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Sucker Punch, critique

posté le 28/03/2011

sucker punch critique

Vous attendiez de chaleureuses demoiselles qui tranchent du zombie nazi à coups de sabres ? Vous allez être servis avec jeu vidéo théâtral de Zack Snyder : Sucker Punch !

sucker punch afficheZack Snyder ouvre le rideau et nous voila devant son théâtre de marionnettes. C’est lui qui tire les ficelles. Pour la première fois, le rĂ©alisateur qui a portĂ© Ă  l’Ă©cran l’excellent remake de l’ArmĂ©e des Morts, et les cases de 300 et Watchmen, Ă©crit sa propre histoire. Un rĂ©cit dĂ©jantĂ© dans lequel il va reprendre toutes ses influences pop, pulp et geek pour nous les jeter Ă  la figure comme une Ă©norme dĂ©monstration de son savoir-faire.

Dès l’introduction, le rĂ©alisateur nous en met plein les yeux et assume tout de suite son style poseur ultra-lĂ©chĂ©. Sans dialogues et sur une sombre reprise de Sweet Dreams, nous dĂ©couvrons celle que nous appellerons Babydoll, martyrisĂ©e par son beau-père qui va l’emmener dans un hĂ´pital psychiatrique. Fidèle Ă  lui-mĂŞme, avec toute la lourdeur qu’on peut lui trouver, le rĂ©alisateur nous immerge d’emblĂ©e dans son univers Ă  coup de gros plans et de ralentis. Il l’a bien comprit, parfois, les images parlent bien plus que des mots. Et, tel le gĂ©nĂ©rique de Watchmen (l’un des plus beaux de ces dernières annĂ©es), cette sĂ©quence d’ouverture nous donne tout le background que d’autres rĂ©alisateurs auraient mit 30 minutes Ă  nous expliquer. Une fois entrĂ©e dans l’hĂ´pital, pour Ă©chapper Ă  la rĂ©alitĂ© sordide de cet environnement, Babydoll l’imagine en bordel tenu d’une main de fer par Blue. Mais la demoiselle promise Ă  la lobotomie va tenter par tous les moyens de s’Ă©chapper et pour cela, elle va monter un plan, entrainant d’autres patientes dans son dĂ©lire.

RacontĂ©e comme cela, l’histoire peut paraitre compliquĂ©e, mais rassurez-vous, il n’en est rien. En effet, celle-ci ne sert que de fil conducteur, de transition aux dĂ©lires les plus fous de Zack Snyder. sucker punch teamLe rĂ©cit n’est pas le point fort du rĂ©alisateur (c’est ici très simple avec des dialogues et une morale assez pauvres), mais force est de reconnaitre qu’il ne manque pas de personnalitĂ© dès qu’il s’agit de mettre les images en mouvement. Ainsi, tout ce qui tourne autour de l’asile transformĂ© en maison close sera largement survolĂ© pour faire place Ă  ce que nous attendions : des sĂ©quences d’action dĂ©mentielles. Et celles-ci sont bien lĂ . De Babydoll affrontant 3 samouraĂŻs gĂ©ants au groupe de filles combattant des dragons et des orcs façon Seigneur des Anneaux, cĂ´tĂ© spectacle, nous en aurons pour notre argent. La mise en scène hyper stylisĂ©e de Snyder, appuyĂ©e par une BO audacieuse, trouve ici toute sa justification, rendant grâce Ă  ses hĂ©roĂŻne tout en exposant des scènes d’action parfaitement lisibles. Ces sĂ©quences se comptent au nombre de 4, chacune avec leur personnalitĂ© et leurs spĂ©cificitĂ©s de mise en scène. sucker punch babydollAinsi, la partie « nazis » adopte un style camĂ©ra au plus proche de l’action, sans trop de ralentis alors que la partie Ă  bord du train en fait des tonnes dans le high-tech avec un plan sĂ©quence infernal, Ă  la limite du supportable, que n’aurait pas reniĂ© le Paul WS Anderson des Resident Evil mais rĂ©alisĂ© ici avec un vĂ©ritable savoir-faire, une dĂ©monstration gratuite mais Ă´ combien jouissive.

Avec ces diffĂ©rents tableaux  et une histoire n’Ă©tant lĂ  que pour les lier, on a finalement l’impression de se retrouver devant un Ă©norme jeu vidĂ©o ou chaque aventure est un niveau de franchi avec son but expliquĂ© au prĂ©alable et son boss final Ă  affronter. A cĂ´tĂ©, le reste du film parait du coup assez fade parce qu’inexplorĂ© ou assez clichĂ©. Ainsi, le rĂ©alisateur nous prĂ©sente les fille dans une maison close bien loin de transpirer le sexe. Les filles y sont innoncentes et les hommes violents et vulgaires. Le seul atout atout masculin du casting, Jon Hamm, y est mĂŞme complètement sous-exploitĂ© et le principe de la danse sexy de Babydoll n’y est pas dĂ©montrĂ© puisque dès qu’elle commence Ă  bouger les hanches, nous tombons dans son rĂŞve. Sucker Punch Abbie CornishMais nous reconnaitrons toutefois Ă  Snyder de nous avoir fait dĂ©couvrir d’autres facettes de ses actrices. D’Emily Browning, poupĂ©e fragile en apparence mais avec une force intĂ©rieure immense, Ă  Abbie Cornish (Bright Star), en grande sĹ“ur protectrice en passant par la mĂ©connaissable Vanessa Hudgens de High School Musical.

Mais au delĂ  d’une telle dĂ©bauche d’effets et de rĂ©fĂ©rences geeks, Sucker Punch pourrait bien ĂŞtre le signe que, sous l’action movie dĂ©bridĂ© et malgrĂ© ce qu’en disent ses nombreux dĂ©tracteurs, Zack Snyder est un auteur avec une volontĂ© de porter Ă  l’Ă©cran tout son univers, aussi barjo soit-il. Avec une vĂ©ritable histoire et son style, il serait bien capable de nous offrir un jour un grand film. Reste Ă  savoir si ce sera son Superman.

Sucker Punch teaser

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. Fox.
    03/04/2011 Ă  15:03 | #1

    Je ne trouve pas l’histoire survolĂ©. Snyder a sĂ»t brillamment me mettre sur cul. La peripeties de ses demoiselles n’est pas sans peine (Zack Snyder n’as pas fait de quartier). Le retour brutal Ă  la rĂ©alitĂ© est Ă  ce sujet rĂ©vĂ©latrice de beaucoups de choses qui finalement sont arrivĂ©es en parallèle et laisse mĂŞme une petite part du gâteau pour notre imaginations. Frustrant et difficile de ne pas spoiler. Pour se qui est des prostituĂ©s qui ne transpirent pas le sexe, attendez donc le blueray ;). Ce film est pour moi son chef d’Ĺ“uvre (pour le moment), et immĂ©diatement propulsĂ© au sommet de mes favoris. Superman semble ĂŞtre entre de bonne mains. 🙂