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Culte du dimanche : Batman Begins

posté le 15/07/2012

Avec la sortie immanquable de The Dark Knight Rises, impossible de ne pas revenir sur le premier volet de la trilogie Batman de Christopher Nolan : Batman Begins.

AprĂšs le massacre artistique total que fut Batman & Robin, il Ă©tait impossible pour Warner de continuer dans cette voie pour mettre en scĂšne le justicier masquĂ© le plus cĂ©lĂšbre de son catalogue DC Comics. Mais avec les succĂšs des X-Men et de Spider-Man, il fallait bien entrer dans la course au super-hĂ©ros pour rĂ©cupĂ©rer une part du gĂąteau. C’est ainsi que le studio dĂ©cide de rebooter la saga, d’oublier ce qu’ont fait Tim Burton et surtout Joel Schumacher, pour redonner au hĂ©ros ses lettres de noblesse. Pour cela, ils vont chercher un jeune cinĂ©aste qui n’a pas fait ses preuves dans l’action mais montre un intĂ©rĂȘt particulier pour la psychologie sombre de ses personnages, une Ă©criture originale tout en Ă©tant rigoureux sur le calendrier et rentable : Christopher Nolan.

Le rĂ©alisateur repĂ©rĂ© sur Memento et Insomnia travaille donc le scĂ©nario avec David Goyer (Blade et Dark City) en empruntant tout de suite une voie plus rĂ©aliste que ses prĂ©dĂ©cesseurs. Oubliez le gothique de Burton ou les nĂ©ons de Schumacher, la Gotham City de Nolan sera une ville plus proche de Chicago gangrenĂ©e par la pĂšgre. D’ailleurs, l’inspiration premiĂšre de ce nouveau Batman vient directement du Year One de Frank Miller (comme la suite sera inspirĂ©e, pour la relation entre Batman, Gordon et Dent de A Long Halloween), se concentrant sur les origines du hĂ©ros et les gangsters plutĂŽt que sur des vilains hauts en couleurs.

En effet, dans Batman Begins, c’est bien la premiĂšre fois que l’on s’intĂ©resse autant aux origines du super-hĂ©ros et Ă  sa psychologie. Alors qu’auparavant la mort des parents de Bruce Wayne Ă©tait rapidement Ă©voquĂ©e pour laisser toute la place aux mĂ©chants, c’est ici le contraire. Nous prenons le temps de dĂ©couvrir Gotham City et l’hĂ©ritage de la famille Wayne avant de s’intĂ©resser Ă  la mort des parents puis aux peurs et envies de vengeance de Bruce. Place ensuite Ă  son entrainement (pĂ©riode de la vie assez obscure du personnage que Nolan peut donc utiliser avec assez de libertĂ©) et Ă  son retour Ă  Gotham. Il faudra attendre un bon tiers du film avant de voir Bruce Wayne revĂȘtir la cape du Batman et partir en croisade contre la pĂšgre. D’ailleurs dans ce premier tiers, Nolan n’hĂ©site pas Ă  brouiller l’esprit du spectateur en fragmentant son rĂ©cit en divers flashbacks s’imbriquant les uns dans les autres, une marque de fabrique du rĂ©alisateur depuis ses premiers films.

En choisissant l’Épouvantail comme l’un de ses ennemis, Nolan explore ainsi les peurs de son hĂ©ros et dĂ©veloppe sa psychologie, tout comme il le manipule avec le personnage de Ra’s Al Ghul Ă  la fois mentor et grande menace de Gotham. Avec un rĂ©cit complexe et finalement assez intimiste, le rĂ©alisateur embarque ainsi son hĂ©ros dans un univers noir et rĂ©aliste (Nolan privilĂ©gie d’ailleurs au maximum les effets en direct pour ne pas avoir Ă  faire au trucages numĂ©rique) oĂč le hĂ©ros se prend les coups, oĂč la batmobile devient un tank, oĂč le milliardaire playboy doit gĂ©rer l’hĂ©ritage familial, …

ÉpaulĂ© par un casting de luxe privilĂ©giant la qualitĂ© d’interprĂ©tation (Christian Bale impeccable dans le double rĂŽle du hĂ©ros, Gary Oldman rassurant dans l’imper de Gordon, Michael Caine pĂšre de substitution et confident, Liam Neeson en mentor obtus … seule Katie Holmes, fade, ressemble Ă  une erreur de casting heureusement remplacĂ©e dans la suite) au star-system, le rĂ©alisateur s’approprie complĂštement le mythe de Batman et place les pions qui lui permettront de proposer une suite bien plus percutante.

A sa sortie, ce n’est pourtant pas la folie. Refroidi par les prĂ©cĂ©dentes incarnations du Chevalier Noir, le public ne se rue pas dans les salles mais la critique est positive et le film s’avĂšre tout de mĂȘme suffisamment rentable pour que le studio envisage directement une sĂ©quelle qui sera nettement plus ambitieuse. La suite, on la connait, The Dark Knight battra (presque) tous les records aux USA et marquera grandement les esprits avant de conclure aujourd’hui sa trilogie.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 16/07/2012 Ă  12:35 | #1

    TrĂšs belle critique qui rĂ©sume parfaitement ce premier film ! Nolan est vraiment un gĂ©nie et arrive toujours Ă  nous surprendre en rendant ici un univers fantastique rĂ©aliste … Par contre tu n’a pas trop parlĂ© de Cillian Murphy que j’ai trouvĂ© super dans le rĂŽle de l’Ă©pouvantail ^^
    Je me souviens encore de la premiĂšre fois que j’ai vu cette Ɠuvre et entendu la voix de Batman …
    Pour ceux de Schumacher, je les ai revu il y a pas longtemps et c’est tellement ridicule que sa en devient bon lol. Surtout les punchlines de Schwarzy en Freeze !
    Cela faisait un petit moment que je venais sur ton blog donc je me permet de te laisser un petit commentaire, bonne continuation 😉

  2. FredP
    16/07/2012 Ă  12:46 | #2

    Merci pour ces complĂ©ments et ces encouragements 🙂
    En effet, Cillian Murphy est trĂšs bon dans le rĂŽle de l’Ă©pouvantail qui reste malgrĂ© tout assez secondaire face Ă  Ras’al’ghul. Tu as eu bien du courage de te refaire Batman et Robin par contre ! chapeau 😉

  3. 17/07/2012 Ă  16:20 | #3

    Je suis un grand fan du personnage donc tout ce qui traite de son univers je le regarde, puis il passait Ă  la TV donc bon, c’Ă©tait surtout histoire de rigoler un peu ^^

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