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Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, critique

posté le 08/10/2010

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Chaque annĂ©e  l’automne arrive, cachant le soleil, faisant tomber les feuilles et laissant la nuit tomber plus tĂ´t. C’est aussi chaque annĂ©e l’occasion de dĂ©couvrir un  nouveau Woody Allen. Et cette annĂ©e, c’est avec le titre bien trouvĂ© mais plutĂ´t long Vous allez dĂ©couvrir un sombre et bel inconnu de nous laisser une petite impression de dĂ©jĂ  vu.

En fait, Woody Allen, c’est un peu comme le beaujolais nouveau. Chaque annĂ©e, Ă  l’approche de sa sortie, on l’attend, on va le voir avec plaisir, on apprĂ©ciera ce petit goĂ»t qu’on aime bien retrouver sans pour autant dĂ©guster un grand vin, et puis on l’oubliera vite pour recommencer l’annĂ©e suivante. MĂŞme si le beaujolais n’arrive qu’en novembre, c’est dĂ©jĂ  le sentiment que nous procure ce sombre et bel inconnu que nous allons rencontrer.

Après avoir reposĂ© quelques instant ses valises Ă  New-York dans le très sympathique Whatever Works, l’oncle Woody revient donc pour sa tournĂ©e europĂ©enne en nous proposant une petite comĂ©die de mĹ“urs au cĹ“ur de Londres (dĂ©cor tout de mĂŞme Ă´ combien anecdotique pour le film). Et comme Ă  son habitude il nous parle de personnages un peu frustrĂ©s, enfermĂ©s dans leurs habitudes, leurs petits travers, leur avancĂ©e dans l’âge. Helena vient donc de se faire plaquer son mari après 40 ans de mariage. Celui-ci, refusant l’idĂ©e de vieillir s’est trouvĂ© une nouvelle pĂ©pĂ©e qu’il exhibe devant sa fille qui a fait un mauvais mariage et ne rĂŞve que de s’enfuir avec son patron alors que son mec, auteur au rabais, tombe amoureux de la voisine d’en face… vous suivez ? Bon rassurez-vous, c’est bien plus clair dans ce film qui n’ai finalement l’air que d’un vaudeville de théâtre assez classique comme Woody Allen l’Ă©voque dès le dĂ©but avec la citation empruntĂ©e Ă  Shakepseare « une histoire, racontĂ©e par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie… rien. »

Fidèle Ă  lui-mĂŞme, le rĂ©alisateur parle donc de ces petits sujets quotidien qu’il affectionne avec son sens de l’humour si caractĂ©ristique, avec lĂ©gèretĂ© mais se moquant bien de cette recherche du bonheur au travers de petits ou gros mensonges, envers les autres ou Ă  soi-mĂŞme et que l’on fini par assumer ou non. L’intrigue se suit avec un petit plaisir certain, d’autant que la troupe d’acteur dirigĂ©e par le rĂ©alisateur est particulièrement efficace. On retiendra en particulier Gemma Jones accro Ă  la voyante lui promettant qu’elle va rencontrer ce fameux sombre et bel inconnu, la crise de la soixantaine d’Anthony Hopkins, la simplicitĂ© et l’Ă©lĂ©gance de Naomi Watts, la beautĂ© simple et touchante de Freida Pinto, sans oublier les plus sombres Josh Brolin et Antonio Banderas et la futilitĂ© de Lucy Punch. Un casting haut en couleur qui suffit lui-mĂŞme Ă  nous faire passer un agrĂ©able moment, sans se pencher sur les autres aspects du film.

Mais voilĂ , Ă  trop connaitre le goĂ»t d’un vaudeville made in Woody Allen, on n’a plus vraiment de surprise. En surface, on prend un peu de plaisir, mais rapidement les ficelles sont lĂ  et ça sent le rĂ©chauffĂ©. Un peu comme si il nous avait ressorti une cuvĂ©e prĂ©cĂ©dente en changeant juste une petite note pour varier le goĂ»t. Anecdotique comme le beaujolais nouveau, Vous allez rencontrer un sombre et bel inconnu a donc cette sympathique saveur que l’on ne gardera pas en bouche longtemps.

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