Accueil > Cinéma, Critiques ciné > Never Let Me Go, critique

Never Let Me Go, critique

posté le 01/03/2011

never let me go, critique

Drame intimiste ou triste fable de SF ? Never Let Me Go joue habilement sur les deux tableaux pour nous tirer des larmes.

never let me go afficheMark Romanek est un rĂ©alisateur Ă©trange. Assez connu pour ses clips, c’est avec le bizarre Photo Obsession qu’il Ă©tait arrivĂ© sur grand Ă©cran en 2002, rĂ©vĂ©lant une nouvelle facette de Robin Williams (comme Chrisopher Nolan avait su le faire dans Insomnia), mais aussi instaurant un univers de SF assez particulier.

En effet, chez ce rĂ©alisateur, pas de robots, d’E.T., d’explosions ou de voitures volantes. Le futur est une lĂ©gère avancĂ©e, presque invisible pour nous, mais impliquant tout de mĂŞme de grands changements de pensĂ©e. Il n’est donc pas Ă©tonnant qu’il se soit intĂ©ressĂ© au roman de Kazuo Ishiguro. En effet, celui-ci s’intĂ©resse Ă  l’histoire de 3 amis qui ont grandi ensemble et sont presque insĂ©parables. Mais ils n’ont Ă©tĂ© Ă©duquĂ©s, clonĂ©s, que dans un seul but, donner leurs organes Ă  leur modèle original. Alors se posent Ă©videmment des questions Ă©thiques (identiques Ă  The Island dans Michael Bay … en beaucoup moins explosif et beaucoup plus intimiste) sur l’âme de ces clones. never let me goEn sont-ils dotĂ©s ? peuvent-ils vivre comme des humains normaux ? Doit-on leur accorder le droit d’aimer ? Et en fin de compte, Ă  quoi sert l’existence ? Cela peut choquer mais la manière profondĂ©ment humaine avec laquelle la problĂ©matique est traitĂ©e ne peut que nous inciter Ă  rĂ©flĂ©chir.

Pourtant ces questions bien représentatives des origines japonaises du livre ne sont pas le point central du film. En effet, ce sont les personnages qui font en sorte de nous attacher et nous poser la question : pourquoi doivent-ils mourir ? Et si ils valaient mieux que leur modèle ? Et après tout, peut-on élever ainsi des personnes qui ont une conscience comme du bétail ?En cela, le jeu des 3 comédiens est très juste.

Never Let Me Go

Si Keira Knigthley se montre Ă©gale Ă  elle-mĂŞme, Andrew Garfield et Carey Mulligan montrent bien qu’ils sont les deux acteurs Ă  suivre de très très près dans les annĂ©es Ă  venir.

Mais ce qui surprend le plus est en fait, c’est l’atmosphère intimiste et triste du film. Jamais ici nous ne quitterons la grisaille d’un littoral anglais. Le pessimisme est de rigueur et rares seront les rayons de soleil. Et lorsque les personnages pourtant pleins d’espoirs se verrons disparaitre petit Ă  petit, c’est avec une tristesse infinie que nous les quitterons. Alors bien entendus, certains pesteront devant l’usage intempestif de violons et de plans stagnants se confortant dans leur dĂ©sespoir, mais le film est tout de mĂŞme emprunt d’une envoutante poĂ©sie qui laisse encore songeur après sa vision.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 18/07/2011 Ă  12:21 | #1

    Never Let Me Go parle d’un passé qui n’a pas eu lieu. D’amours qui ne peuvent pas être vécues. D’êtres qui n’ont pas le droit d’exister. Never Let Me Go parle de nous, à jamais absents de nos rêves, bloqués dans une vie qui n’est pas la nôtre, à la recherche d’une illusion, d’un sens. Never Let Me Go est un diamant rempli de vide. L’un des plus beaux films sortis cette année.