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The Losers, le film pas très bon du jeudi

posté le 04/08/2011

Quand une bande de fêlés bossant pour la CIA se fait gentiment éconduire, forcément ils reviennent se venger. The Losers, c’est The Expendables en moins vieux et en mieux surtout…

Pour attaquer ce mois d’août après un mois de juillet nanar bien pourri, je préfère réattaquer en douceur avec un petit film d’action passé discrètement en Dvd. Après 1 an de nanar, l’occasion est aussi toute trouvée pour partir sur de nouvelles bases. Désormais, la rubrique « nanar du jeudi » devient la rubrique du « Film pas très bon du jeudi ». Comme les chaînes du satellite qui proposent des soirées ciné le jeudi, sur MyScreens, nous proposons d’élargir les horizons de cette rubrique qui accueillera désormais les Direct-To-Video, nanars, bouses cosmiques ou laissés-pour-compte qui se révèlent parfois pas si nazes. Comme toujours, les goûts et les couleurs ne se discutant pas, les bouses des uns pouvant faire les films cultes des autres…

Donc comme je le disais en préambule, j’attaque pas trop fort en ce mois d’août moite avec The Losers. Sorti l’année dernière sur les écrans Etasuniens, il n’a pas trouvé de place sur Grand Ecran en France et a bénéficié d’une nouvelle vie directement à la télé (sur Canal +, qui a souvent du flair concernant les « unwanted« ). C’est pourtant un film d’action dans le pur style années 80-90’s avec une sorte de commando bien balèze qui mène des opérations militaires dans des contrées sous le joug de méchants trafiquants de drogues ou de dictateurs moustachus. Pour le compte de la CIA bien sûr, c’est à dire pour servir les intérêts des États-Unis dans son entreprise mondiale de réorganisation des nations de la manière que ça lui chante. Mais lors d’une opération toute simple, le commanditaire habituel demande à l’équipe des losers de bien vouloir regarder un camp de vilains se faire détruire par une frappe aérienne, au mépris des gentils nanfants qui zonent sur place. Evidemment, LA team d’élite, aussi vicieuse et assassine soit-elle, n’accepte pas qu’on tue des enfants innocents (les dommages collatéraux sont apparemment devenues inacceptables chez les anges de la mort américains). Donc comme les losers refuseront au dernier moment de laisser faire le massacre, Max, le vilain commanditaire essayera des les réduire au silence. Manque de pot, alors que l’équipe venait de sauver les petits nanfants de l’explosion de la base du méchant dealer/marchand d’armes/général à casquette sud-américain, l’hélicoptère les emmenant au loin se prend une roquette, rendant complètement inutile toute la scène d’exposition. En fait, on calque à la miette près le pitch de l’Agence Tout Risque, qu’on mélange avec The Expendables, et on balance de la flinguade à la Smokin’ Aces et une histoire à tiroirs à la Layer Cake, et on obtient The Losers.

Vous me direz, ça ne sont pas de mauvaises références pour faire un film d’action ! Ce qui fait que The Losers n’est donc pas un nanar, chose formidable pour une adaptation d’un comic book de chez DC… Originellement, un comic book des années 70 relatait les aventures d’une équipe de spécialistes en tout genre, défaisant les conflits du tiers-monde ou les menaces terroristes sous le nom de The Losers. Plus tard, entre 2003 et 2006, plusieurs Graphic Novels inspirés par cette première série, ont vu le jour. Le film en est une première adaptation (oui, un 2ème est en préparation). Au delà de ça (et ne connaissant pas le comic book, mais je vais y remédier rapidement) on se retrouve coincé entre une désagréable impression de déjà-vu causé par la quantité de films d’action que j’ai déjà visionné dont l’histoire se situe en Amérique du sud, avec un ersatz de Schwarzie aux commandes, et un film « à équipe », avec des hommes en armes élaborant un stratagème pour se sortir du contrat mit sur leur tête. Tout comme cette critique, The losers s’égare un peu.

C’est à cause de son côté gentillet et globe-trotter bling-bling à la Miami Vice de Michael Mann qu’on finit par lâcher prise. Présentés comme de bons salopards (ils ne sont que 5 et pas 12), comme des foudres de guerre drogués à la dévastation, ces perdants font un peu marrer. On rigole un peu de les voir se rebeller en devenant des protecteurs de la veuve et l’orphelin (« oui mais les gens qu’ils ont massacré ont toujours été des vilains méchants pas beaux »). Et puis, le sempiternel apport féminin se résume à la nana bonnasse qui vient demander aux Losers de bosser pour elle, fricoter avec le chef, et alors qu’on sent le piège à plein nez eh ben tout continue comme si personne n’avait vu entrer le loup dans la bergerie… La terrible Zoe Saldana montrera qu’elle en a un peu dans la culotte mais son rôle dans l’histoire va vite s’effacer au profit du vrai méchant, le fucking Max, excellent (à la limite du cabotinage) Jason Patric qui est un pur salaud, génie criminel hors pair (hum, un peu inspiré par Crâne Rouge…) qui fera vraiment ce qu’il veut de l’équipe de losers. Ceux-ci par contre, on ne sait pas trop quelle est leur motivation dans l’histoire : si c’est tuer Max, ou juste faire la mission qu’on leur donne une nouvelle fois comme des gentils chiens de guerre sympathiques.

Ah oui, y a quand même Chris Evans et il faut dire que dans tous les films d’actions où il pointe le bout de son nez, dans son rôle de ricain musclé de base, on en ressort plutôt conquis à chaque fois : Push, Sunshine, Fantastic Four (oui il y est peut-être le seul à ne pas y passer pour un abruti)… On attend donc Captain America avec impatience. Son comparse, le muet Óscar Jaenada en Cougar est également un excellent élément. Pour ce qui est des autres, disons que leur bonne entente et les classiques blagues style « ta mère » sont amusantes et pas lourdes, ce qui est tant mieux. On se serait par contre bien passé du clone de Robert Downey Jr (Jeffrey Dean Morgan, aperçu dans Watchmen) jouant le team leader désabusé réfléchissant avec sa queue.

Pour ce qui est de l’adaptation de comic, une nouvelle fois, je ne peux trancher. Sachant que les fans sont divisés sur son sort : si certains ont adoré, d’autres ont trouvé ça mauvais et n’insufflant pas l’esprit rebelle de la série… les goûts et les couleurs… Bref, on ne s’endort pas complètement devant ce film échappé des années 80 que n’auraient pas renié Sylvester ou Schwarzie, on reste néanmoins accroché à l’histoire grâce au super-vilain terroriste super-intelligent et pour voir ce qui se passe. Et puis, nostalgique des films ou tout pétait, c’est toujours mieux que de regarder les retraités de The Expendables manier leurs armes par dessus leur déambulateur.

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