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En manque de films sur l’amour sincère, de comédies romantiques originales et réussies. Rassurez-vous, la rentrée vous offre Crazy Stupid Love, probablement le meilleur film romantique de l’année.

Après I love you Phillip Morris, les audacieux réalisateurs Glenn Ficarra et John Requa passent au film de commande avec Crazy Stupid Love sur un scénario qu’ils n’ont pas écrit. Tout de suite on sent le risque de se retrouver avec une énième comédie romantique chorale accumulant les clichés, les violons et les scènes déjà vues mille fois. Perdu, avec ce film, on se prend tout de suite d’affection pour des personnages très bien écrits et dont les réactions, les doutes et les espoirs sont partagés par toute la famille. Une vraie réussite pleine de sensibilité.

Le film commence mal pour Cal Weaver. Sa femme pique une crise de la quarantaine et lui demande le divorce après l’avoir trompé. A force d’errer dans les bars pour noyer son chagrin dans l’alcool, il va rencontrer Jacob, tombeur de première, qui va le prendre en main afin qu’il refasse sa vie. C’est ainsi que nous allons apprendre à connaitre toute une famille de personnages hauts en couleurs et aux préoccupations toutes humaines, loin des clichés du genre.

Ainsi, pour une fois, c’est la femme de Cal qui cause la rupture du couple, chose assez inédite et qui révélera la sensibilité des hommes (car oui, il ne faut pas croire, les hommes aussi sont sensibles) et ce sera ici bien plus facile de s’identifier au personnage. Mais si Cal est le personnage central de Crazy Stupid Love, impeccablement interprété par un Steve Carrell touchant, jamais son entourage ne sera oublié, offrant ainsi une galerie de portraits complète et intergénérationnelle pour parler de l’amour sous toutes ses formes.

Ainsi, à côté de Cal, nous allons apprendre à connaître sa femme (remarquable Julianne Moore), son fils Robbie en proie au premiers émois pour sa baby-sitter, son acolyte Jacob (Ryan Gosling au top de son sex appeal) et sa future conquête incarnée par la charmante Emma Stone ou encore son coup d’un soir pour oublier (la délirante Marisa Tomei). Chacun écope d’un rôle assez approfondi pour s’attacher à lui et comprendre sa vision de l’amour (sable, frivole, compétitif ou inconditionnel) en détournant intelligemment les clichés inhérents au genre.

Mais en plus de personnages particulièrement bien écrits et interprétés, les deux réalisateurs arrivent à maintenir le rythme sur 2h de film, chose qui n’est pas facile pour ce genre de film. Mais ici, malgré quelques petits passages un peu lents pour faire avancer le récit et toujours s’attacher aux personnages, on ne voit pas le temps passer et nous avons même envie de rester plus longtemps avec eux. Il faut dire qu’en plus les répliques sont parfaites. Que ce soit lorsque Jacob reprend en main Cal ou lorsque Emily avoue en pleurs traverser une crise et aller voir seule un navet au cinéma, tout est bien écrit pour que les moments les plus émouvants ne virent jamais au tire-larme mais au contraire redonnent espoir et le sourire.

Au fond, Crazy Stupid Love serait le mélange parfait entre l’histoire d’amour chorale à la Love Actualy et l’écriture indé d’un Little Miss Sunshine avec ces personnages fouillés et sans clichés un peu loosers mais qui ne perdent jamais espoir. Le message est ici bien amené et jamais trop guimauve. Impossible de bouder son plaisir après deux heures en compagnies de comédiens au top dans une histoire pareille. Un vrai bon moment.