Human Target, saison 1
Courses-poursuites, bastons et explosions, c’est ce qui nous attend dans les 12 Ă©pisodes de Human Target. MenĂ©e Ă 100 Ă Â l’heure la sĂ©rie sonne creux mais on fini tout de mĂŞme par s’y attacher.
Vous vous rappelez ces sĂ©ries d’action des annĂ©es 80 et 90 ? Ces sĂ©ries qui n’avaient pas vraiment de mythologie propre, se contentant d’aligner les sĂ©quences de petites baston sur un scĂ©nario souvent rĂ©pĂ©titif ? C’est vrai qu’avec les sĂ©ries très Ă©laborĂ©es de ces derniers temps (Lost, …), on a eu tendance Ă les oublier. C’est dans se cadre que dĂ©barque Human Target.
A l’origine, encore une fois, un comic book DC Comics crĂ©Ă©e par Len Wein et Carmine Infantino dĂ©couvert par Jonathan E. Steinberg. EntourĂ© des producteurs McG et Simon West (rĂ©alisateurs de Charlie’s Angels pour l’un, Les Ailes de l’Enfer pour l’autre), il va l’adapter pour le petit Ă©cran de la Fox. Objectif de la sĂ©rie : offrir Ă chaque fois Ă son spectateur un film d’action de 40 minutes. Et on peut dire qu’elle y rĂ©ussi plutĂ´t bien. La sĂ©rie est rythmĂ©e, avec des dialogues impactants et des personnages assez percutants.
Ainsi, nous avons notre hĂ©ros sans peurs et sans reproches, Christopher Chance, jouĂ© par Mark Valley, action man charmeur et charismatique portant la sĂ©rie sur ses Ă©paules. Sans sa gouaille, sa dĂ©rision et son jeu musclĂ©, nul doute que l’on aurait abandonnĂ© très vite la sĂ©rie. Mais il n’est pas seul Ă bord. Pour mener ses missions Ă bien, il est entourĂ© d’une Ă©quipe de choc : Chi McBride en grand nounours superviseur des missions et le Rorsach de Watchmen, Jackie Earle Haley, en nettoyeur, s’occupant d’effacer les traces et d’assurer les arrières du hĂ©ros. Ensemble, ils ont donc toujours pour mission de protĂ©ger des demoiselles en dĂ©tresse achetant leurs services.
Mais il faudra un certain temps pour s’attacher Ă ce trio. Peut-ĂŞtre parce qu’il y a un effet contradictoire Ă nous prĂ©senter des personnages censĂ©s travailler en Ă©quipe depuis un bail alors que la sĂ©rie vient de commencer et que le public, comme les acteurs eux-mĂŞmes, ne les connait pas encore. Et si la sĂ©rie assure cĂ´tĂ© action dès le dĂ©but, on sent clairement que les acteurs sont en train de prendre leurs marques. Du coup, il serait bien facile de dĂ©crocher dès les 3 premiers Ă©pisodes, d’autant plus qu’on sait que la mythologie de la sĂ©rie sera très lĂ©gère.
En effet, Human Target n’est pas Ă proprement parler une sĂ©rie feuilletonnesque qui voit une intrigue globale, un enjeu, s’installer dès le dĂ©but (comme l’a très mal fait The Cape cette annĂ©e). Chaque Ă©pisode est ainsi indĂ©pendant et la seule interrogation qui pèse, c’est le passĂ© des hĂ©ros qui sera rĂ©vĂ©lĂ© petit Ă petit (avec un point culminant dans le dernier Ă©pisode de cette saison). Au fur et Ă mesure, on comprend alors que le but de la sĂ©rie n’est pas forcĂ©ment de s’installer dans le temps et de marquer les esprits par son intrigue mais seulement de divertir. A partir du moment oĂą cet objectif est intĂ©grĂ© dans l’esprit du spectateur, alors on peut foncer dans l’action.
Malheureusement, on peut dire qu’une fois qu’on a vu un Ă©pisode de la sĂ©rie, on les a presque tous vus puisque construits sur le mĂŞme schĂ©ma soit : une demoiselle Ă protĂ©ger de personnes qui lui veulent du mal dans son entourage. S’en suivent alors enquĂŞte d’un cĂ´tĂ© et baston de l’autre. MĂŞme si sur la forme on peut relever des variantes qui permettent de faire illusion avec diffĂ©rentes façon d’aborder l’histoire, d’introduire la demoiselle, des lieux plus ou moins exotiques, … pas besoin d’ĂŞtre analyste pour voir que les scĂ©naristes nous resservent Ă chaque Ă©pisode le mĂŞme plat. On cherchera alors seulement Ă s’amuser de la gouaille du hĂ©ros, de ses relations avec ses complices qui s’Ă©toffent au fur et Ă mesure mais surtout Ă apprĂ©cier les scènes d’action.
Car si on remarque la pauvretĂ© des scĂ©narios, on peut par contre noter la qualitĂ© des scènes d’action qui cherchent toujours Ă ĂŞtre originales et sont filmĂ©es de manière ultra-efficace et lisible. Que ce soit de simples bagarres ou des des courses-poursuite, c’est filmĂ© impeccablement et on retient notre souffle Ă chaque fois. Alors on se demande Ă chaque Ă©pisode ce qu’ils vont bien rĂ©ussir Ă faire pour nous accrocher Ă notre siège. En cela, la promesse d’offrir un concentrĂ© d’action Ă chaque Ă©pisode est respectĂ©e. On regrettera seulement ce gĂ©nĂ©rique dont la musique hĂ©roĂŻque ne colle pas aux images.
En fin de compte, malgrĂ© un dĂ©part poussif et clichĂ©, on se laisse petit Ă petit prendre au jeu de cette pure sĂ©rie d’action dont les sĂ©quences explosives sont parfaitement maitrisĂ©es. Finalement, on va mĂŞme finir par s’attacher aux personnages dont les rĂ©pliques et les rapports s’affinent sur la fin. Alors pour une saison 2 ? why not.
La saison 1 vient donc de sortir en DVD/BR et est disponible dans tous les bons magasins avec quelques bonus : quelques scènes inĂ©dites qui n’apportent rien, un commentaire audio des crĂ©ateurs sur le pilote et 2 featurettes promo qui rĂ©sument bien l’objectif de la sĂ©rie. Pas transcendant, mais c’est mieux que rien.
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