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Culte du dimanche : Kill Bill

posté le 04/04/2010

Quentin Tarantino a le chic pour offrir des films instantanément cultes. Évidemment, quand il nous offre le diptyque Kill Bill avec sa muse Uma Thurman, cela n’échappe pas à la règle.

Parce que pour des raisons indépendantes de ma volonté il n’y a pas eu de culte du dimanche la semaine dernière, je vous propose aujourd’hui une double ration. Au programme, les deux volets de Kill Bill de Quentin Tarantino.

Tout commence lors du tournage de Pulp Fiction, lorsque Tarantino et Uma Thurman imaginent une histoire de vengeance avec pour héroïne, « la mariée ». Près de 10 ans plus tard, cette histoire se retrouvera enfin sur les écrans avec un film en deux parties hommages aux films de samouraï, kung-fu ou western-spaghetti chers au réalisateur.

Suite à l’ambition de Quentin Tarantino qui voyait un long film 4 heures, les frères producteurs Weinstein ont décidé de couper le film en deux parties. Mais évidemment, connaissant Tarantino, ces deux parties, ne sont pas un film coupé en deux mais bien deux films fort différents, le second répondant aux questions du premier et chacun ayant ses propres influences. Ainsi, le premier volet sera un pur film d’action. On y découvre le réveil de la mariée dont le nom restera secret et les débuts de sa vengeance. Le second sera quand à lui plus lié à l’intrigue, aux sentiments et aux dialogues purement tarantinesques. Deux parties opposées mais ô combien complémentaires.

La mariée, c’est Uma Thurman, qui obtient ici son plus beau rôle. Celui d’une femme abattue froidement par des tueurs professionnels et qui se réveille 4 ans plus tard avec une furieuse envie de vengeance. Elle abattra ses adversaires un par un, du Japon à la roulotte en plein désert texan, de préférence au sabre. Et ses adversaires, ce sont l’habitué Michael Madsen, la trop rare Darryl Hannah, Lucy Liu, Viviva A. Fox et surtout le retour de David Carradine. Car Tarantino adore donner de beaux rôles (souvent leurs meilleurs ?) aux oubliés du grand écran ou figures historiques de son cinéma bis comme Carradine ou Michael Parks, Sonny Chiba, Gordon Liu.

L’autre marque de fabrique de Tarantino est sa réalisation. Et si dans la première partie, il s’éclate et nous prouve qu’il peut aisément filmer d’incroyables scènes d’actions parfaitement chorégraphiées et manipuler la caméra pour nous offrir un plan séquence inédit pour visiter les lieux du futur massacre, dans la seconde, il sera plus sobre mais fidèle à lui même tout en nous faisant souffrir le martyre de l’enterrement de la mariée vivante. En effet, dans Kill Bill, on retrouve tout ce qui fait Tarantino et son cinéma bis adoré. Ces personnages décalés, losers à la gâchette facile, ces plans typiques sur les pieds et dans les coffres de voiture, ces dialogues à rallonge mais avec du sens, ses références toutes personnelles, une bande originale rétro d’enfer et le chapitrage du film.

Ces personnages, ce sont donc la Mariée, femme et mère indomptable et charismatique, Bill, tueur en chef, papa poule et au final grand romantique. Et il y a Budd, le frère loser qui n’a rien trouvé de mieux que d’être videur dans un bouiboui ou O-ren I Shii, devenue reine du crime au Japon. Ces dialogues, sont sont ces tirades sur l’identité secrète de Superman ou la description de la Black Mamba. Ces références, ce sont cette combinaison jaune digne de Bruce Lee, ces masques du Frelon Vert, ce passage racontant l’enfance d’O-ren en anime japonais, cet apprentissage du kung-fu avec un maître millénaire. Cette musique d’enfer, c’est ce mélange entre Ennio Morricone, Shivaree et les compos de RZA . Ce chapitrage, c’est commencer le film par le second meurtre, commencer le second film par le début de l’histoire et montrer au court d’un long flash-back comment la mariée va s’en sortir. Bref, c’est tout simplement l’hommage de Tarantino à tous ces films violents et profondément passionnés qui ont bercé son adolescence et fondé son cinéma.

En deux film, Quentin Tarantino aura donc imposé l’une des héroïnes les plus charismatiques au cinéma des années 2000 et offert un concentré de cinéma bis de haut-niveau, lui redonnant ses lettres de noblesse à travers une histoire racontée de manière unique, violente mais pleine de sentiments forts. Évidemment, Tarantino oblige, Kill Bill a été présenté à Cannes (hors compétition) et a rencontré un grand succès public. Tous ces éléments ont rendu le film directement culte. Reste à voir ce que deviendra le fameux montage en un seul film que nous promet Tarantino depuis un moment et ce prochain Kill Bill 3 qui verra la vengeance de la fille de Vernita Green.

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publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 04/04/2010 à 20:43 | #1

    Tiens je ne savais même pas qu’il y avait un Kill Bill 3 en préparation… En même temps, le nombre de films en projet qu’on attribue à Tarantino est assez conséquent.
    Bizarrement, Kill Bill est loin d’être mon Tarantino préféré.

  2. 10/04/2010 à 18:53 | #2

    Moi je suis fan. Déjà parce que je n’adule pas Tarantino (j’ai vu Reservoir dogs sur le tard et n’ai pas vraiment aimé) mais surtout parce que ces films me parlent directement, jouant avec mon imaginaire et des références dont je partage la plupart. Bref, suis en phase. J’ai kiffé de la 1e à la dernière seconde, et ils ont été les premiers disques achetés en blu-ray (juste après 2001, faut pas pousser non plus !).
    J’étais au courant pour le projet sur la vengeance de la fillette, ils en ont brièvement reparlé l’an dernier.

  3. 28/05/2011 à 11:17 | #3

    J’aime vraiment votre article. J’ai essaye de trouver de nombreux en ligne et trouver le v?tre pour être la meilleure de toutes.

    Mon francais n’est pas tres bon, je suis de l’Allemagne.

  4. 18/12/2011 à 19:46 | #4

    Un film proprement ridicule ! De plus, cette Thurman avait campé le personnage d’Emma Peel où elle fut fort mauvaise à côté de Diana Rigg. Ce personnage-là dans Kill Bill s’inspire encore de The Avengers et reprend jusqu’à l’emmapeeler. C’est grotesque. DR est 1000 fois meilleure.

  5. FredP
    18/12/2011 à 19:57 | #5

    Votre animosité envers Uma Thurman ne viendrait-elle pas du fait qu’elle ai joué dans cette piteuse adaptation de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir ? Parce qu’il faut être aveugle pour ne pas reconnaitre que The Bride est le rôle de sa vie à cette chère Uma.