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La Planète des Singes : les Origines, critique

posté le 10/08/2011

Si on pouvait redouter un nouveau préquel mercantile, La Planète des Singes – les Origines se révèle finalement, à la surprise générale, être le blockbuster le plus intéressant de l’été, à la fois intelligent et émouvant sans oublier l’action. Une réussite.

rise of the planet of the apes afficheOn avait envie de le détester ce retour aux origines de la Planète des Singes. D’une part parce qu’il était complètement inutile de revenir sur des choses qui étaient très fortes à imaginer avec l’original de 1968, d’autre part car la promo ne donnait pas vraiment confiance. En effet, lorsque toute la communication se base sur les progrès des effets spéciaux au point de mettre la société qui s’en occupe bien plus en avant que le réalisateur, c’est plutôt mauvais signe. A tout cela nous allons ajouter la folie mercantile de vouloir relancer une franchise que Tim Burton n’avait pas vraiment réussi à transcender (hormis pour les maquillages). Mais face à la réussite surprise que représentent ces Origines de la Planète des Singes, nous allons être obligés de nous incliner.

Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête du studio pour donner le feu vert aux origines de la domination des singes ? Est-ce la vague de reboots et préquelles ou l’esprit des 70’s ambiant ? ou un bon scénario envoyé comme une bouteille à la mer pour ramener les chimpanzés ? En fait, c’est surement l’intérêt d’un producteur bien intentionné qui a su bien s’entourer et convaincre un studio duquel on a bien tendance à se méfier. Car ici, ce n’est pas une vision de réalisateur ou un ego d’acteur qui fait l’intérêt du film mais une histoire. Et on sent bien que les personnes impliquées ont donné le meilleur d’elles-même pour livrer au public un divertissement haut de gamme.

Pour être honnête, il y a tout même certaines personnes assez transparentes dans la conception du film. Ainsi, ce n’est pas vraiment un hasard si le nom du réalisateur Rupert Wyatt n’a pas marqué les esprits. Inconnu jusqu’alors il manie la caméra avec efficacité mais reste transparent, s’effaçant complètement derrière son sujet. C’est donc un futur bon faiseur qui nous est présenté, bien guidé par ses techniciens. Face à la caméra, James Franco est assez creux, pas vraiment à l’aise dans ses baskets alors que Freida Pinto décroche l’oscar de la potiche inutile. Heureusement que John Lithgow réussira à apporter assez une touche d’émotion à la storyline humaine du film.

Mais ce sont bien les seuls gros points noirs que l’on peut reprocher à La Planète des Singes, les Origines tant le film est une bonne surprise, à commencer par l’histoire. Tout commence alors que nous voyons le singe Cesar grandir. Peu à peu nous nous attachons à lui et allons comprendre les raisons qui vont l’amener à se révolter et à emmener d’autres singes avec lui. Placé du point de vue du futur leader des singes, le récit se concentre du coup beaucoup sur les émotions qu’il va découvrir et qui vont alors atteindre en même temps le spectateur.

Alors oui, certains puristes vont certainement râler sur cette révolution qui n’est pas tout à fait conforme à ce que l’on pouvait imaginer en se remémorant les derniers mots de Charlton Heston dans le film de 1968, en pleine guerre froide. Mais ce qui est raconté ici résonne dans l’actualité de notre temps et est écrit avec une justesse imparable et une tension croissante. De la croissance du singe dans la maison familiale à la révolte d’une espèce trop brimée, toute l’évolution de Cesar est passionnante à suivre, autant que les clins d’œil qui nous rappellent justement ce qu’il va se passer bien plus tard (oui, on a parfois l’agréable impression de revoir certaines scènes de l’original et c’est toujours parfaitement amené).

Mais en plus de son écriture parfaitement calibrée, c’est sur les épaules d’Andy Serkis que repose La Planète des Singes, les Origines. Celui qui a incarné Gollum ou King Kong apporte toute sa personnalité à Cesar pour en faire un personnages complexe, à l’évolution passionnante, de l’innocence à la colère. Dépassant allègrement la technologie utilisée (qui au passage a encore progressé ici depuis Avatar), il montre un jeu particulièrement intense et fait passer les émotions bien mieux que les acteurs qui lui donnent la réplique.

Film de studio dans le sens le plus noble du terme, grâce à une association parfaite de talents au service d’une histoire forte, La Planète des Singes, les Origines est donc plus que la surprise de l’été. C’est un divertissement efficace et intelligemment construit, apportant autant de réflexion que d’émotion. Et même si nous savons ce qui arrive dans le film de 68, ces Origines nous donnent justement l’envie de savoir comment la société simiesque va prendre forme et ce qui va pousser les hommes en bas de l’échelle de l’évolution. Pari réussi, Ave Cesar.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 12/08/2011 à 18:19 | #1

    Euh, pour ce qui va pousser les hommes au bas de l’échelle, pas besoin de suite vu que c’est parfaitement expliqué dans le générique de fin…

    Mention spéciale pour moi au deux énorme clin d’oeil au premier film et surtout les deux messages très bien cachés « contre » la religion…

  2. 14/08/2011 à 13:18 | #2

    Une excellente surprise, en effet, maîtrisée de bout en bout. Les studios devraient en prendre de la graine 🙂

  3. 15/08/2011 à 19:24 | #3

    C’est vrai que les singes paraissent avoir un jeu plus riche que les protagonistes principaux (excepté effectivement le père)