Accueil > CinĂ©ma, Critiques cinĂ© > L’Agence, critique

L’Agence, critique

posté le 30/03/2011

lagence critique

Matt Damon ne contrĂ´le plus son destin. C’est l’Agence qui le fait pour lui. A mille lieues de l’esprit K. Dick, Nolfi nous propose un film agrĂ©able mais bien trop romancĂ© pour marquer les esprits.

lagence affichePhilip K. Dick est Ă  la fois l’un des auteurs les plus excitant et les plus terrifiants Ă  voir adaptĂ©s sur grand Ă©cran. Parfois, cela donne des films cultes qui sont arrivĂ©s Ă  retranscrire parfaitement l’Ă©tat d’esprit de l’auteur tout en gardant l’identitĂ© de leur rĂ©alisateur (Blade Runner, Minority Report, A Scanner Darkly). D’autres fois, ils sont confiĂ©s Ă  des rĂ©alisateurs de films d’action ignorant toute la protĂ©e philosophique du maĂ®tre de la science-fiction (Next, Paycheck). Pour l’Agence, il s’agit en fait d’une toute autre problĂ©matique.

Le scĂ©nariste et rĂ©alisateur George Nolfi y adapte la nouvelle the Adjustement Team dans laquelle un homme va comprendre que le destin de chacun est dirigĂ© selon un plan appliquĂ© par des hommes de l’ombre et que rien n’est vraiment dĂ» au hasard. l'Agence Matt Damon, Emily BluntMais plutĂ´t que d’appliquer l’esprit paranoĂŻaque de K Dick pour en faire un thriller de haute volĂ©e, il va transformer ce rĂ©cit en romance matinĂ©e d’action. ForcĂ©ment, en en retirant ainsi toute substance profonde et rĂ©flexion philosophique sur notre destinĂ©e, L’Agence devient alors un film d’une lĂ©gèretĂ© confondante ou tout devient aussi prĂ©visible que les chemins decrits sur le plan.

C’est dommage car nous aurions pu avoir une histoire tragique et un thriller efficace (Nolfi a tout de mĂŞme Ă©tĂ© scĂ©nariste sur le 3e volet de Jason Bourne) mais ici, ce sera une poursuite aux accents du final de Monstres & Cie qui nous attendra. l'Agence Terrence StampD’autant plus que la rĂ©vĂ©lation du contrĂ´le de notre destin par de mystĂ©rieux hommes arrive bien trop rapidement pour en faire une vraie menace (nous avons bien le temps de comprendre leur fonctionnement). MĂŞme le couple attachant formĂ© par Matt Damon et Emily Blunt n’atteint jamais son potentiel pĂ©tillant et Ă©motionnel. Pour une fois les deux acteurs ne sont pas au niveau auquel nous avons Ă©tĂ© habituĂ©s et il est bien dommage qu’ils n’assurent ici que le strict minimum.

Au final, si l’Agence est tout de mĂŞme plaisant Ă  regarder et reste plus intelligent que certaines adaptations ratĂ©es de K Dick, il ne restera qu’anecdotique. Il est bien dommage que Nolfi n’ai pas saisi ce qu’il avait entre les mains (l’histoire de base et le casting) car il aurait pu en faire un bon film au lieu d’une bluette vaguement fantastique.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 03/04/2011 Ă  13:10 | #1

    Au contraire, je trouve que Nolfi a parfaitement adaptĂ© K. Dick : l’idĂ©e de romantiser la nouvelle afin d’Ă©viter l’Ă©cueil d’un Paycheck est grandiose. Et puis Matt Damon y tutoie les sommets : je lui ai rendu un hommage digne d’une groupie dans ma critique sur ASBAF : http://www.asbaf.fr/2011/04/matt-damon-est-mon-acteur-prefere-lol.html

  2. FredP
    03/04/2011 Ă  13:21 | #2

    @Vincent
    Heureusement qu’il Ă©vite l’Ă©cueil d’un Paycheck ou d’un Next. Le film a au moins ce mĂ©rite.
    Par contre, pas vraiment d’accord sur Matt Damon que je trouve d’habitude excellent, mais qui est ici assez transparent. C’est bien son rĂ´le le moins habitĂ© depuis un bail.

  3. 06/04/2011 Ă  11:52 | #3

    J’ai pas revu Paycheck et Next depuis un moment mais je me demande sĂ©rieusement si je ne les prĂ©fères pas Ă  L’Agence qui dĂ©monte son aspect science-fiction Ă  coup de dĂ©termination…