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LE PIC DE DANTE, l’éruption volcanique qui fait flop

posté le 28/10/2010

Film catastrophe de la moitié des années 90, c’est le PIC DE DANTE qui symbolise une nouvelle page de ces nanards du jeudi. Explication !

 

En 1997, je rêvais de voir LE PIC DE DANTE, film catastrophe comme on appelle ces longs-métrages présentant une situation inextricable, ou la nature (souvent) se déchaîne contre les humaines et ceux-ci ne peuvent rien faire d’autre que de fuir, et puis se retourner pour tenter de limiter les dégâts (oui, en amérique on ne recule pas face à l’adversité). Mais déjà, à l’époque, il fallait faire des choix au cinéma et le genre n’était pas vraiment ma tasse de thé. Il était caractérisé par des scénarios plutôt minces, des personnages de héros-sauveteurs assez lisses, garnis de boulets qui inexorablement faisaient qu’au final, l’action n’était pas centrale. Même sauce à chaque fois, des petits enfants et un intérêt amoureux venaient se mettre aux côtés du personnage principal pour mettre des bâtons dans les roues de l’histoire : au lieu de se sauver face aux éléments naturels enragés, le héros doit porter secours aux moins valeureux et moins intelligents, gagnant ainsi son statut de héros mais perdant grandement en crédibilité. Le film passant à chaque fois de la case « ACTION » à « FAMILLIAL ».

 

Et c’est bien ce qui se passe avec LE PIC DE DANTE, une des dernières tentatives hollywoodiennes dans les années 90 de faire d’un vulgaire pétard mouillé, un blockbuster. Au milieu des INDEPENDANCE DAY, DEEP IMPACT, ARMAGGEDON, VOLCANO, autres superproductions, LE PIC DE DANTE a eu du mal à trouver sa place. Attendu comme un film catastrophe écolo marquant, il se révèle ennuyeux avec des histoires parallèles d’une sérieuse futilité et occupant beaucoup plus de place que l’action elle-même.

 

L’histoire : un vulcanologue chevronné sur le déclin (érodé par la vie et son travail) mène une existence plutôt solitaire après que l’évacuation d’une ville sinistrée se soit mal passée et a coûté la vie à sa dulcinée. Il se voit recontacté au beau milieu de ce qui semble être une préretraite afin d’aller investiguer une situation sismique anormale, mais dont il est extrêmement suspicieux : il va d’ailleurs être le seul à se dire que la situation est urgente et que la détresse est ultime mais, personne ne l’écoutera, pas même son équipe ni son patron… Donc, la population incrédule et ses proches collaborateurs vont mener la ville à sa perte par leur ignorance, donnant affreusement raison au héros (oui car c’est lui le héros du film, vous l’aurez deviné). Le volcan, malheureusement joue un second rôle minable dans toute cette histoire.

 

En effet, c’était sans compter sur la « love-story » ridicule qui va s’installer entre le vulcanologue et la maire de la ville (qui le croit, seulement pour ses beaux yeux, on peut se demander) jouée par une Linda Hamilton aussi lessivée qu’excitée telle une gamine à son premier « date ». Cette intrigue va polluler méchamment l’intérêt pour ce film d’action au point où on prie pour que le fameux Pic daigne bien se réveiller pour ensevelir la gentille petite famille (bah oui, la maire de la ville trimballe 2 petits enfants casse-cou et casse bonbons, pour rester poli) sous une coulée de lave, semant une once de tragédie dont aurait bien eu besoin le film. Mais non, le vulcanologue déconfit, joué par un Pierce Brosnan singeant parfaitement les expressions d’un magma figé, illumine sa prestation de son air maussade. Sorte d’aventurier se sortant de toutes les situations alors qu’il ne paye vraiment pas de mine, et loup solitaire, il tombe amoureux de l’élue de la municipalité et se prend d’affection pour la petite bourgade… sigh…

 

Ca c’est pour l’histoire. Brièvement, les moyens décuplés pour servir le petit bout de scénario restant n’est pas franchement joli : voiture traversant une coulée de lave sans fondre complètement et continuant de rouler encore pendant quelques bons kilomètres, barque qui n’en finit plus de prendre l’eau acide mais sans jamais vouloir vraiment couler, chien qui s’échappe bien évidemment pendant la catastrophe mais qu’on finira bien sûr par retrouver sain et sauf (eh oui, les animaux de compagnie ne périssent jamais dans les films catastrophes), voiture restant bloquée au milieu d’une rivière mais qui repart au bon moment… passons. La technique est au service de toutes ces niaiseries scénaristiques : enchaînement curieux de scènes, transitions trop hâtives, focus sur l’échappée des 4 protagonistes principaux (la famille recomposée, équation infernale du film catastrophe) alors que la ville se carapate et périt dans tous les sens.

 

Enfin, le plus tragique, c’est qu’on attend bel et bien que le volcan veuille bien exploser, tel le Titanic sombrant enfin au bout de 3 heures de film,… Eh bien rien. L’utilisation quasi névrotique de maquettes pour les scènes de destruction, recouvertes d’un nuage persistant et épais de cendres, jette un voile bien triste sur l’intérêt premier de l’affiche : à savoir, un volcan qui explose.

 

 

Regardez le trailer, car toute l’action est dedans, et sans les moues figées de Mr Brosnan. Voilà comment apprécier ce long-métrage en accéléré, comme regardez des photos de vacances et se dire que ça n’est vraiment pas la peine d’y aller. On ne m’y reprendra plus à vouloir regarder un film « catastrophe ».  

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