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BITCH SLAP, girl power

posté le 18/11/2010

Des jolies Babes, des gros flingues, des bagnoles, de l’action et un magot caché quelque part, tout le monde cherche quelque chose… mais vous comprendrez.

3 jeunes femmes autant vêtues que des escort-girls peu farouches pendant une canicule et pour le coup physiquement fort bien charpentées, se retrouvent au milieu du désert à la recherche d’un magot dérobé par une petite crapule travaillant pour la pègre dirigée par la main sans pitié d’un boss aussi terrible que mystérieux. Sur place, les différents flashback inversement chronologiques établissent peu à peu l’enchaînement des événements précédents cette situation et font état des passés de chacun des protagonistes mais aussi de leurs objectifs personnels. Au menu, des empoignades, des tensions, des coups-bas et pas mal d’explications sexy avec un second degré assumé voire essentiel pour survivre aux premiers rounds.

Pour parler de BITCH SLAP, il faut d’emblée prendre connaissance des différentes origines de la production. Plusieurs papas peuvent être désignés coupables pour cette orgie de baston et de gros nibards (oui ça peut sembler cruel et vulgaire dit comme ça mais il s’agit bien ici des 2 moteurs du film). Tout d’abord, comme tous les films de Quentin Tarantino et de Robert Rodriguez, BITCH SLAP « emprunte » pour ne pas dire « pompe allègrement » dans les films de genre des années 50 à 70. Ces films d’action de séries B dont raffolent éperdument les 2 réalisateurs, avec tous leurs cortèges d’héroïnes BadAss, de personnages bien particulier, de succession de scènes de bagarres plus chorégraphiées que sensées, sont ici également repris à foison pour donner un cocktail explosif, agréable au regard. L’autre responsable est le réalisateur Rick Jacobson, plus connu pour avoir tourné des épisodes des séries erotico-fantasique HERCULE et XENA LA GUERRIERE, ainsi que de la série qui a fait comprendre à tous que maillot rouge de 14 ans + silicone faisaient bon ménage : ALERTE A MALIBU. Là, on comprend mieux avec quels antécédents biologiques le film part car on retrouve dans BITCH SLAP tous les ingrédients qui ont fait le succès / le ridicule de ces productions.

Donc dans ce film sorti il a tout juste 1 an, le maître mot est l’action over-sexy. Et ici, pas de demi-mesure, point de subtilité. Là où les films d’actions usent à chaque fois fébrilement des ressorts de filles sexy, armes destructrices, bolides rutilants, looks soignés de clip MTV, multiples scènes de baston, truands très vilains, mises à mort les plus ingénieuses les unes que les autres, BITCH SLAP assume à 200% les clichés et s’en moquent. C’est bien  là le deuxième point fort du film (le 1er étant les jolies nanas, faut suivre tout de même !).

Mais, car il y a un mais sinon ce film n’aurait pas gagné sa place au panthéon des nanards, bien qu’assumé et revendiqué, le côté gros nibards et action se révèlent un mélange vulgaire indigeste à la limite du supportable tant on s’embourbe dans une dualité parodique/sérieux dont on ne sait où poursuivre. En effet, à trop vouloir se moquer du genre et reprendre les codes pour en faire 90 minutes de divertissement pur, de flinguades et de crêpages de chignons entre superbes créatures, BITCH SLAP se prend un peu les pieds dans le tapis et nous entraîne dans un puits sans fond. Bien que le scénario soit plutôt bien ficelé, aucune zone d’ombre ne subsiste au lever de rideau final ce qui est très appréciable, le déroulement du film se cantonne à un espace de désert où le trio de gonzesses (une danseuse/stripteaseuse plutôt bête, une action-woman calme mais déterminée et une boxeuse/tueuse psychotique) trouvent le moyen de se foutre sur la gueule à plusieurs reprises. Cela a pour effet de lasser le spectateur qui aurait aimer voir l’action se porter ailleurs que sur le même plateau.

Quelques flashbacks remontant le fil de l’histoire ce qui est soi dit en passant un procédé simple mais très sympa, nous montrent des scènes ailleurs qui sont tragiquement des incrustations horribles, dignes d’une série TV séries Z. Justement, en hommage à ces séries, le réalisateur trouve le moyen de placer ses vieux potes Kevin Sorbo, Micheal Hurst, les Hercule et Iolas de la série anachronique et bikini en cuir HERCULE, dans des seconds rôles assez sympa, ainsi qu’un caméo très discret de Lucy Lawless, XENA LA GUERRIERE.

Ne vous y trompez donc pas, sous ses extĂ©rieurs de film sexy avec des actrices over-pulpeuses, de promesse de scènes faisant bourgeonner un adolescent et frĂ©mir une nonne, ou de destructions explosives, BITCH SLAP est plutĂ´t dĂ©cevant. Poitrines dĂ©ployĂ©es, positions lascives plus que suggestives, invitation au voyage lubrique, parties de femmes exhibĂ©es fièrement sont les signaux complètement indiscrets envoyĂ©s Ă  destination des mâles. Au-delĂ  de ses très beaux atouts, le pot-pourri de sex & guns est une douche froide assez pĂ©nible. Pas de quoi se lever la nuit, autant au niveau des moyens mis en place (l’avalanche d’insertions moches et de Bad-Acting peut ĂŞtre simplement fatiguant Ă  la longue) que de l’imagerie lourdement usĂ©e, BITCH SLAP n’est rien d’autre que le croisement entre un film Ă©rotique prude et une comĂ©die d’action ratĂ©e. En fin de compte, une simple soufflante…

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