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Sherlock Holmes : jeu d’ombres, critique

posté le 23/01/2012

Sherlock Holmes 2 : jeu d’ombres, l’épisode 2 des aventures du détective Sherlock Holmes et de son assistant le Dr Watson est sorti le 25 janvier, avec son climat de guerre mondiale !

Après le succès Ă©tonnant du premier numĂ©ro, la suite des aventures trĂ©pidantes du gĂ©nie divinatoire Sherlock Holmes, servi par le cynique Docteur John Watson, se devait d’apparaĂ®tre sur les Ă©crans pas trop longtemps après. 2 ans après, mĂ»s par la mĂŞme soif de justice et surtout de rĂ©soudre des Ă©nigmes des plus compliquĂ©es, les 2 compères se lancent dans une joute intellectuelle face au terrible Professeur Moriarty. Et cette fois, le terrain de jeu s’Ă©tendra Ă  l’Europe entière, et s’installera pas mal en France.

(Pas) Ă©tonnant parce que cette franchise (oh, on prie pour qu’il y ait d’autres Ă©pisodes ; le 3ème est dĂ©jĂ  en prĂ©paration pour l’annĂ©e prochaine) filmĂ©e par Guy Ritchie pour une centaine de millions de dollars s’installe dans la droite ligne de ces adaptations modernes d’œuvres classiques très populaires.

Alors que dĂ©jĂ  suivant l’Ă©poque Ă  laquelle sera adaptĂ© le produit culturel, la qualitĂ© graphique, les effets spĂ©ciaux et le scĂ©nario fleureront bien son annĂ©e de conception, lĂ , ces derniers temps, la tendance est Ă  la très libre rĂ©invention de l’Ĺ“uvre, voire du viol en place publique suivi d’une exposition forcĂ©e au pilori des anachronismes et du mauvais goĂ»t. Je m’illustre en quelques exemples : 3 Mousquetaires 3D, Choc des Titans, Singes, Vampires, etc. Ok ça vous parle ?

Qu’est ce qui se passe dans Sherlock Holmes 2 : jeu d’ombres ? Eh bien Ă  peu près la mĂŞme chose que dans le 1er mon capitaine ; juste un peu plus gros, plus explosif, Ă  l’histoire opaque aux consĂ©quences plus Ă©normes encore.

Pensez : Sherlock découvre seul que pas mal de faits divers terribles de ces derniers temps en Europe sont du fait du non moins terrible Professeur Moriarty. Celui-ci, c’est son Némésis, brillant astronome/Dr Evil (Dr Denfer) qui prépare la 1ère guerre mondiale, œuvrant à monter les pays européens les uns contre les autres ! En remontant la piste dans le milieu des anarchistes français/gitans, sous la IIIème république, Sherlock et Watson vont tenter de déjouer les machinations politiques et capitalistes du vilain professeur.

S’en suit une cavalcade à travers l’Europe, qui s’arrêtera pour beaucoup en France (reconstituée) puis en Allemagne et en Suisse (en images de synthèse).

Si le film dure 2h10 c’est parce que Sherlock mettra 1 heure Ă  convaincre le Dr Watson de venir l’aider dans sa croisade contre le mal. De nombreuses joutes auront lieu entre les 2 compères vivant sĂ©parĂ©s et celles-ci s’avĂ©reront reposantes parmi les scènes d’action vraiment dĂ©coiffantes. Quoiqu’ils ne s’arrĂŞteront pas vraiment de causer mĂŞme lorsque tout pètera autour.

Le lien d’amitié et de respect très fort unissant les 2 enquêteurs est un ressort utilisé pendant toute la première partie du film au détriment d’une histoire qui peine à se mettre en route. Alors quand on sait qu’à la fin, forcément, quand tout va nous être révélé il faudra rester concentré, on fronce déjà les sourcils.

