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Culte du dimanche : Gremlins

posté le 23/12/2012

Nous avons tous un film que nous prenons énormément de plaisir à regarder pendant les fêtes. Et loin des bons sentiments, l’un de ceux qu’on adore pour Noël, est un concentré d’humour noir et bon enfant. Et pour cause puisqu’il s’agit de Gremlins !

Comme on l’avait dit en évoquant Poltergeist, Steven Spielberg a toujours été fan d’horreur, mais au début des années 80, il a préféré s’orienter vers le merveilleux et déléguait alors ses projets plus noirs à d’autres réalisateurs. C’est ainsi que Joe Dante, qui avait fait ses preuves avec Piranhas et Hurlements, se retrouve sur le projet Gremlins écrit par Chris Colombus (futur scénariste des Goonies et réalisateur de Maman j’ai raté l’avion et des deux premiers Harry Potter).

Au départ, le film devait être un véritable film d’horreur avec des scènes trash mais au fil des écritures, il s’est beaucoup assagi sans toutefois laisser tomber le caractère sarcastique de Joe Dante qui va ici s’amuser à brocarder notre société et jouer avec les codes pour nous amuser et nous donner tout de même quelques frissons. Voici donc que le jeune Billy reçoit comme cadeau de Noël de la part de son père, inventeur loser, une étrange et mignonne créature, un mogwai nommé Gizmo. Et comme chacun le sait, il ne faut pas le mettre à la lumière, le mouiller et lui donner à manger après minuit. Mais comme chacun le sait, ces 3 règles seront bafouées et la petite ville sera alors envahie de petits monstres verts.

Gremlins brasse les genres entre le conte de Noël qui tourne mal, la romance adolescente et le film d’horreur et Joe Dante arrive à bien mixer ces différents éléments pour délivrer une comédie grinçante et rythmée. Fidèle à lui-même il s’amuse à ridiculiser les valeurs américaines et familiales pendant les fêtes. Ainsi, Kate ne célèbre pas Noël pour une raison dramatique qui a tout pour gâcher l’image de la fête et les gremlins fréquentent et mettent à sacs tous les lieux représentant l’esprit de consommation américain, commençant par un bar puis le cinéma et enfin la grande surface.

Avec un humour ravageur et des personnages particulièrement bien choisis pour les seconds rôles (le voisin qui voit des monstres partout avant même qu’ils n’arrivent, l’acariâtre femme la plus riche de la ville, …), Joe Dante s’amuse autant que le spectateur qui réclame des scènes marquantes et pleines d’idées de mise à mort (la première attaque des gremlins dans la maison contre la mère de Billy) ou d’idées de personnalisation des monstres (dans le bar, chacun a son caractère). Il développe d’ailleurs, à l’aide de nombreuses marionnette perfectionnées (l’exploit technique et de l’animatronique est d’ailleurs là), une micro-société de monstres qui montre de manière ludique tous les travers de la notre, nous traitant ainsi carrément d’irresponsables. Un discours qui sera d’ailleurs poussé à son paroxysme délirant dans le second volet.

Mais heureusement, il reste ce petit Gizmo auquel on s’attache tout de suite et dont on suit les aventures entre s’amusant des multiples références du film. Car Gremlins, enchaîne les clins d’oeil, que ce soit aux films de Spielberg (qui fait d’ailleurs un caméo) et en particulier E.T. mais aussi à bon nombre de films populaires et familiaux dont l’usage est détourné et dont Blanche-Neige et les Sept Nains est sans doute l’exemple le plus frappant.

Avec Gremlins, Spielberg laisse donc Joe Dante s’amuser commun petit fou, dans la lignée de ce qu’il a pu faire précédemment et évoquant des thèmes qu’il reprendra dans la suite et 20 ans plus tard dans le trop sous-estimé Small Soldiers. A ce jour, c’est bien le plus grand succès du réalisateur qui n’a jamais perdu de sa verve mais que l’on aimerait bien voir plus souvent au cinéma car malgré le non-respect des règles, on voudrait tous avoir un Gizmo chez soi.

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