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le PIFFF 2011, compte-rendu (2eme partie)

posté le 30/11/2011

Après une première partie oĂą l’on a parlĂ© de Malveillance, A Lonely Place to Die, Extraterrestre, Retreat et  The Dead, voici la seconde partie du  Paris International Fantastic Film Festival (mais on prĂ©fère l’appeler par son petit nom : PIFFF). Et Ă  cĂ´tĂ© du palmarès, nous allons donc vous parler de notre ressenti sur les 5 autres films vus pendant le festival : The Innkeepers, the Ward, Cassadaga, 4:44 Last Day on Earth et Detention.


The Innkeepers
c’est la nouvelle livraison de Ti West, petit artisan de l’horreur qui a dĂ©jĂ  assurĂ© quelques productions angoissantes. Avec The Innkeepers, des gardiens d’auberge sont confrontĂ©s Ă  la prĂ©sence d’un fantĂ´me. Pour le dernier week-end d’ouverture de l’hĂ´tel, les 2 employĂ©s dĂ©cident de percer le mystère du passĂ© de la bâtisse bientĂ´t aidĂ©s par une mĂ©dium. Suspicion de paranoĂŻa ou vĂ©ritable fantĂ´me Ă©nigmatique, l’histoire oscillera entre ces deux questions tout en apportant des preuves tangibles… sans donner d’explication finale.
L’intĂ©rĂŞt de la rĂ©alisation rĂ©sidera donc sur la relation entre les 2 employĂ©s (très sympathique Sara Paxton), entre comique de situation et aventure horrifique, et sur une mise en scène angoissante, calme et redoutablement suggestive.
Les poils se dresseront face Ă  ces longues minutes sans bruit, dans l’attente de l’apparition de quelque chose. Mais si la petite heure du dĂ©but du film est plutĂ´t mignonne, la suite sera plus banale voire bizarre dans un final tranchant radicalement avec toute l’atmosphère  majoritaire du film. Un film aux frissons garantis mais qui laisse sur sa faim.

the ward

Avec seulement deux Ă©pisodes des Masters of Horror, depuis Ghosts of Mars, on ne peut pas dire que John Carpenter Ă©tait très actif. Son retour derrière la camĂ©ra avec Amber Heard Ă©tait donc attendu. Mais The Ward s’avère finalement dĂ©cevant de la part du maĂ®tre de l’horreur qui nous avait tout de mĂŞme apportĂ© Halloween, The Thing ou l’Antre de la Folie.
Un peu Ă  la manière de Wes Craven, autre experts en frissons, Carpenter se copie un peu : ambiance d’orage pour les meurtres, tueur/monster invincible au don ubiquitĂ©, filles futures victimes hystĂ©riques (sauf Amber qui est dĂ©cidĂ©ment une fĂ©roce femme d’action bien qu’on ne lui donne que des rĂ´les oĂą exposer la mĂŞme moue boudeuse), ambiance sonore stressante explosant en mĂŞme temps que l’image pour surprendre le spectateur,… Toujours la mĂŞme façon sauce et tellement dĂ©jĂ  vu que ça en devient fatiguant Ă  la longue.
En somme, une Amber Heard excellente, comme d’hab (il faut dire qu’on est jamais neutres ici en parlant d’Amber)’, un très beau gĂ©nĂ©rique, mais sinon une mauvaise blague mixĂ©e entre Shutter Island + Identity + Sucker Punch. Si le film n’est pas dĂ©shonorant, on sent que Carpenter nous revient en petite forme. EspĂ©rons qu’il reprenne du poil de la bĂŞte pour son prochain film. En attendant, The Ward sortira directement en vidĂ©o dans nos contrĂ©es en 2012.

L’affiche et la bande-annonce nous promettaient un film profondĂ©ment malsain avec la naissance d’un nouveau serial killer charismatique qui dĂ©membre ses victimes pour en faire des marionnettes. Finalement, Cassadaga ne sera rien de tout cela. Terriblement mal Ă©crit, filmĂ© et jouĂ©, le film est une vĂ©ritable torture … pour le spectateur. La seule idĂ©e originale du film (son hĂ©roĂŻne sourde) ne sera jamais exploitĂ©e et sa relation avec un urgentiste local ne mène strictement Ă  rien.
Ajoutons Ă  cela un manque de rythme dĂ©sespĂ©rant, des situations complètement tĂ©lĂ©phonĂ©es, un serial killer qui ferait rigoler notre grand-mère, une course poursuite en voiture digne de Derrick et par dessus tout, dès que le film commence Ă  toucher un peu Ă  quelque chose de malsain, il s’arrĂŞte tout de suite pour ne pas choquer. Le film n’a pas encore de distributeur et on comprend pourquoi. Heureusement, la soirĂ©e Ă©tait sauvĂ©e par le court-mĂ©trage qui prĂ©cĂ©dait, le barrĂ© portnawakement fun Banana Motherfucker.

