal Activity qu’il faudra chercher, car dès qu’ils sortent de leur concept mercantile pas cher, ils sont capables de trouver quelques bonnes idées comme ils ont pu le démontrer sur Insidious. Cette fois, les voici de retour avec Sinister qui arrive dans les pattes de Scott Derrickson. Il y raconte l’histoire d’un écrivain de roman policier qui découvre des bobines de films abandonnés dans sa nouvelle maison dont les anciens habitants ont été mystérieusement pendus dans le jardin. Il va alors découvrir une malédiction qui pourrait bien maintenant s’abattre sur sa propre famille.

Dit comme ça, le film semble de facture plutôt classique et c’est bien le cas et on peut même y voir certaines ressemblances faciles avec Insidious justement. De la machine qui se met en route toute seule, aux fantômes qui passent en ombre en arrière plan, au démon  que l’on finit par distinguer sur les photos, dans balades dans le noir (parce qu’allumer la lumière gâcherai tout le suspense) aux innombrables jump-scares sans oublier évidemment la présence l’enfant inquiétant, tout va y passer.

Et pourtant, malgré ces poncifs qui inondent l’écran, Sinister se révèle plutôt efficace et cela en grand partie par le côté très mature qu’il dégage. En effet, ici il n’est pas question de mettre des ados en danger mais il s’agit bien d’adultes qui ont une vie de famille plutôt difficile. En ce sens, le choix d’Ethan Hawke dans le rôle de cet écrivain qui va petit à petit devenir obsédé par ces « films de famille » plus glauques les uns que les autres est particulièrement bien vu. En effet, le comédien nous fait ressentir à la fois sa peur et le danger qui l’entoure mais il devient aussi le reflet du spectateur qui ne veut pas regarder ces films, redoutant ce qu’il va voir, mais succombe tout de même à cette envie malsaine.

En s’identifiant ainsi facilement au personnage et en installant une ambiance tout de suite assez glauque, les deux premiers tiers du film, bien qu’assez mécaniques et reposant sans arrêt sur le jump-scare (ici plutôt bien utilisé), se montrent assez efficace. Il est alors dommage de voir ensuite le film s’engouffrer dans le fantastique, évacuant la peur pour une histoire démoniaque encore plus classique et du coup très prévisible même si nous avons la bonne surprise d’avoir une fin des plus incertaines quand au sort de le famille.

Très classique mais à l’ambiance particulièrement réussie, Sinister ne va donc pas révolutionner le genre et n’en a pas la prétention mais se révèle par instants particulièrement glauque et efficace, suffisamment en tout cas pour nous faire sursauter de temps en temps pour des raisons valables, à défaut de rester en tête ensuite et c’est bien trop rare en ce moment au cinéma pour ne pas l’apprécier.

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