Accueil > Cinéma, Critiques ciné > John Carter, critique

John Carter, critique

posté le 07/03/2012

Et si on embarquait pour un voyage inédit sur la planète rouge ? Malgré ses défauts, John Carter est une aventure hors normes et familiale qui vaut bien le coup d’œil pour se rappeler des origines de certaines grandes sagas.

Avatar, Star Wars, Dune, Riddick, toutes les grandes histoires de science fiction mêlant la découverte d’un nouvel univers de SF à une aventure légendaire doivent finalement tant à un seul et même auteur : Edgar Rice Burroughs. Au début du XXe siècle, l’auteur de Tarzan a accouché avec son Cycle de Barsoom d’une immense saga qui va influencer tout un pan de la Fantasy spatiale et c’est seulement maintenant que cet univers foisonnant est porté à l’écran. Énorme risque pour Disney qui va forcément être comparé aux sagas précitées alors que celles-ci doivent tout au monde enfin exposé dans ce film. Un risque d’autant plus conséquent que le studio confie ce gros bébé à Andrew Stanton qui, après Brad Bird et son génial Mission : Impossible – Protocole Fantôme, est le second réalisateur de l’écurie Pixar à passer à un film live.

L’attente pour les fans est énorme. Pour le grand public par contre, le personnage et l’aventure de John Carter est plus obscur. Qui est donc ce Capitaine sudiste qui se voit d’un seul coup propulsé de la guerre de Sécession à la planète Mars ? Le film est aujourd’hui l’occasion de le découvrir mais surtout d’explorer un nouveau monde, une planète mourante où la guerre a fait des ravages irréversibles, où plusieurs races tentent de cohabiter et où la destinée des peuples est manipulée par des esprits supérieurs. Lorsque John Carter débarque au milieu de ce chaos, il n’a d’autre choix que de s’y adapter, trouver des alliés et évidemment tomber amoureux de la princesse locale.

Ce qui est passionnant avec John Carter, c’est bien l’univers qui est ici développé. Stanton prend son temps pour nous présenter la planète, les us et coutumes des différentes civilisations tout en plantant les graines de l’aventure qui va commencer. Le monde est assez dense pour en faire une encyclopédie et devant chaque découverte, on ne s’ennuie pas. En plus de cela, il installe un beau parallèle avec notre monde d’aujourd’hui en montrant un monde ravagé, nous faisant alors un peu réfléchir sur la guerre et la protection de l’environnement, la Terre étant alors susceptible de finir comme Mars.


Appuyé par une musique au lyrisme d’autrefois qu’a su retrouver le décidément très doué Michael Giacchino, l’exploration de Barsoom est non pas un émerveillement de chaque instant mais bien une belle histoire de civilisation. Comme on en raconte dans les mythes et légendes, le récit est classique mais intemporel, ne perdant jamais son souffle épique tout en développant ses personnages.

Pourtant, malgré cet univers passionnant qui nous emporte à chaque image, quelque chose ne fonctionne pas très bien et donne l’impression que le film manque d’un petit quelque chose pour devenir vraiment légendaire comme les sagas que le roman d’origine a enfanté. Malheureusement le choix de Taylor Kitsch dans le rôle titre n’était pas le plus judicieux. L’acteur fait ce qu’il peut mais n’arrive malheureusement pas à délivrer toute la complexité de son personnage qui a bien trop l’air d’un gamin perdu pour que l’on s’y attache. Il manque clairement de bouteille pour développer un charisme qui lui permette de porter le film et les émotions sans avoir recours à des flashbacks. Il faudra attendre d’avoir passé les deux tiers du film et qu’il ai combattu dans l’arène pour se dire qu’on tient enfin un héros.


Ce côté gamin rend aussi la romance avec la princesse d’une niaiserie assez malvenue. D’une histoire d’amour classique qui aurait pu être magnifique entre deux êtres qui se seraient trouvés, elle n’est pas développée avec suffisamment de subtilité pour y croire. Et à trop vouloir la forcer, on oublie alors de donner une dimension épique au film en écourtant la bataille finale qui retombe d’un seul coup alors que l’on pensait arriver au climax. Dommage.