Je vous ferais grâce de ne pas relayer la pseudo-théorie qualifiant de « bromance » le rapport entre les 2 héros. En 2011, le buddy-movie est devenu crypto gay apparemment.  Clint Eastwood dans Doux, Dur et Dingue serait forcément zoophile aujourd’hui donc ? Bref, cet aspect de la franchise est pourtant plutôt subtil et amusant (sans être grossier). Et je ne parlerais pas non plus d’humour british, expression qu’aiment tellement placer les personnes imaginant que Mr Bean et Benny Hill incarnent le fleuron de l’humour anglais. Les réparties fusent et le langage pseudo-soutenu semblera difficile à suivre pour ceux qui n’ont pas ouvert un livre depuis Premier de Cordée en CM2 !

Film d’action, blockbuster, ne jugeons pas trop durement ce Sherlock Holmes 2 d’emblĂ©e car force est de constater que ça fonctionne très bien : action, dialogues bien taillĂ©s (excellente rĂ©partie, eh oui on est fort nous les anglais), personnages attachants, effets spĂ©ciaux Grand Ecran (malgrĂ© ce masque sombre persistant), …

Guy Ritchie dĂ©ploie des techniques de film Ă©tourdissantes et prend son spectateur Ă  bras le corps : la scène de poursuites dans la forĂŞt, les bagarres entre kung-fu et boxe classique, etc. Le rĂ©alisateur vous en met plein les mirettes et vous aurez votre dose de ralentis, de camĂ©ras plongeantes, de combats chorĂ©graphiĂ©s au poil, de reproductions d’Ă©poque et de costumes victoriens (pire que dans un Jane Austen).

Guy Ritchie maitrise son appareillage et gère vraiment l’action comme un Matthew Vaughn teintĂ© de Paul W.S. Anderson digeste. Le jeu des acteurs apporte Ă©galement sa part au succès : le duo formĂ© par Robert Downey Jr et Jude Law fonctionne d’autant plus qu’ils sont maintenant Ă  l’aise dans leurs personnages, et qu’ils jonglent parfaitement avec l’action, le mystère et leur amitiĂ© sans cesse mise-Ă -mal par une crise d’adolescence tardive (le Sherlock de Robert Downey Jr est un superbe gĂ©nie nĂ©vrosĂ© qui rĂ©sout des Ă©nigmes autant pour passer le temps que pour ne pas avoir Ă  ranger sa chambre).

L’ennemi jouĂ© par Jared Harris est au niveau de son partenaire de jeu. Les personnages de Mary Watson (Ă©blouissante mais discrète Kelly Reilly), Sim (plate Noomi Rapace) et Irène Adler (Rachel McAdams, solaire mais vraiment très discrète) apportent une touche fĂ©minine indispensable et forte. Mention spĂ©ciale au bonheur de retrouver le grand comĂ©dien britannique Stephen Fry qui fait du n’importe quoi pendant toutes ses apparitions, et c’est tellement bon ! (Ca c’est une attitude British si vous voulez savoir !).

En conclusion, pour voir Paris une nouvelle fois reconstituĂ© en des belles images, mais surtout un excellent dosage d’action, de machinations incomprĂ©hensibles, de filmage dynamique et de rĂ©parties Ă  rallonge, filez vers Sherlock Holmes 2 : jeu d’ombres. D’ailleurs, le titre du film n’aura de cesse de vous turlupiner lors du visionnage, tellement il ne trouvera de signification particulière. Ne ratez pas le prochain Ă©pisode : Sherlock Holmes contre les capitalistes et Sherlock Holmes contre les Martiens.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 29/01/2012 Ă  04:41 | #1

    Dommage que Guy Ritchie abuse de ces fameux effets Ă  la Max Payne. Autant cela pouvait paraĂ®tre original dans Snatch ou dans le premier volet de Sherlock Holmes autant le procĂ©dĂ© devient presque lassant au bout des 2h de film…

  2. 02/02/2012 Ă  11:18 | #2

    Effectivement Ritchie use et abuse des effets de toute sorte. Cette surenchère risque au final manger Sherlock… Attention au 3 ! 2/4