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Culte du dimanche : Evil Dead

posté le 30/01/2011

Evil Dead, culte

Sam Raimi peut être fier de lui. 30 ans après être sorti aux Etats-Unis, Evil Dead garde toujours son image de film culte et sa base de fans inconditionnels. Retour sur un phénomène vidéo.

evil dead afficheAu tout dĂ©but des annĂ©es 80, alors que le slasher règne en maitre sur le genre du cinĂ©ma d’horreur et que les sĂ©ries Z gores sont le principal produit du marchĂ© naissant de la VHS, un petit film va changer un peu la donne. Grâce Ă  son court-mĂ©trage Within the Woods, Sam Raimi rĂ©colte les fonds nĂ©cĂ©ssaires pour tourner un long-mĂ©trage. Le budget cumulĂ© n’est pas faramineux (350000 dollars) mais le jeune rĂ©alisateur va le transcender avec une inventivitĂ© folle.

Au dĂ©part, Evil Dead, ou plutĂ´t Book of the Dead (c’Ă©tait son titre initial), c’est surtout une blague potache tournĂ©e entre potes. Il n’y a qu’Ă  voir le scĂ©nario Ă©crit sur un timbre-poste et alignant les clichĂ©s : une bande d’amis se rend dans une cabane au fond des bois et dans la nuit, il seront possĂ©dĂ©s les un après les autres par des dĂ©mons. evil-dead bruce campbellDans le genre, on a vu mieux. Mais la pauvretĂ© du script est largement compensĂ©e par le reste. Tout d’abord il y a la mise en scène et le cadrage de Sam Raimi. A 20 ans, le jeune rĂ©alisateur fait preuve d’un grand enthousiasme et n’hĂ©site pas Ă  aller très loin dans sa manière de filmer. Des plans subjectifs de la camĂ©ra Ă  la place du dĂ©mon dans les bois aux plans rapprochĂ©s des acteurs, ultra dynamiques, Sam Raimi impose d’emblĂ©e un style alignant un nombre impressionnant d’idĂ©es crĂ©atives dans son film. Avec des effets spĂ©ciaux fauchĂ©s mais efficaces (les maquillages, les arbres, la dĂ©composition image par image des corps) et un ton naviguant Ă  loisir entre horreur, gore et second degrĂ© Ă  mourir de rire avec son montage cut, Sam Raimi y va franco et ne baisse jamais le rythme pour garder le spectateur accrochĂ© Ă  son fauteuil.

Evil Dead CabaneL’autre grand atout du film c’est aussi cet esprit de film tournĂ© entre pote qui nous laisse nous rapprocher du destin des personnages et de Bruce Campbell en particulier. En effet, le pauvre Ash va voir ses amis disparaitre  et devoir lutter contre les dĂ©mons. Les jeunes peuvent facilement s’identifier Ă  ce hĂ©ros ressemblant Ă  monsieur tout le monde mais qui va s’en prendre plein la tronche pendant tout le film. Peu Ă  peu le charisme du personnage s’Ă©toffe et va porter le film sur ses Ă©paules. Pas Ă©tonnant que son personnage soit aujourd’hui culte, surtout après les deux suites et sa greffe de tronçonneuse, en faisant le premier « hĂ©ros » dans la ligne des figurines « Movie Maniacs », au milieu de Freddy, Jason, et autres Predators.

Evil Dead demonTrès vite, le film se fait remarquer sur quelques marchĂ©s du film. Il faut dire qu’au milieu des produits gores pour gore, Evil Dead se dĂ©marque avec une dimension fantastique plus importante, un humour dĂ©sopilant et une parfaite maĂ®trise de la camĂ©ra. Il sort donc dans quelques petits cinĂ©mas sous le nom d’Evil Dead, encouragĂ© par l’intĂ©rĂŞt de Stephen King pour le film. Évidemment, l’effusion de sang et de violence attire les foudres des autoritĂ©s et le film sera censurĂ© dans plusieurs pays. Mais grâce au marchĂ© de la vidĂ©o, le film se fera connaitre et c’est ainsi que, passant de main en main pendant toute une dĂ©cennie, il deviendra culte. Il sera mĂŞme l’une des plus grosses ventes vidĂ©os l’annĂ©e de sa sortie, faisant la joie des video-clubs. Evil Dead Bruce Campbell AshForcĂ©ment, Sam Raimi n’allait pas s’arrĂŞter lĂ  et signe donc deux suites qui entretiendront la lĂ©gende et feront de lui un rĂ©alisateur en vue qui, après les plus calmes Un plan simple et Intuitions, nous gratifiera d’un Spider-Man enlevĂ© dans lequel on retrouvera bien son style (en particulier avec Doc Octopus dans le 2e volet).

De son cĂ´tĂ© Evil Dead a fait son bonhomme de chemin et influencĂ© un paquet de jeunes rĂ©alisateurs des annĂ©es 90 et 2000. En effet, avec Peter Jackson (et son Bad Taste), le style de Sam Raimi se retrouve dans nombre des rĂ©alisations gores de nos jours (Eli Roth et son Cabin Fever n’est que le plus Ă©vident). Mais Raimi n’a jamais abandonnĂ© sa voiture (que l’on retrouve dans tous ses films) ni son style qu’il avait mĂŞme remis au gout du jour dans le gros train fantĂ´me Jusqu’en Enfer. Et Ă  ce rythme lĂ , c’est bien jusque lĂ  qu’on suivrait le rĂ©alisateur !

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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