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Emprise, critique

posté le 23/09/2011

Après avoir remportĂ© le prix du meilleur blog cinĂ© au COBC (encore une fois, merci aux blogueurs qui ont votĂ© pour MyScreens), le comitĂ© a eu la bonne idĂ©e de faire une critique simultanĂ©e d’un film sur les diffĂ©rents blogs gagnants. Le film en question : Emprise de Bill Paxton.

emprise afficheD’habitude, quand un acteur passe derrière la camĂ©ra, c’est pour rĂ©aliser un film intimiste avec une dimension sociale et avec des personnages forts, pas vraiment pour faire un film de genre. Eh bien Bill Paxton lui arrive Ă  faire tout ça en un seul film. Emprise est Ă  la fois un film intimiste sur l’Ă©ducation et le fanatisme religieux et un thriller Ă  twist plutĂ´t bien menĂ© dans lequel Matthew McConaughey est heureusement très secondaire.

L’histoire est assez simple et parle d’une famille dont la mère a disparu. Un soir, le père dit avoir vu un ange lui demandant de tuer les dĂ©mons prĂ©sents sur Terre. Alors que l’un des fils va le suivre, croyant Ă  ces dĂ©lires religieux, l’autre les observe tomber dans la dĂ©mence et devenir des serial killer. Le crĂ©do du thriller religieux est Ă  la base un peu casse-gueule car il peut vite tomber dans le message chrĂ©tien moralisateur casse-bonbon. Heureusement, Bill Paxton, non seulement parfait devant la camĂ©ra, mais sait aussi mener son rĂ©cit pour nous intĂ©resser Ă  cette famille dysfonctionnelle, d’autant plus que les deux enfants qui l’entourent jouent plutĂ´t bien.

Mode du twist oblige, tout le rĂ©cit est racontĂ© de notre jour par l’un des deux frères Ă  un agent du FBI qui enquĂŞte sur ces meurtres perpĂ©trĂ©s par la « Main de Dieu ». Ainsi, en plus du drame familial, le thriller prend le pas. Mais c’est aussi l’un de ses dĂ©fauts puisqu’il oblige presque Ă  terminer le film sur un retournement de situation Ă  la Usual Suspects qui n’Ă©tait pas vraiment utile et vient mĂŞme anĂ©antir tout le profond discours sur le fanatisme religieux qui Ă©tait passionnant. D’autant plus qu’il fait entrer une dimension fantastique qui dĂ©note du caractère intimiste du rĂ©cit.

Ce que l’on aurait pu craindre, c’est aussi la prĂ©sence du falot beau mec d’Hollywood Matthew McConaughey. En effet l’acteur n’a tellement pas sa place dans ce genre de film qu’on pourra bien se demander ce qui l’a intĂ©ressĂ© dans ce projet et ce qui a bien pu passer par la tĂŞte de Paxton de le prendre dans le film. Heureusement pour nous (et pour le film), si il a un rĂ´le central pour la narration, il n’y apparait que très peu et ne nuit donc pas trop Ă  l’ensemble, pas plus que le twist en tout cas.

Au final, pour un premier film, Bill Paxton s’en sort Ă  merveille, instaurant parfaitement une tension et un climat sombre qui retranscrivent bien toute la dualitĂ© du rĂ©cit. MalgrĂ© un message plus ambigu au final par rapport Ă  ce qu’il raconte pendant tout son cĹ“ur, il n’apporte pas vraiment de rĂ©ponses et nous laisse tout de mĂŞme rĂ©flĂ©chir sur ce fanatisme religieux capable de dĂ©truire des famille et ici poussĂ© Ă  l’extrĂŞme.

Et vous pouvez retrouver les critiques des autres blogueurs sur la liste des participants.

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