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JUDGE DREDD, la loi du nanard c’est lui

posté le 19/08/2010

Cette semaine, sortie de « The Expendables » (nanard en puissance), la tentation était trop forte d’aborder non pas un film d’action classique avec à l’affiche Sylvester Stallone, mais un de ses films les plus ratés qui surfait sur la vague des productions post-action movie 80’S. Et puis en pleine frénésie des adaptations de super-héros, JUDGE DREDD en nanard-culte tombe à pic.

JUDGE DREDD est un film américain de Danny Cannon (réalisateur qui à part des séries, ne fera pas grand-chose de notable par la suite) sorti en 1995. Il est l’adaptation du comic book du même nom paru la première fois en 1977 et qui met en scène un super flic à la fois juge et bourreau aux prises avec la violence quotidienne d’un monde post-apocalyptique complètement taré.

L’histoire de JUDGE DREDD reprend trait pour trait ce postulat de base et plonge donc notre Sly international au milieu d’un film de Science-Fiction à la mode de Demolition Man auquel on aurait rajouté l’hyper violence de Robocop 1. Sylvester Stallone incarne donc le super juge qui est le meilleur dans son métier et va vite se retrouver confronté à son némésis bien décidé… à foutre le bordel. La ville de Méga City One est déjà gangréné par la violence urbaine mais c’est sans compter sur le retour de Ricco, le pire ennemie du Juge Joseph Dredd, bien décidé à tirer à tout bout de champ sur tout le monde et d’accéder aux plus hautes sphères du pouvoir afin de… continuer à semer le chaos au nom du libre arbitre. Oui c’est un peu faible mais c’est la morale du film, ce qu’on peut en comprendre. Car au-delà de l’univers de Science-fiction dépeint, se retrouve mêlé au milieu des intrigues de pouvoir de la caste dominante des « Juges Suprêmes » la thématique du clonage et les fantasmes ratés d’une société prêchant l’annihilation de l’émotion humaine car responsable de troubles civiques (sigh).

Croisement entre un Blade Runner sous acide et un Total Recall bourré de flics et de vilains délinquants, le monde du Juge Dredd est chaotique, surtout pour le voile de fumée verte qui masque les défauts du désert menaçant entourant la ville où se déroule l’action, procédé très cheap pour singer un futur dévasté.

En plus des thématiques assez ringardes car plutôt classiques pour un film de Science-fiction et puis surtout vues et revues, accompagné d’effets spéciaux très limites (on regardera avec un immense dégoût la scène de poursuite entre Dredd et des gardes en moto/landspeeder), JUDGE DREDD est insoutenable pour tout ce qui a été construit autour de Stallone. Là où Total Recall pêche car Arnold Schwarzenegger est un très mauvais acteur mais le reste de la production l’entourant est tout à fait correct, JUDGE DREDD est épouvantable car Stallone y croit trop, surjoue, et surtout tout ce qui est sensé le mettre en valeur le dessert. Rien qu’a voir l’horrible side-kick dont on l’a affublé (Rob Schneider, sorte d’Adam Sandler à la manque, c’est dire) dans le rôle du « gars qui se retrouve au milieu de l’histoire et qui n’est même pas drôle », le costume en plastique jaune et bleue que même un enfant de 8 ans ne voudrait porter pour jouer ou encore toute l’intrigue sans intérêt sensé nous donner envie de voir le Juge Dredd faire la justice. Justement, de justice, il en est beaucoup question, surtout lorsqu’il s’agit d’appliquer la loi comme un bureaucrate inflexible fanatique et extrémiste, cherchant la moindre occasion pour soit envoyer une personne en prison pour un délit aussi important que cracher par terre, soit (juger) tuer tout le monde de façon expéditive (scène d’introduction d’anthologie). Dans ce pseudo buddy-movie psychotique, chaque délinquant est un décérébré anarchiste et chaque juge est un sociopathe fou de la gâchette.

Pour résumé, course-poursuite moche, flinguades débiles à tous les coins de rue, histoire sans surprise, morale plus que bafouée, tout est fait pour déboussoler notre Sylvester Stallone qui semble bien perdu et désolé de jouer dans ce film (bien que dès fois il affiche des airs hautains ridicules). Rappelez-vous, à l’époque, il était bien en quête d’un film qui le sortirait de son image de gros bras stupide, sa carrière n’étant resté qu’au niveau de superproductions musclées éclaboussant l’écran de cervelle manquant au propos. Ca n’est donc pas dans JUDGE DREDD que Stallone ne trouva le salut, cette adaptation de comics (pas non plus exceptionnel sur le papier glacé) étant un four total, lourd et ennuyeux.

En somme : un comic-book sans trop d’intérêt associé à un acteur qui souhaite tellement montrer ses talents, affublé d’un scénario bidon et d’acteurs anxiogènes… un bon nanard !

Le trailer résume pas mal tout ça !

publié dans :Film pas très bon du jeudi

  1. 19/08/2010 à 14:28 | #1

    Ouais mais c’est le genre de nanar qu’on aime, fin moi du moins celui là je l’aime 😀

  2. chris
    19/08/2010 à 15:17 | #2

    C’est le 2ème but de cette rubrique : rédacouvrir nos plaisirs coupables. Ces films nazes qu’on aime trop !! Et des fois, pas…

  3. 19/08/2010 à 19:07 | #3

    « Double dérouillée !!! »
    Stallone et Schwarzi ont fait une belle quantité de nanards quand même…mais qui sont cultes malgré tout!
    g regardé « L’Effaceur » l’autre jour…un grand moment de cinéma 😛

  4. Noel
    19/08/2010 à 20:49 | #4

    Je suis sur que je rate des one-liners bidons a faire tomber son pop corn mais je me contenterais de ta critique et de la bande annonce. Woah.

    J’en profites puisqu’on parle de Rob Schneider – je le connais surtout grace à cette critique assassine de Roger Ebert qui me fait toujours marrer.
    http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/20050811/REVIEWS/50725001

    Je le cite pour le plaisir: « Schneider was nominated for a 2000 Razzie Award for Worst Supporting Actor, but lost to Jar-Jar Binks. »

    Ouch.

  5. chris
    20/08/2010 à 13:59 | #5

    « Mr Schneider, your movie sucks !! » mdr 🙂