Après Lars Von Trier et son Melancholia, c’est au tour d’un autre auteur Ă  la patte bien particulière d’aborder le thème de la fin du monde. Avec 4:44 Last Day on Earth, Abel Ferrara fait vivre Ă  Willem Dafoe ses dernières heures sur Terre dans un cadre plus qu’intimiste. Presque en huis clos, le rĂ©alisateur nous entraine dans les questions existentielles que pourrait se poser chacun de nous en sachant combien de temps il nous reste Ă  vivre. Que faire de ces dernières heures ? Et en mĂŞme temps il Ă©voque aussi toutes les dĂ©rivĂ©es de l’homme qui l’on amenĂ© Ă  dĂ©truire le monde.
Le film avance lentement, tourne un peu en rond (sur 1h20) pour finir dans un petit trip assez envoutant. Si on n’accroche pas forcĂ©ment au rythme qui peut vite nous endormir, 4:44 se rĂ©vèle tout de mĂŞme d’une profondeur intĂ©ressante qui nous laisse quelques questions en tĂŞte Ă  la sortie.

Et pour clĂ´turer le festival, après une remise des prix sur laquelle on reviendra en conclusion, le rĂ©alisateur de Torque, Joseph Kahn est venu prĂ©senter son Detention. Un film complètement jubilatoire sur l’adolescence et les annĂ©es lycĂ©es, saupoudrĂ©e d’horreur et de SF. Avec un rythme qui va Ă  100 Ă  l’heure, une bonne dose d’autodĂ©rision et autant de mauvais que de bon goĂ»t, le rĂ©alisateur dĂ©jantĂ© nous entraine dans une tornade pop 90’s acidulĂ©e portnawak. Un festival d’images et de musique qui fleurent bon nos mauvais souvenirs de lycĂ©e et dont on ressort avec une pĂŞche d’enfer.
Encore plus barrĂ© qu’un Scott Pilgrim sous acide, Joseph Kahn place dans son film une foule d’idĂ©es pour nous offrir assurĂ©ment le meilleur film du festival, ou en tout cas le plus exaltant. En attendant qu’il trouve un distributeur français (il n’est mĂŞme pas encore sorti aux USA), Detention aura Ă©tĂ© le grand feu d’artifice final du PIFFF.

Evidemment, le PIFFF récompense aussi les meilleurs films du festival et évidemment, ce sont ceux que nous avons malheureusement loupé.
Ainsi, le jury international a décerné le prix du meilleur long-métrage à Bellflower de Evan Glodell et le prix du meilleur court-métrage a été partagé entre le coréen Function de Hyun-soo Lee et lent mais beau Hope de Pedro Pires.
De son cĂ´tĂ©, le jury CinĂ©+ Frissons plus a rĂ©compensĂ© Masks de Andreas Marschall (qui a Ă©galement obtenu le prix du public) et les courts Jusqu’au Cou et Peter (magnifiquement adaptĂ© de la BD de Loisel).

Au final, le bilan de ce PIFFF est relativement positif. Si la sĂ©lection Ă©tait attractive, les films vus sont pour la plupart ĂŞtre des dĂ©ceptions (la plus grosse dĂ©convenue revenant Ă  Retreat). Toutefois quelque pĂ©pites comme Extraterrestre ou Detention valaient Ă  elles-seules le coup d’œil. Fort de 4 600 spectateurs sur tout le festival et une salle affichant presque tout le temps complet, le festival a en tout cas Ă©tĂ© une rĂ©ussite. Nul doute qu’avec l’Étrange Festival, Paris dĂ©tient avec le Paris International Fantastic Film Festival un nouveau rendez-vous immanquable pour les amateurs de cinĂ©ma de genre. Rendez-vous est prit pour 2012.

Évidemment, vous pouvez retrouver tous les détails sur le site du festival.

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