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Cosmopolis, critique

posté le 25/05/2012

cosmopolis critique

Retour sur la croisette pour David Cronenberg qui présente Cosmopolis avec Robert Pattinson. Si le concept pouvait être génial et que le discours passionnant, il est malheureusement noyé sous un bavardage incessant et inintéressant qui rend le film assez irritant.

On avait laissĂ© Cronenberg dans les mĂ©andres de la psychologie avec le dĂ©cevant mais pas inintĂ©ressant A Dangerous Method. Mais on savait que pointait Ă  l’horizon Cosmopolis, adaptation du livre de Don DeLillo racontant l’aventure d’un jeune as de la finance dans sa limousine qui le mène chez le coiffeur, Ă  l’autre bout de la ville en pleine manifestation. Entre les rencontres charnelles qu’il fera , l’effondrement de son empire financier et la paranoĂŻa qui le gagne, son parcours ne sera pas de tout repos. Sur le papier, on tenait sans doute lĂ  l’un des films les plus fascinants de son rĂ©alisateur avec un retour en fanfare sur ses prĂ©occupations autour de la chair, de la passion dĂ©vorante mais aussi un huis clos anti-capitaliste acĂ©rĂ©.

Mais c’est finalement très vite la dĂ©ception car malgrĂ© une mise en scène des plus soignĂ©es, digne de ce qu’il a pu faire de meilleur par le passĂ©, et une atmosphère assez prenante, le film est noyĂ© sous les dialogues interminables, sans relief ni saveur de ses personnages. Et on ne peut pas vraiment compter sur Robert Pattinson pour y mettre de la personnalitĂ©. On pensait que l’acteur allait se donner Ă  fond pour l’auteur qu’est Cronenberg, il se rĂ©vèle finalement toujours aussi peu expressif que dans ses rĂ´les prĂ©cĂ©dents, dĂ©bitant ses lignes de texte sur un ton monocorde Ă  endormir le spectateur. Et comme les textes oscillent entre l’intĂ©ressant dĂ©nonciateur et le très superficiel, on a bien du mal Ă  embarquer Ă  bord de la limousine.

Il faut dire que les personnes qu’il invitera pour discuter et accessoirement pour tirer un coup (pour les personnages fĂ©minins comme Juliette Binoche inutile) se sont pas gâtĂ©es non plus par les dialogues et arrivent Ă  chaque fois comme un cheveux sur la soupe. Les Ă©changes se rĂ©vèlent alors assez creux et très vite l’exercice de style du huis-clos en limousine atteint ses limites. D’autant plus qu’il ne va pas au bout dans un final que se serait voulu paranoĂŻaque mais finit en diatribe sans intĂ©rĂŞt malgrĂ© le talent de Paul Giamatti et un effet choc qui n’aura finalement aucune consĂ©quence sur la psychologie de son hĂ©ros antipathique.

La dĂ©ception est d’autant plus grande lorsque l’on voit toutes les pistes de rĂ©flexion passionnantes qui nourrissent le film. Car en dehors de la limousine, on sent bien qu’une atmosphère de chaos gagne l’AmĂ©rique. Il est dommage de ne pas s’aventurer plus par lĂ , en explorant un contexte qui aurait abordĂ© la fin de l’ère capitaliste, rĂ©pondant ainsi de manière intelligente et osĂ©e Ă  l’actualitĂ©. Alors certes, on pourra se dire qu’un second visionnage nous permettra de mieux comprendre le film et sa rĂ©flexion … mais il faut bien reconnaitre que la tonne de dialogues abscons et le jeu de Pattinson ne nous y invitent pas vraiment.

On attendait un film percutant et fascinant… mais ce Cosmopolis est finalement bien en deçà du huis-clos psychologique malsain et chaotique qu’aurait pu nous offrir David Cronenberg. MalgrĂ© ses bases prometteuse, il se rĂ©vèle vide, bavard et mal jouĂ©, laissant ainsi de cĂ´tĂ© la rĂ©flexion pour une joute verbale sans grand intĂ©rĂŞt.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 26/05/2012 Ă  16:39 | #1

    J’ai trouvĂ© en effet, le film très bavard. Mais c’est rattrapĂ© par l’univers fascinant qu’a rĂ©ussi Ă  crĂ©er Cronenberg. Robert Pattinson livre une performance assez juste, Eric Packer est stoĂ®que, glacial et complètement indiffĂ©rent au monde qui l’entoure. Mon seul problème, c’est Giamatti qui a vraiment gâchĂ© la fin.

  2. 28/05/2012 Ă  21:16 | #2

    Pas du tout d’accord, et sur tellement de points que je renvoie directement Ă  ma propre critique : http://kick-assmovies.blogspot.fr/2012/05/cosmopolis.html

  3. 29/05/2012 Ă  18:19 | #3

    Une Ă©norme dĂ©ception (la plus grosse 2012)… Trop bavard, succession de saynètes trop dĂ©coupĂ©es, Pattinson peu consistant§… etc… Heureusement reste la superbe mise en scène… 1/4