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La Colline aux Coquelicots

posté le 03/02/2012

la colline aux coquelicots critique

Encore une fois, Goro Miyazaki essai de marcher dans les pas de son père sans y arriver. La Colline aux Coquelicots est malheureusement une nouvelle dĂ©ception remplie de niaiserie qui ne convient pas trop Ă  l’esprit Ghibli.

la colline aux coquelicots afficheOn avait laissĂ© Goro Miyazaki, fils de l’illustre Hayao, Ă  son premier essai peu concluant avec les Contes de Terremer mais le revoilĂ . Sachant qu’une nouvelle tentative dans le fantastique ne serait pas forcĂ©ment le meilleur choix (trop proche de son premier film et trop facilement comparable au travail de son père), il choisit cette fois un style rĂ©solument rĂ©aliste qui est finalement assez peu reprĂ©sentĂ© au sein du studio Ghibli (en dehors des Ĺ“uvres de Isao Takahata comme le Tombeau des Lucioles) mais que l’on sent ici très personnel.

Dans La Colline aux Coquelicots, Goro Miyazaki s’attache donc Ă  la lycĂ©enne Umi, orpheline de père, qui grandit dans le Japon des annĂ©es 60. Elle va faire la connaissance de Shun et ensemble, ils vont se dĂ©couvrir de nombreux points commun alors qu’ils rĂ©novent un vieux foyer avec leurs camarades. Fini la magie du père, Goro plonge donc dans un rĂ©cit adolescent intimiste. Ce parti pris est intĂ©ressant car inĂ©dit pour les studios Ghibli. On pouvait donc penser que ce film apporterait un vent de fraicheur et de nouveautĂ© qui nous permettrait d’entrevoir l’avenir du studio. HĂ©las, cette Colline aux Coquelicots reste embourbĂ©e dans une niaiserie digne de la bibliothèque rose.

L’histoire de la Colline aux Coquelicots regorge pourtant de thèmes personnels chers Ă  son rĂ©alisateur comme cette recherche dĂ©sespĂ©rĂ©e du père afin de marcher sur les traces. Malheureusement, ça ne prend ici jamais. Les personnages ne sont jamais assez approfondis pour s’intĂ©resser Ă  eux et au rĂ©cit qui semble bien superficiel. Il y avait pourtant tant de choses Ă  raconter sur l’esprit du Japon après la guerre de CorĂ©e ou sur l’adolescence, … On n’en trouve finalement que peu de traces. On va mĂŞme arriver Ă  une faute de goĂ»t assez douteuse quand la relation entre Umi et Shun s’approfondira. Rares seront les instants oĂą le film nous portera et nous fera ressentir d’intenses Ă©motions comme le studio en a l’habitude.

Si du cĂ´tĂ© de l’histoire, on reste sur notre fin, il en sera de mĂŞme pour l’animation. Comme bridĂ©s par le rĂ©alisme de l’histoire, on a l’impression que les dessinateurs et animateurs n’ont fait que le strict minimum pour rendre le film agrĂ©able. Mais toute la richesse de l’animation Ă  laquelle nous Ă©tions habituĂ©s n’est pas lĂ , manquant clairement de rythme et de prĂ©cision.

Si l’on devait finalement qualifier cette Colline aux Coquelicots, ce serait sans doute par l’objectif « paresseux« . Que ce soit dans son histoire qui traine, dans ses personnages sans saveur ou dans son animation simple, Goro Miyazaki n’arrive pas Ă  faire dĂ©coller son film et si l’on sait que le sujet lui est pourtant personnel, il lui manque cette petite Ă©tincelle qui donnerait un supplĂ©ment d’âme pour nous emporter.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 06/02/2012 Ă  00:33 | #1

    Tu es un peu dur avec ce film. Il a quand même de sacrés atouts et il est très émouvants et drôle.

    Ce n’est pas un film habituel pour le studio Ghibli mais c’est Ă©galement ça qui en fait sa force.

  2. Lily
    18/04/2014 Ă  23:07 | #2

    C’est inutile de comparer le fils Ă  son père, c’est un travail diffĂ©rent, Goro n’essaie pas d’imiter ! Chacun son style ! C’est un film très beau et Ă©mouvant.