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Robot and Frank, critique

posté le 04/09/2012

Premier film de Jake Schreier, Robot and Frank est Ă  dĂ©couvrir pour le moment sympathique qu’il procure avec une sincĂ©ritĂ© dĂ©sarmante dans son propos servi par un Frank Langella comme toujours impeccable.

Un ancien cambrioleur Ă  la retraite et un peu dĂ©laissĂ© par ses enfants passe le temps Ă  jouer les kleptomanes dans sa bourgade et rĂŞve de retrouver l’adrĂ©naline du temps de ses magouilles. Mais ses enfants finissant par s’inquiĂ©ter pour lui, lui achètent un robot pour l’aider au quotidien Ă  surmonter ses petits problèmes de vieillesse et de mĂ©moire. Au dĂ©but plutĂ´t dĂ©sorientĂ© par ce nouvel arrivant, il va finalement s’en faire un ami avec qui il va pouvoir comploter pour dĂ©fendre le commerce de la libraire dont il semble tomber sous le charme.

Pour son premier film, le rĂ©alisateur Jake Schreier signe une comĂ©die dramatique sincère que l’on sent en partie autobiographique dans son discours sur la vieillesse. De part le traitement du personnage de Frank Langella et ses relations avec ses enfants, cela sent bien le vĂ©cu. Mais plutĂ´t que de se focaliser sur cet Ă©lĂ©ment plutĂ´t dĂ©primant, il y ajoute cette histoire de cambriolage et de robot qui apporte une touche de fantaisie bienvenue pour explorer davantage son sujet tout en divertissant.

Bien entendu, le film repose en grande partie sur les Ă©paules de Frank Langella qui se montre encore une fois en très grande forme. Espiègle, tendre, mais aussi jouant avec les problèmes de son âge, l’acteur se confond avec le personnage pour ne faire plus qu’un. Mais son talent est aussi de donner vie Ă  l’objet presque inanimĂ© qu’est le robot. Car s’est en interagissant avec lui qu’il lui donne vie et caractère tout en nous faisant ressentir un certain attachement envers lui. A ses cĂ´tĂ©s, James Marsden et Liv Tyler qui incarnent ses enfants semblent mĂŞme parfois moins humains que le robot, plus dĂ©tachĂ©s tout en ne voulant que le bien de leur père.

Alors que beaucoup de jeunes rĂ©alisateurs auraient cherchĂ© Ă  Ă©pater la galerie pour leur premier film, Jake Schreier reste lui dans l’humanitĂ© et l’authenticitĂ©. Il impose son univers d’anticipation par petites touches discrètes et toujours crĂ©dibles tout en adoptant une mise en scène sobre, avant tout au service de son personnage principal et de son dĂ©sir de ne pas vieillir, de retrouver des sensations qu’il a perdu, le bien de ses enfants et la conquĂŞte de la femme qu’il aime. On pourrait peut-ĂŞtre lui reprocher justement un manque d’ambition mais dans ce cas, il serait certainement passĂ© Ă  cĂ´tĂ© de son sujet qu’il explore ici avec avec une vraie tendresse pour son personnage et sa quĂŞte.

Écrit avec soin, Robot and Frank est donc un petit feel good movie profondĂ©ment attachant et il n’en faut des fois pas plus aimer un film. Pour son Ă©criture plutĂ´t maline, le rĂ©alisateur Jake Schreier serait peut-ĂŞtre mĂŞme Ă  suivre sur la scène indĂ© US.

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