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Culte du dimanche : X-Men

posté le 29/05/2011

X-men culte

Avec X-Men, le Commencement qui vient un peu relancer la franchise au cinéma, impossible évidemment de ne pas revenir sur le premier volet des X-Men dans un culte du dimanche.

X-Men afficheAprès les fiascos artistiques monumentaux qu’Ă©taient devenus les films de super-hĂ©ros Ă  la fin des annĂ©es 90 (dont Batman & Robin et Spawn sont les « dignes » reprĂ©sentants), on ne donnait pas cher de la peau de nouvelles adaptations d’encapĂ©s. Et pourtant la Fox va relancer le genre en 2000 en misant sur l’un des comics de super hĂ©ros les plus difficiles Ă  adapter, les X-Men. Pourquoi difficile ? Tout d’abord parce qu’il s’agit d’une Ă©quipe de super-hĂ©ros. En 40 ans, les auteurs ont crĂ©Ă© une mythologie impliquant des dizaines de personnages aux rapports complexes. Mais aussi en raison des thèmes abordĂ©s par la bande-dessinĂ©e. Car hormis les Ă©ternels combats du bien contre le mal propres aux super-hĂ©ros, les X-Men sont aussi des ĂŞtres mal aimĂ©s par la sociĂ©tĂ©, souffrant d’un rejet dans lequel toutes les minoritĂ©s peuvent se reconnaitre.

Le projet est très casse-gueule pour la personne qui s’attaquera Ă  l’adaptation et très risquĂ© pour Marvel dont les X-Men sont les sĂ©ries les plus vendues (non, Ă  l’Ă©poque les Vengeurs ne faisaient pas la loi dans les comics ou au cinĂ©ma). Mais les producteurs ont la bonne idĂ©e de placer Bryan Singer derrière la camĂ©ra. Le rĂ©alisateur est connu pour son brillant Usual Suspects oĂą, en plus de rĂ©vĂ©ler l’un des meilleurs twists du cinĂ©ma, il arrivait Ă  mener Ă  bien un rĂ©cit complexe aux personnages multiples, tous bien explorĂ©s. Mais il venait Ă©galement de rĂ©aliser Un Elève douĂ©, film plus personnel dans lequel il Ă©voquait dĂ©jĂ  un terme qui lui tenait Ă  cĹ“ur, la seconde guerre mondiale et l’holocauste. Il va de soi que le passĂ© du personnage de Magneto est bien ce qui l’a interpellĂ© chez les mutants de Marvel.

X-Men team

Mais le parcours pour rĂ©aliser le film et garantir son succès ne sera pas si simple. Car avec un budget assez modeste par rapport Ă  l’ambition du projet (c’est tout de mĂŞme d’une Ă©quipe de super-hĂ©ros aux innombrables pouvoirs dont il est question ici), le rĂ©alisateur va devoir se concentrer sur l’essentiel et dans un dĂ©lais très court. Alors que le film Ă©tait Ă  l’origine prĂ©vu pour NoĂ«l, la Fox a dĂ©cidĂ© d’en faire l’Ă©vĂ©nement de l’Ă©tĂ©, raccourcissant de 6 mois la production du film. Il va donc falloir faire vite Ă  Singer pour mettre le film en boite tout en faisant face Ă  l’annulation de Dougray Scott. Le comĂ©diens retenu par une blessure sur le tournage de Mission : Impossible 2 ne peut se libĂ©rer et sera alors remplacĂ© au pied levĂ© par l’inconnu Hugh Jackman dans le rĂ´le de Wolverine.

A ces problèmes de production, il faut ajouter l’implication des fans. Car le dĂ©but des annĂ©es 2000 coĂŻncide aussi avec la montĂ©e en puissance des groupes de fans sur Internet. C’est Ă  partir de ce moment lĂ  que les studios vont commencer Ă  prendre conscience de leur impact sur le succès ou non d’un film, en particulier pour une adaptation de super-hĂ©ros. Les premières images ont du mal Ă  passer auprès des lecteurs des X-Men, que ce soit le casting qui, en dehors de Patrick Stewart et Ian McKellen (incarnations parfaite, et choix des fans pour le premier), semble trop fade, ou les costumes en cuir qui tranchent radicalement avec les couleurs flashy de la BD (ce qui est pourtant un choix logique car ce qui fonctionne dans les cases ne fonctionne pas forcĂ©ment sur grand Ă©cran). Le point culminant Ă©tant l’arrivĂ©e du premier teaser, bien trop rythmĂ© et dans lequel les fans ne reconnaissent pas l’esprit du comics.

