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Culte du dimanche : The Fountain

posté le 13/02/2011

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Avec la sortie de Black Swan, c’est l’occasion de revenir sur le film sans doute le plus personnel et le plus ambitieux de Darren Aronofsky. Une Ă©popĂ©e sur l’acceptation de la mort de l’ĂȘtre aimĂ© : The Fountain.

The Fountain afficheAprĂšs avoir racontĂ© la lutte contre l’addiction dans un Requiem for a Dream choc, Darren Aronofsky s’Ă©tait mis en tĂȘte de rĂ©aliser un nouveau film ambitieux sur la quĂȘte de l’arbre de vie permettant l’immortalitĂ©, la Fontaine de Jouvence. Pour cela il avait rĂ©uni un budget confortable et un duo d’acteurs impeccables : Brad Pitt et Cate Blanchett. Tout Ă©tait prĂȘt mais d’un coup, Brad Pitt quitte le navire pour aller jouer en jupette dans Troie. Il n’en faudra pas plus pour qu’Aronofsky perde le soutien du studio et enterre le projet. Ainsi Brad et Cate se retrouvera plus tard pour Babel et Benjamin Button (on peut d’ailleurs noter avec ce dernier une certaine proximitĂ© du sujet : l’amour Ă  travers les Ăąges).

Mais The Fountain est un film qui tient bien trop Ă  cƓur Ă  son rĂ©alisateur pour le laisser tomber. Conscient qu’il ne pourra pas rĂ©aliser un projet de la mĂȘme ampleur, il fait de son script un graphic novel et nĂ©gocie un nouveau budget (divisĂ© par 2 par rapport Ă  l’original) pour rĂ©aliser un nouveau long-mĂ©trage indĂ©pendant. the fountain hugh jackman rachel weiszDarren Aronofsky revoie alors son scĂ©nario, resserre l’intrigue et la rend plus personnelle en embarquant Hugh Jackman et Racheil Weisz dans l’aventure.

MalgrĂ© ces mĂ©saventures, The Fountain ne souffrira pas du syndrome du film maudit et est mĂȘme certainement bien plus passionnant tel quel que s’il avait Ă©tĂ© produit par un grand studio. Ainsi Aronofsky suit 3 intrigues, 3 hommes en quĂȘte de l’immortalitĂ© pour apporter l’immortalitĂ© Ă  la femme qu’ils aiment. L’un Ă  l’Ă©poque des conquistadors, un autre scientifique de nos jours et enfin le 3e dans un futur indĂ©terminĂ©. Trois Ă©poques, trois Ă©tats d’esprit qui se rejoignent sur une idĂ©e, l’acceptation de la mort de l’ĂȘtre aimĂ©. the fountain hugh jackman conquistadorUn thĂšme fort abordĂ© ici avec tristesse mais avec tout le recul nĂ©cessaire pour en saisir le magnifique message d’espoir.

En cela, le scĂ©nario et la rĂ©alisation de Darren Aronofsky font merveille. Les Ă©poques s’imbriquent comme un puzzle pour mieux rĂ©vĂ©ler le message, en mettant en parallĂšle les trois intrigues indissociables. L’idĂ©e de voyage vers la lumiĂšre est prĂ©sente dans chaque scĂšne, chaque plan, nous amenant Ă  une conclusion renversante de beautĂ© et d’Ă©motions vers la vie ou la mort. Ici, toutes les rĂ©ponses ne sont pas donnĂ©es sur l’origine des 3 histoires (se sont-elle dĂ©roulĂ©es ? sont-elles le fruit de l’imagination d’Izzy ? de Tom ?), the fountain futurelaissant au spectateur rĂ©flĂ©chir non seulement Ă  la construction aussi complexe que simple de l’intrigue mais aussi au message dĂ©livrĂ©.

Plus qu’un drame, un film historique ou un film de science-fiction, The Fountain est un film inclassable et pourtant universel, cherchant ses origines dans des rites ancestraux et spirituels pour leur donner une portĂ©e actuelle. InterprĂ©tĂ© par un Hugh Jackman Ă  fleur de peau et une Rachel Weisz mĂ©lancoliquement zen, The Fountain montre bien qu’une personne accepte facilement sa mort mais ne supporte pas celle de ses proches.

On parle du message profond de The Fountain mais il faut aussi saluer la forme avec laquelle Darren Aronofsky le vĂ©hicule. Ici le travail sur la lumiĂšre et les effets spĂ©ciaux rend les 3 Ă©poques homogĂšnes et les images sont simplement magnifiques. Et ces images sont renforcĂ©es par ma musique d’un Clint Mansell particuliĂšrement inspirĂ© pour dĂ©livrer des Ă©motions fortes avec un musique plutĂŽt organique, appelant notre esprit pour l’hypnotiser devant le film.

Bref, avec The Fountain, Darren Aronofsky a rĂ©alisĂ© l’un des films les plus poĂ©tiques, tristes et paradoxalement emprunts d’espoirs de ces derniĂšres annĂ©es. Une Ă©xperience personnelle, sensorielle et Ă©motionnelle hors du commun.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. Docteur Danny
    13/02/2011 Ă  13:13 | #1

    Pour moi, c’ est clairement un chef-d’oeuvre.

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