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Des Hommes sans Loi, critique

posté le 19/05/2012

Aujourd’hui, présentation en compétition cannoise du film de John Hillcoat, Des Hommes sans Loi (Lawless en VO) qui réunion un casting de la nouvelle génération à faire tomber le tapis rouge (Tom Hardy et Jessica Chastain) mais se révèle finalement sans grandes surprises malgré une certaine efficacité.

Après son mystique et apocalyptique La Route, John Hillcoat revient dans un genre plus conventionnel qui a fait les belles heures du cinéma américain, celui du film de prohibition. Avec Lawless (car le titre a tout de même bien plus de classe en VO), le réalisateur australien qui s’était fait remarquer avec le western The Proposition nous raconte l’histoire de trois frangins qui se mettent à dealer de l’alcool dans une petite bourgade de campagne mais très vite les forces de l’ordre vont s’en mêler et, comme d’habitude, rien ne va se dérouler comme prévu.

La petite originalité du film est de placer son action dans un milieu qui évoque finalement plus le western (la petite ville au milieu des bois) que le grand film de gangsters (qui se déroulent habituellement à Chicago, New-York ou autres Atlantic City). A partir de là, il navigue constamment entre les deux genres et l’on se rend compte alors que les deux sont parfaitement dans la continuité, que ce soit dans les attitudes et caractères des personnages ou les actions qui se déroulent à l’écran. Pour autant, ce n’est malheureusement pas pour cette raison que le film dépasse le genre.

Car Lawless s’inscrit surtout comme un film de plus sur le sujet réalisé avec efficacité mais sans nous transporter. Que ce soit au niveau de son récit somme toute assez prévisible en dehors de ses séquences chocs présentes pour redynamiser l’intrigue de manière un peu forcée ou de sa mise en scène très conventionnelle, aucune raison de pousser au génie devant un film qui ne fait que remplir un contrat avec un bon savoir-faire qui nous fera en tout cas passer un bon moment, en particulier à partir des premières agressions mais aussi dans quelques moments plus intimistes où les chansons illustrent à merveille les images (à l’image de la gratuite mais belle séquence nocturne de Jessica Chastain qui risque de marquer quelques esprits).

Finalement, ce que l’on retiendra surtout du film, c’est plutôt son casting aux petits oignons. Si l’on attendait un Tom Hardy de premier plan, il ne sera finalement que secondaire et même le moteur d’un humour qui nous permet de ressentir tout le plaisir qu’a eu l’équipe à tourner le film. C’est donc à Shia LaBeouf qu’échoue le premier rôle, celui du cadet de la famille qui, malgré son air immature et plus fragile que ses costauds frangins va finalement devenir le chef de bande. Bien sur, il se révèle plus habité que dans certaines superproduction robotiques mais ce n’est pas pour autant qu’il arrivera à porter le film sur ses épaules. En fait, en dehors de Jessica Chastain qui se dévoile ici complètement, se sont surtout les compositions des bad guys qui marquent. Guy Pearce se montre fantastique et sur le fil du rasoir du ridicule dans son interprétation de l’homme de loi borderline et malgré sa bien trop courte présence, Gary Oldman se révèle comme toujours au top.

Si Lawless se regarde avec un grand plaisir pour tout amateur de films de gangsters, on peut tout de même se demander quelle est sa place dans la compétition cannoise tant il n’apporte rien au genre et se révèle même plutôt léger.

lawless critique

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