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Cheval de Guerre, critique

posté le 13/02/2012

Quelques mois à peine après son spectaculaire Tintin, Steven Spielberg est de retour dans les salles obscures et change encore de registre en s’intéressant cette fois à la première guerre mondiale. La bande-annonce de ce Cheval de Guerre nous faisait redouter un trop plein de sentimentalisme mais c’était sans compter sur la maîtrise de Spielberg qui sait raconter une histoire comme personne.

cheval de guerre afficheSteven Spielberg nous étonnera toujours. Alors qu’il vient de nous livrer un grand film d’aventure à la pointe de la technologie, le voici partant pour une grande fresque historique et familiale de la bonne vieille époque. Et pour cause puisque avec Cheval de Guerre, il adapte le roman (déjà porté en pièce de théâtre) de Michael Morpurgo sur le parcours du cheval Joey pendant la première guerre mondiale. Sur le papier, le film peut vite tourner au ridicule car les animaux héros de films sont généralement réservés aux enfants. Ici, si Spielberg conserve l’aspect d’un conte, il n’élude pas pour autant la cruauté de la guerre grâce à des images symboliques d’une grande puissance évocatrice.

Tout commence dans la campagne anglaise filmée à l’ancienne par Spielberg. Entre le tableau et l’illusion de se retrouver en décor de studio bien que filmé dans en milieu naturel, le réalisateur pose son récit dans un univers réaliste mais qui a tout du conte. Albert se lie d’amitié avec le cheval Joey qui va lui permettre de sauver la ferme familiale jusqu’à ce que le cheval soit réquisitionné pour partir à la Grande Guerre. Dès lors, Spielberg choisi son héros. Ce ne sera pas le jeune Albert mais bien le cheval qui vivra la guerre, passant d’un camp à l’autre, alternant les périodes de dur labeur et de danger et les périodes de repos plus méritées mais pourtant si courtes.

Avec Cheval de Guerre, Spielberg se distingue donc dans un nouveau genre, aussi à l’aise ici dans les instant légers du débuts que dans les heures les plus graves. De nature profondément optimiste et sachant pertinemment qu’il s’adresse à un public familial, il ne faut pas s’attendre ici à ce que Spielberg nous fasse revivre les scènes du Soldat Ryan. Il nous le rappelle dès le départ, il faut voir Cheval de Guerre comme un conte, un chemin détourné pour parler d’horreur du conflit. C’est ainsi qu’il trouve des moyens détournés remplis d’émotion pour évoquer la mort brutale des soldats ou des compagnons de Joey.
Car la réussite de Spielberg est tout de même de faire en sorte que l’on s’attache à ce cheval, chose qui n’était pas gagnée puisque ce n’est pas l’animal le plus expressif. A mesure que le récit avance, on se lie d’amitié avec lui comme l’a fait Albert et comme le fera un autre cheval et l’on comprend tout le chemin qu’il parcours, les terribles épreuves qu’il doit affronter.

D’ailleurs, le parcours de Joey permet à Spielberg d’évoquer de nombreux thèmes passionnants. Il parle à la fois de la fin de la guerre à dimension humaine au profit de l’utilisation de la machine, de l’espoir de paix qu’il peut y avoir entre les peuples, … Mais le parcours de Joey est aussi une métaphore de ce qu’on pu vivre ces soldat au front, la marche, la maladie, la peur, la perte d’un camarade. Tout cela traité avec l’humanité de Spielberg donne un film rempli d’émotion jusqu’aux dernières images enflammées d’une beauté à couper le souffle et qui disent tellement de choses sur le chemin parcouru et rappelant les grands jours du technicolor.

Bien évidemment, en plus de son aspect de conte, certains reprocheront au film son sentimentalisme (critique facile des détracteurs de Spielberg), l’approximation dans le jeu du jeune Jeremy Irvine (en celà, ce n’est pas totalement volé) ou cette manie à vouloir faire parler tout le monde anglais (là dessus on regrette le réalisme du traitement des langue d’un Tarantino sacrifié au tout familial US). Mais il faut encore une fois reconnaitre une maîtrise technique impeccable de Spielberg qui livre encore des plans magnifique appuyés par la lumière de son compère Janusz Kaminski et le score à pleurer de John Williams et nous immerge comme personne dans les tranchées aux côtés de Joey.

Avec ce Cheval de Guerre, Spielberg arrive à faire passer à travers de l’équidé des sentiments plus intenses qu’à travers bien des humains dans un récit d’une ampleur impressionnante comme d’une intimité émouvante. Une histoire complète, captivante qui retrouve l’esprit des grandes fresques du cinéma d’antan comme on ne l’avait pas vu depuis bien longtemps.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 15/02/2012 à 13:07 | #1

    « Bien évidemment, en plus de son aspect de conte, certains reprocheront au film son sentimentalisme.»

    Voilà tout est dit rien à rajouter. Sinon je n’aime plus les films de Spielberg depuis presque dix ans.

    Tu as touché combien pour la critique ? :p

    /trollface

  2. FredP
    15/02/2012 à 13:18 | #2

    @Fitzcairn ahah, rien touché pour Cheval de Guerre malheureusement … si c’était le cas, avec tous les articles que je fais en ce moment sur Spielberg, je serais riche ! ^^

    Pour en revenir au film, c’est le ton de Spielberg, qu’on aime ou non, après, chacun se fait son avis et se rapproche du film selon sa sensibilité.
    Par contre, le ton de Cheval de Guerre n’a rien à voir avec la décennie pessimiste qu’il vient de traverser (Minority Report, la Guerre des Mondes, Munich), c’est encore différent.

  3. volpi
    19/03/2012 à 13:49 | #3

    c’est un film qui sombre dans le sentimentalisme à outrance (scène du garçon qui retrouve son dada), une solidarité démesurée lorsque le garçon doit labourer le champ avec son cheval… et j’en passe…bref, à part les actions de guerre qui sont très réalistes, le reste n’est pas terrible

  4. corinneb
    24/06/2012 à 11:37 | #4

    Bonjour
    Personnellement j’ai adoré ce film!! juste pour les images d’une extraordinaire beauté…