Mais malgré ces défauts qui nous font regretter de passer à côté du grand film qu’il aurait pu être, avec son univers passionnant et surtout une sincérité tout de même touchante, ce John Carter mérite bien le coup d’œil. Et l’on se prend même à espérer que la suite espérée voit le jour pour retourner encore une fois explorer cette planète et rencontrer de nouveau ses habitants.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 07/03/2012 à 13:57 | #1

    Je suis désolé Fred mais j’ai vraiment détesté ce film ! Je trouve tout mauvais, en commençant par la 3D qui ne sert strictement à rien dans ce film.

    Bon déjà j’ai horreur de la 3D au cinéma mais si encore cela servait l’histoire ou la mise en scène mais la queue dalle c’est uniquement un mauvais prétexte pour faire du commercial.

    Parce que la 3D n’aucun intérêt dans le film et c’est à peine si elle est exploitée à part 2-3 reliefs par ci par la.

    Ensuite l’histoire est abracadabrantesque mais ca c’est surement du à la mauvaise adaptation du livre que je n’ai pas lu je le concède mais sérieusement on y croit pas une seule seconde.

    Peut-être une adaptation plus sérieuse aurait été plus convaincante ?

    Mais alors la mise en scène on frise le ridicule c’est vraiment à la va comme je te pousse avec des gros sabots et sans aucune subtilité.

    Quand aux acteurs mais qu’est ce que c’est mauvais ! Mon dieu c’est très mal joué et c’est rempli de cliché et on y croit pas une seule seconde.

    Honnêtement avec mes camarades sur les sièges autour de moi on s’est vraiment fait chier pendant tout le film et on se regardait pour se demander si c’était pas une blague ?

    On était plusieurs à être deux doigts de s’endormir pendant la projection et à la fin notre avis était unanime : une bonne grosse daube.

    Pour ma part je serais encore plus méchant mais tu me connais je sans très exigeant en cinéma et je te dirais en toute franchise que c’est le film le plus mauvais que j’ai vu depuis ses six derniers mois.

    Maintenant comme j’ai l’immunité pour troller je peux te dire que je mettrai ce film directement dans la catégorie arnaque du cinéma et film de merde à oublier.

    Au moins le principale c’est qu’on a passé une bonne soirée avec l’équipe des HIMYB. Et ca n’a pas de prix et ca vaut tous les navets du monde ! ^^

  2. 07/03/2012 à 15:32 | #2

    Tiens comme quoi je suis pas le seul à le penser ! Slate : Pourquoi John Carter peut devenir le pire bide de Disney. http://www.slate.fr/story/51091/john-carter-disney-succes

  3. 12/03/2012 à 19:43 | #3

    Du déjà vu et du réchauffé et un héro au charisme très fade. Sans compter une morale de 2 tonnes et une fin aussi longue qu’inutile, c’est pas un twist on savait déjà qu’on partait pour une seconde danse… 1/4 pour moi

  4. FredP
    12/03/2012 à 21:43 | #4

    @Fitzcairn c’est clair, la 3D ne sert strictement à rien et l’Imax non plus d’ailleurs. Après, pour la mise en scène, je la trouve efficace et elle sert formidablement l’univers. c’est plutôt du côté du montage que se trouve le problème avec cette histoire d’amour traitée par dessus la jambe. Et tu n’as l’immunité que pour pour troller sur Spielberg 😉

    @selenie oui c’est déjà vu mais en même temps, le matériaux original est justement l’origine de ce qui a été vu. Ensuite pour le héros au charisme fade, c’est flagrant et j’espère qu’on ne le verra pas de trop. Dommage car l’univers est tout de même passionnant.

  5. 21/03/2012 à 13:30 | #5

    Enfin un article positif sur ce superbe space opera au classicisme envoûtant ! Même si je ne suis pas tout à fait d’accord sur Taylor Kitsch, dont la nonchalance rebelle passe à mon avis très bien en début de film (avant qu’il se transforme effectivement en une vraie figure héroïque emblématique par la suite). Je viens de pondre un pavé sur mon blog pour défendre ce film généreux, véritable madeleine de Proust cosmique, qui semble malheureusement bien avoir besoin de soutien, à la lecture d’autres critiques injustement sévères (car elles ne semblent pas vouloir prendre le film pour ce qu’il est).