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XANADU, la guerre des étoiles de la danse

posté le 17/02/2011

La danse, sa grâce et ses tourments intimes d’êtres passionnés ne désirant qu’une seule chose : donner libre cours au langage de leur corps. Et avec Xanadu, la danse n’est que gesticulation décérébrée entre une extra-terrestre et un badaud beau-gosse.

Oui, derrière ce pitch bien énigmatique, se cache le fond de l’histoire de Xanadu, a ceci de prêt que la fille n’est pas vraiment un extra-terrestre, mais juste la fille de Zeus… Mais revenons-en plutôt aux prémices de cette histoire plutôt originale.

Xanadu, film de Robert Greenwald sorti en 1980, est à inscrire dans la longue lignée des comédies musicales adaptées en film, des opéras plutôt comiques et modernes où une jeune femme et un jeune homme se rencontrent et se laissent aller à l’amour le  plus pur. Le casting de la production rassemble des personnalités aujourd’hui  évaporées des écrans. Michael Beck, jeune acteur au physique plutôt bien fait, sex-symbol en devenir, qui avait crever l’écran dans le cultissime Warriors, chef d’œuvre urbain mêlant violence et spleen de banlieusard de Walter Hill l’année précédente, où il incarnait le chef d’une bande pourchassée dans tout New-York, accusée d’avoir assassiné sous les yeux de tous les jeunes de la ville, le grand prophète, leader incontesté de toutes ces bandes. Le film avait ceci de particulier et d’iconoclaste que tous les gangs de la mégalopole était très caractéristiques et aux trousses des humbles Warriors. Donc, Michael Beck devait devenir un acteur mémorable, sorte de Brad Pitt croisé avec un Mel Gibson moins gouailleur (oui parce qu’il n’était pas non plus trop expressif le Michael, plus Dolph Lundgren qu’Harrisson Ford), enfin passons. On retrouve également dans Xanadu, Olivia Newton-John et Gene Kelly (le célèbre acteur/danseur hollywoodien).

Mais revenons-y justement ! Pourquoi ? Car c’est le nanard qui a emporté par le fond la prometteuse carrière de Michael Beck, tout en achevant celle de Olivia Newton-John, curieusement hilare façon LSD pendant toute la durée de sa participation ?

Film de roller-disco fantaisiste, comédie musicale psychédélique, Xanadu est surtout connu pour être un des pires films jamais réalisés ! La formule est facile et arbitraire, on dirait presque du sensationnalisme de journaliste mais, il est vrai que parmi toutes les niaiseries musicales qu’on peut aimer ou détester par leur succès et leurs aspects ringards (Grease, Hairspray,…), le genre jouit d’une certaine immunité du fait du facteur « good feeling » qui se dégage généralement de ces productions. Mais Xanadu est pire que tout !

Un jeune peintre nommé Sonny Malone (Michael Beck), use de son talent d’artiste pour peindre des pochettes d’albums en affiches pour le commerce des boutiques de disques. Blasé, (mal interprété), rebelle dans l’âme il aspire à beaucoup plus, à mieux. Un jour il tombe sur une jeune femme, vision angélique, belle et souriante qui fait du roller près de la plage (oui c’est déjà craignoss !). C’est le coup de foudre, mais cette personne est insaisissable. Très fleur bleue, faisant de Kira sa muse en rêve, Sonny n’aura aucun répit tant qu’il ne la reverra pas. Sans suit donc déambulation triste et pathétique dans Beverly Hills où il va tomber sur un vieux (Gene Kelly) qui le poussera a vivre son rêve : faire de la danse dans un club et par là même ouvrir un club de roller-dance-disco (les individus patinent en roller autour d’une piste sur de la musique disco, oui ça a exister, pendant l’année 1980 !!). Bien sûr la gentille et jolie et pure Kira va réapparaître et viendra se mêler au duo… et le tout se finira dans une scène d’outro la plus ennuyeuse et incompréhensible dans toute l’histoire des comédies musicales hollywoodiennes.

Il faut savoir que tout le film est en fait (mal)entrecoupé de scènes de danse/partie de roller magiques où de terribles effets spéciaux viennent souligner les mouvements des acteurs (des contours de couleurs façons néons baveux). Ceux-ci chantent, dansent, font des chorégraphies, sont habillés de façon grotesque, semblent totalement mal à l’aise à l’idée de danser… Les dialogues sont atroces, Michael Beck est outrageusement pas crédible, se débarrassant de ses dialogues rapidement en présentant toujours la même gueule d’ahuri, Olivia Newton-John est sous champignons pendant tous le film et le vieux Gene Kelly semble avoir abusé à peu près des mêmes psychotropes (il aurait semble t’il accepté de faire le film car le tournage se faisait à côté de chez lui)…

Une succession de tableaux effroyables mêlés d’effets sonores et visuels atroces et une histoire débile au possible (oui, la fille est la progéniture d’un Zeus qui refuse que sa fille, une muse donc, soit l’amante d’un mortel sinon elle devra à son tour embrasser sa mortalité, ça serait trop simple sinon). Bien sûr, en plus d’avoir été déjà vue dans un disney des milliers des fois, l’histoire et les enjeux de ces personnages sont également inintéressants et ennuyeux.

En plus de pas être crédibles, les personnages en deviennent insupportables de bonhomie et ne croient pas du tout en leur personnage (surtout Michael Beck, ce qui renforce vraiment l’impression de « mais qu’est il venu faire dans cette histoire ? »). Voilà, un des crashs les plus impressionnants, les plus kitsch, les plus moches de tous l’histoire qui ferait passer une vidéo caméscope de votre enfance où vous dansez un slow quand vous aviez 5 ans, pour une fable éthérée romantique et méritant un oscar pour sa réalisation !!

Enjoy !

publié dans :Cinéma Film pas très bon du jeudi

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