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PIFFF 2012 (5e partie)

posté le 28/11/2012

Dernière ligne droite pour le PIFFF 2012 ! Une édition riche en émotions plutôt contrastées. Place donc aux 3 derniers films vus et au palmarès !

PrĂ©sentĂ© en compĂ©tition, l’indonĂ©sien Modus Anomali a dĂ©jĂ  bien fait parler de lui avec son tournage en 8 jours chrono. Pour le coup, on ne peut qu’ĂŞtre admiratif de la qualitĂ© de la production pour un tel dĂ©lais puisque le film est techniquement impeccable, rĂ©ussissant Ă  poser tout de suite une ambiance de survival comme on l’aime, avec des images plutĂ´t lĂ©chĂ©es et une mise en scène enfiĂ©vrĂ©e portĂ©e par un dĂ©coupage clair et une action lisible.
Mais la technique ne fait pas tout et le film tourne rapidement Ă  vide. Car dans sa première partie, il ne s’agit finalement que d’un survival banal oĂą un père de famille essaie d’Ă©chapper Ă  un tueur tout en tentant de retrouver ses enfants dans une forĂŞt, avec des personnages mal cernĂ©s (les enfants sont particulièrement bĂŞtes) et une action sans relief, il se rĂ©vèle sans grand intĂ©rĂŞt jusqu’Ă  ce qu’arrive le twist. Et si on ne l’avait pas devinĂ©, le rĂ©alisateur va mettre ensuite 30 minutes Ă  nous expliquer ce que nous venons de comprendre en 30 secondes. Il insiste ainsi lourdement dessus en ayant beaucoup de mal Ă  terminer son histoire et, au final, on a mĂŞme plus l’impression qu’il se moque du spectateur en lui donnant toutes les clĂ©s. Dommage car techniquement, ça tenait bien la route.

Le dernier film de la compĂ©tition nous vient d’Espagne. Tout de suite l’excitation s’emballe devant la qualitĂ© du cinĂ©ma de genre hispanique, surtout quand sait que The Body (el Cuerpo en VO) est rĂ©alisĂ© par le scĂ©nariste du très bon Les Yeux de Julia. Pour son passage derrière la camĂ©ra, il va donc nous raconter l’Ă©trange histoire d’un corps qui a disparu de la morgue. A partir de lĂ , un Ă©ventail de possibilitĂ© s’offre Ă  nous mais le rĂ©alisateur prĂ©fère s’orienter directement vers le polar en insistant sur le duel qui oppose le flic en charge de l’enquĂŞte et le mari de la dĂ©funte soupçonnĂ© du meurtre.
Cependant l’affaire s’annonce plus compliquĂ©e que prĂ©vue et les pièces du puzzle se mettent en place jusqu’Ă  une rĂ©vĂ©lation finale qui pouvait se deviner en faisant bien attention mais qui se rĂ©vèlent tout de mĂŞme sacrĂ©ment efficace. Pur film de scĂ©nariste, the Body se dote d’une rĂ©alisation plutĂ´t classique mais d’une grande classe, toute au service de son histoire. Et si il manque d’aspĂ©ritĂ© pour convaincre pleinement, le jeu de piste est tout de mĂŞme très plaisant.

Pour terminer le festival en beautĂ©, le PIFFF a misĂ© sur Silent Hill RĂ©vĂ©lation. On se souvient du premier volet rĂ©alisĂ© par Christophe Gans qui arrivait Ă  poser une ambiance plus qu’oppressante lorsque l’hĂ©roĂŻne se retrouvait seule, perdue dans la ville fantĂ´me. Malheureusement dès que la communautĂ© s’en mĂŞlait, il partait dans un n’importe quoi assez agaçant. Mais finalement ce final se rĂ©vèle très intĂ©ressant quand on dĂ©couvre la catastrophe qu’est ce nouveau Silent Hill commis par le rĂ©alisateur du dĂ©jĂ  mauvais Solomon Kane.
Si le film bĂ©nĂ©ficie d’un production design dans la lignĂ©e du premier opus et qui est donc plutĂ´t allĂ©chant, rien ne suit derrière. Que ce soit au niveau du rĂ©cit qui est d’une platitude incroyable (dont aucun Ă©lĂ©ment instaurĂ© ne sert Ă  quoi que ce soit), des personnages qui se rĂ©vèlent de  vĂ©ritables clichĂ©s ambulants (oui Kit Harington, on a tout de suite pigĂ© que tu faisait partie de la secte), de la mise en scène qui ne parvient Ă  aucun moment Ă  instaurer un semblant de terreur dans cette ville d’horreur, des acteurs particulièrement mauvais (mais qu’est allĂ© faire Sean Bean dans une telle galère), tout le film fait montre d’un dĂ©sintĂ©rĂŞt total pour l’univers qu’il montre et s’en est tout de mĂŞme sacrĂ©ment Ă©nervant.

MalgrĂ© des choix de films souvent douteux (here comes the devil, Silent Hill 2, …) et ce que l’on a u dire parfois avec mauvaise foi, cette seconde Ă©dition du PIFFF s’est tout de mĂŞme rĂ©vĂ©lĂ©e plutĂ´t sympathique. On a pu noter un net progrès sur l’organisation avec des films qui commençaient gĂ©nĂ©ralement Ă  l’heure, plus de rĂ©alisateurs prĂ©sents et des sĂ©ances rĂ©tro qui nous ont fait grandement plaisir. Il ne reste alors maintenant au festival qu’Ă  se faire son nom pour attirer de meilleurs films de genre.

Et voici donc le palmarès de cette seconde édition. On est donc ravi pour le très bon Citadel mais plus étonné du choix assez consensuel du jury international :

  • Prix du jury international – long mĂ©trage : The Body de Oriol Paulo
  • Mention spĂ©ciale du jury : The Cleaner de Adrian Saba
  • Prix du jury international – court mĂ©trage : Exit de Daniel Zimbler
  • Grand prix du court mĂ©trage français : Nostalgic Z de Karl Bouteiller
  • Prix spĂ©cial du jury du court mĂ©trage français : Food Elle de Corentin Quiniou
  • Prix spĂ©cial CinĂ© + Frisson – long mĂ©trage : The Body de Oriol Paulo
  • Prix spĂ©cial CinĂ© + Frisson – court mĂ©trage : Nostalgic Z de Karl Bouteiller
  • Prix du public : Citadel de Ciaran Foy

Retrouvez le reste des films vus dans la programmation.

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