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Culte du dimanche : Excalibur

posté le 12/02/2012

excalibur culte 1

Aujourd’hui, grande plongĂ©e dans les mythes celtiques avec armures brillantes et batailles chevaleresques. C’est Ă  la cĂ©lèbre lĂ©gende du roi Arthur que nous nous intĂ©ressons Ă  travers Excalibur de John Boorman.

Après quelques revers publiques et critiques avec Zardoz et la suite de l’Exorciste, John Boorman dĂ©cide de revenir aux fondamentaux de son cinĂ©ma en 1981 : la place de l’homme dans la nature. Et quelle meilleur histoire pour raconter le passage de relais des divinitĂ©s Ă  l’homme pour prendre soin de notre Terre que la lĂ©gende arthurienne. Pourtant, il en aura fallu du temps avant que le film ne voit le jour puisque Boorman y avait dĂ©jĂ  rĂ©flĂ©chit avant mĂŞme de s’attaquer au survival ultime DĂ©livrance. Mais plutĂ´t que de s’attaquer Ă  Arthur, United Artists lui demanda plutĂ´t d’adapter Le Seigneur des Anneaux, projet qui tomba Ă  l’eau  devant le budget pharaonique exigĂ©. Il va alors retravailler un script ambitieux sur Arthur pour le proposer Ă  la Warner. Ambitieux, Boorman l’est peut-ĂŞtre un peut trop avec une histoire de plus de 4 heures. Trop cher, long et complexe, il retravaille encore le script en fusionnant des personnages et en Ă©ludant certaines intrigues pour arriver Ă  une version plus accessible et validĂ©e par le studio.

Il faut dire que la lĂ©gende Arthurienne est sacrĂ©ment complexe, s’Ă©tendant de la fin de l’empire romain au moyen-âge, les rĂ©cits hĂ©roĂŻques qui voient le roi rassembler les diffĂ©rentes populations de Bretagne sont aussi vagues que divers et nombreux sont les auteurs Ă  les avoir portĂ©s Ă  travers les âges, des plus rĂ©alistes aux plus magiques. Loin de la version censĂ©e se rapprocher de la rĂ©alitĂ© historique d’Antoine Fuqua en 2004 ou la version feuilletonesque culte de notre cher Alexandre Astier, John Boorman va plutĂ´t s’inscrire dans la veine mythologique en se basant sur Le Morte d’Arthur de Thomas Malory et de nombreuses compositions de Wagner, perpĂ©tuant ainsi l’hĂ©ritage des lĂ©gendes bretonnes et scandinaves.

Le rĂ©sultat Ă  l’Ă©cran sera Excalibur. Une fresque dantesque dans laquelle Boorman dresse des tableaux surrĂ©alistes Ă  la hauteur de la lĂ©gende d’Arthur, Merlin et Morgane, n’hĂ©sitant pas Ă  changer d’atmosphère selon les sĂ©quences. Ainsi, la première partie voyant guerroyer et tomber amoureux le roi Uther est sombre, violente, sanglante avant de laisser place au clinquant de la destinĂ©e d’Arthur et de la fondation de l’Ă©tincelante citĂ© de Camelot. Puis, alors que l’on croit le mal vaincu, celui-ci ressurgi dans les doutes d’Arthur et le pĂ©chĂ© de son Ă©pouse Guenièvre avec son meilleur ami Lancelot et le retour d’une atmosphère mystique noire, qui mettra l’homme face Ă  sa faute. Au milieu de tout cela, Merlin incarne la relation d’Arthur avec le passĂ© et la nature avant qu’il ne prenne ensuite la relève pour guider les hommes sans l’appui des dieux paĂŻens.

Si le film accuse aujourd’hui un peu son âge, Excalibur n’en reste pas moins une plongĂ©e sidĂ©rante dans la lĂ©gende d’Arthur et une experience esthĂ©tique unique. Boorman a travaillĂ© ses cadres, son univers, ses costumes, retrouve ses paysages irlandais et ses choix musicaux pour que la lĂ©gende prenne vie Ă  l’Ă©cran. C’est peut-ĂŞtre aussi l’interprĂ©tation assez théâtrale des acteurs qui date un peu le film. Et pour cause puisque Boorman a choisi en prioritĂ© des acteurs venant des planches et en particulier de la Royal Shakespeare Company. L’interprĂ©tation est parfois poussĂ©e avec des comĂ©diens qui en fond un peu trop mais cela participe Ă  l’atmosphère mythique du rĂ©cit transmis depuis des siècles. On s’amusera mĂŞme Ă  y retrouver Helen Mirren, Patrick Stewart, Gabriel Byrne et Liam Neeson Ă  leurs dĂ©buts !

Lorsque l’on s’intĂ©resse de près aux lĂ©gendes bretonnes et nordiques qui ont toujours poussĂ© le lien entre l’homme et la nature, et particulièrement Ă  la lĂ©gende arthurienne, Excalibur s’avère donc une pièce maĂ®tresse pour plonger dans cet univers. Peu de films ont finalement rĂ©ussi Ă  retrouver cette dimension Ă©pique et mythologique pour nous faire entrer de plein pied dans la lĂ©gende. PrĂ©sentĂ© alors au Festival de Cannes, le film a reçu de nombreuses critiques, Ă  juste titre sur le traitement et le rythme de l’histoire ou le personnage d’Arthur plutĂ´t effacĂ© au profit de Merlin et Morgane, mais tout le monde se retrouvait en tout cas d’accord sur l’esthĂ©tique du film particulièrement fouillĂ©e et grandiloquente, Ă  la hauteur du mythe que le Boorman expose. MalgrĂ© ces critiques, le film est un succès en salles mais surtout reste aujourd’hui connu comme l’un des plus grands films de fantasy.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 14/02/2012 Ă  13:17 | #1

    Il faudrait que je le revois parce que ca fait un bail mais j’ai peur que ce film ai extrĂŞmement mal vieilli.