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L’Homme qui voulait vivre sa vie, critique

posté le 01/11/2010

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Doute sur son identitĂ© ou ses envies, l’Homme qui voulait vivre sa vie, laisse un sentiment ambigu Ă  la sortie mais nous rappel tout le talent de Romain Duris. C’est dĂ©jĂ  ça.

L'homme qui voulait vivre sa vie afficheEn adaptant le roman de Douglas Kennedy, Eric Lartigau change de registre pour entrer dans un drame identitaire qu’il remanie Ă  sa manière. Paul Exben est un avocat qui va voir son pathĂ©tique mais pas si dĂ©sagrĂ©able quotidien dĂ©truit. C’est alors qu’il se ressaisit et s’invente une toute autre vie qui va le mener vers d’autres horizons.

On ne va pas y aller pas quatre chemin (contrairement au film), si je n’ai pas spĂ©cialement accrochĂ© au film, c’est bien Ă  cause de la première partie tout simplement insupportable. Toute la quintessence du cinĂ©ma dramatique français parisiano-parisien est reprĂ©sentĂ©e avec beaucoup de lourdeur. Encore une histoire de couple bourgeois malheureux, qui se dĂ©chire et essaie de tenir un peu le coup mais doit finir par regarder la vĂ©ritĂ© en face. Ajoutez des dĂ®ners et verres de vin dans chaque scène et vous avez tout ce qui est parfaitement dĂ©testable dans notre cinĂ©ma. Dès lors, impossible d’accrocher Ă  ce film qui nous envoie une image dĂ©primante du quotidien qui perdurera tout le long.

Heureusement, l’intrigue dĂ©collera ensuite lorsqu’un Ă©vĂ©nement (que je ne rĂ©vĂ©lerait pas ici pour laisser un peu de surprise) fera que Paul ira vivre une autre vie, loin de tout, au Montenegro pour devenir photographe. LĂ , ça devient plus intĂ©ressant. On comprend l’utilitĂ© de la longue première partie (sans pour autant excuser son clichĂ©) qui permet de montrer tout ce qu’a perdu le hĂ©ros et la quĂŞte identitaire qu’il va poursuivre. Mais un paquet de longueurs prĂ©sentes pour montrer le combat interne du hĂ©ros viennent alourdir le propos alors qu’il aurait gagnĂ© en impact à  le traitant plus simplement.

Tout est une question de goĂ»t personnel, mais je n’ai donc pas accrochĂ© au film malgrĂ© son sujet très intĂ©ressant et bien mis en scène par unEric Lartigau qui montre ici un potentiel intĂ©ressant hors du registre de la comĂ©die. Il s’approprie ici complètement le rĂ©cit et fait preuve d’une maitrise de son histoire, de ses personnages et de ses dĂ©cors naturels exemplaire. Le film aurait sans doute gagnĂ© en efficacitĂ© et en rythme Ă  ĂŞtre traitĂ© sous un angle thriller mais on sent que ce n’est pas ce qui intĂ©resse le rĂ©alisateur (Ă  mon grand regret).

L’autre atout du film est Ă©videmment Romain Duris. Encore une fois, l’acteur dĂ©montre qu’il est bien l’un des plus talentueux de sa gĂ©nĂ©ration avec son jeu spĂ©cial mais montrant tout le dĂ©bat, le doute de son hĂ©ros. Duris nous entraine dans le drame que vit Paul Exben. L’acteur y est Ă©poustouflant et une nomination aux cĂ©sars ne sera pas volĂ©e. A ses cĂ´tĂ© on retrouve une Marina FoĂŻs au rĂ´le difficile de l’Ă©pouse qui n’est pas heureuse et sera le point de dĂ©part de la nouvelle vie d’Exben, Catherine Deneuve en mère adoptive tendre et Niels Arestrup en père de substitution donc chaque phrase prononcĂ©e devient dĂ©clenche le rire, la colère ou la tristesse du spectateur.

Sur le plan formel (mise en scène, qualitĂ© d’Ă©criture, jeu des acteurs), L’Homme qui voulait vivre sa vie est donc très bon, mais il est dommage que la première partie et les longueurs qui suivent plombent le film et nous empĂŞchent de nous identifier au hĂ©ros et Ă  cette froide histoire pleine de tristesse.

Merci en tout cas Ă  Ulike et Europacorp pour l’invitation Ă  l’avant-première suivie d’un dĂ©bat fort intĂ©ressant avec Eric Lartigau et Marina FoĂŻs que vous pouvez retrouver ci-dessous.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. jeff
    08/06/2013 Ă  20:49 | #1

    MontĂ©nĂ©gro ? Le film se passe en Hongrie …
    Et Romain Duris est un tocard à qui le rôle de  » parisien  » que tu décris tant sied à ravir.