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Deep End, critique

posté le 13/07/2011

A l’occasion de la rétrospective sur Jerzy Skolimowski qui a été donnée à l’occasion du Festival Paris Cinéma et de sa ressortie en salles, revenons sur les affres de l’adolescence racontées dans Deep End.

Jerzy Skolimowski est l’un de ces cinéastes d’Europe de l’est qui, dans les années 60, est arrivé avec un nouveau souffle. Dans la lignée de la nouvelle vague française, il apporte une vérité et une nouvelle manière de filmer une histoire en restant dans l’instant. C’est ainsi qu’après avoir subit la censure dans sa Pologne natale, il s’exile en Angleterre. Il y réalise son premier film dans la langue anglaise, Deep End. Dans ce film, il raconte les déboires de l’adolescence dans le Londres des 70’s.

Nous y croisons donc le jeune Mike qui commence à travailler dans un établissement de bains publics. Il y rencontre la jolie Susan et en tombe tout de suite amoureux. Mais celle-ci, consciente de son attirance va en profiter le mener loin dans ses obsessions. Le réalisateur filme cette histoire à la manière d’un poème rock. Il suit en permanence le personnage de Mike, jeune, naïf obsédé par cette belle rousse qui n’aura de cesse de le manipuler. C’est ainsi qu’il montre la manière dont il apprendra la vie.

Il souffle sur le film un vent de fraicheur poétique et en même temps désespéré de l’adolescence. Skolimowski a tout compris à cette période de la vie troublée, pendant laquelle on cherche une identité et une personne avec qui la partager. C’est ce qui arrive à Mike qui est tombé sur la mauvaise personne et cela le mènera loin, d’autant plus que l’action ne se situe pas forcément dans un Londres bien pensant, mais dans un Londres alternatif (personnage à part entière du film), comme un rêve éveillé où les fantasmes, bons et mauvais peuvent vite prendre vie.

Les deux comédiens, Jane Asher et John Moulder-Brown incarnent tous deux à la perfection cette période de la vie. Ils sont bouleversants et hypnotiques. Skolimowski les filme de manière naturelle mais aussi très sensuelle. Une sensualité enivrante qui nous envoute pendant tout le film. Et si cela peu prendre du temps pour nous installer dans cette atmosphère bercée par la musique rock de Cat Stevens, la fin du film, tragique et sublime, ne peut que nous émouvoir autant que nous rappeler notre rage adolescente.

Avec Deep End, Jerzy Skolimowski mettait donc le doigt sur ce qu’était l’adolescence torturée et fantasmée dans les années 70 avec un poème rock d’une sensualité rare. Un bijou enivrant.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 21/07/2013 à 14:01 | #1

    Tout ce quiprécède n’est que baratin prétentieux.
    Un bon film tout de même, du néo-réalisme italien en couleur