X-Men patrick stewart ian mc kellen

Mais une fois arrivĂ© sur les Ă©crans, le pari semble rĂ©ussi. Public comme critiques semblent plutĂ´t d’accord. Le blockbuster d’Ă©tĂ© se rĂ©vèle ĂŞtre un divertissement intelligent et une adaptation rĂ©ussie de l’univers des X-Men. Le rĂ©cit aborde en profondeur des thèmes issus de la BD, au premier rang desquels, la tolĂ©rance. C’est lĂ  le point central qui est traitĂ© avec une grande justesse par Bryan Singer. Et en mettant en avant l’opposition des mĂ©thodes de MagnĂ©to et du Professeur X pour arriver Ă  l’acceptation des mutants (bien souvent comparĂ©e Ă  l’opposition Martin Luther King / Malcolm X), il retrouve ce qui fait l’essence de la BD. Le film a Ă©galement l’intelligence de se prĂ©senter du point de vue de la dĂ©couverte de cet univers, comme pour le spectateur, Ă  travers Malicia (personnage mal dans sa peau) et Wolverine (mutant un poil sociopathe, grande star de la BD). Il nous introduit ainsi progressivement Ă  la dĂ©couverte de ce monde rempli de mutant aux super-pouvoirs Ă©tonnants faisant face Ă  un contexte politique complexe. Nous ferons ainsi connaissance avec les personnages les plus emblĂ©matiques du comics (Cyclope, Jean Grey et Tornade en plus de ceux citĂ©s prĂ©cĂ©demment) et leurs dilemmes. Si le film reste reste intimiste, il nous permet d’apprĂ©cier le rĂ©alisme dans lequel s’inscrit le rĂ©cit. Singer a effectuĂ© ici des choix très astucieux, que ce soit dans les personnages choisis, leurs relations ou les thèmes abordĂ©s.

Bien entendu, comme toute tentative d’adaptation, X-Men est loin d’ĂŞtre parfait. En dehors de ses deux leader et de Wolverine (la grande rĂ©vĂ©lation du film est sans conteste Hugh Jackman, portĂ© au nues par les fans après avoir vu le film), les autres personnages n’ont pas encore beaucoup de charisme (mais sont assez attachants pour s’intĂ©resser de près Ă  l’histoire) et Bryan Singer ne maitrise pas vraiment les scènes d’action. Mais il introduit un univers des plus intĂ©ressants et des personnages que l’on a hâte de retrouver. En collant parfaitement Ă  l’esprit de la bande-dessinĂ©e, il arrive Ă  se faire pardonner ces dĂ©fauts d’introduction qu’il effacera en grande partie dans une suite encore plus maitrisĂ©e et passionnante (ce qui ne sera pas le cas du 3e volet rĂ©alisĂ© par le tâcheron Brett Ratner).

X-Men Wolverine Hugh Jackman

Avec le succès d’estime de ce premier X-Men, Bryan Singer prouve qu’il Ă©tait possible d’adapter les mutants au grand Ă©cran de manière rĂ©aliste sans en trahir l’esprit. Mais il montre surtout aux studios qu’il est dĂ©sormais possible de proposer Ă  nouveau des histoires de super-hĂ©ros de qualitĂ© au public. RassurĂ©, Sony sortira donc Spider-Man deux ans plus tard et les autres adaptations Marvel pulluleront par la suite avec plus ou moins de succès. Bryan Singer peut donc se targuer d’avoir essuyĂ© les plâtres de la relance du film de super-hĂ©ros et donc d’avoir contribuĂ© Ă  son succès toujours grandissant aujourd’hui, tout en ayant rĂ©vĂ©lĂ© au grand public Hugh Jackman.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 19/07/2011 Ă  11:45 | #1

    Un excellent volet tout comme le suivant de la franchise x-men. Singer prend le temps d’explorer les problèmes de ses personnages, surtout chez les jeunes avec le personnage de Malicia. il est vrai que les scènes d’actions ne volent pas toujours haut mais elles sont nĂ©anmoins plus ou moins efficaces et donnent ce qu’il faut de rythme au film. Le second volet est nettement supĂ©rieur d’un point de vue action et reste dans la mĂŞme veine intimiste dans le premier, continuant l’exploration des personnages mutants. Le troisième, n’en parlons pas. Surenchère semble avoir Ă©tĂ© son principal objectifs bien que les effets visuels soient spectaculaire. Aucun charme ! Singer est l’homme de la situation pour mettre en scène les x-mens.