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Cellule 211, critique

posté le 06/08/2010

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L’Espagne nous sĂ©questre de force dans la Cellule 211 ! C’est parti pour une plongĂ©e dans un enfer carcĂ©ral coup de poing.

Il faut croire que les films de prison sont Ă  la mode ! Est-ce un effet du succès de Prison Break ? En tout cas, les long-mĂ©trage carcĂ©raux qui dĂ©barquent ces derniers temps (Un Prophète et Dog Pound pour ne pas les nommer) sont de qualitĂ© et dĂ©livrent (façon de parler) toujours une vision autre du monde et de l’actualitĂ©. Et avec Cellule 211 les espagnols n’y Ă©chappent pas.

Daniel MonzĂłn n’y va pas par quatre chemins et nous embarque tout de suite dans la prison, aux cĂ´tĂ© du jeune Juan qui dĂ©bute comme gardien. Mais malencontreusement, il se retrouve piĂ©gĂ© dans une cellule au moment oĂą commence une Ă©norme mutinerie dans le pĂ©nitencier. Pour Ă©chapper Ă  la violence des prisonniers, il se fait donc passer pour l’un d’eux et va mĂŞme, en tout juste quelques heures, se lier avec le grand patron cette rĂ©bellion : Malamadre.

Bon, ok, le concept de dĂ©part est aussi tirĂ© par les cheveux que le dos de Michael Scofield est bardĂ© de tatouages inutiles. Mais force est de reconnaitre qu’il est d’une efficacitĂ© redoutable et on Ă©chappe vite aux gentillets prisonniers de la Fox pour se retrouver avec un ton plus brutal, violent et sombre. Un peu comme si Oz s’Ă©tait mis Ă  la langue de Don Quichotte. Car ici, les dĂ©tenus ne sont pas des enfants de cĹ“ur, mĂŞme si ils dĂ©gagent une humanitĂ© Ă  respecter qui nous fait comprendre leur revendications. Le scĂ©nario est assez redoutable et on se prend vite au jeu en s’imaginant Ă  la place de Juan qui arrive Ă  duper tout le monde. Les rebondissements se suivent et la plongĂ©e dans l’enfer et la violence de la prison se fait toujours plus intense, jusqu’au point de non retour. Certes, certains retournements de situation arrivent un peu vite, d’autres sont parfois un peu prĂ©visibles, et il y a quelques incohĂ©rences mais il n’empĂŞche que la mise en scène nous tient en haleine pendant toute la durĂ©e du film.

Si on reste aussi scotchĂ© c’est parce que l’on a en face de nous des comĂ©diens au charisme impeccable. Luis Tosar en impose vraiment face Ă  la bande de crapules et le jeune Alberto Amman nous fait vivre intensĂ©ment son horrible mĂ©saventure.

Mais Cellule 211 n’est pas seulement qu’un thriller carcĂ©ral bien troussĂ©. Si il fait parler de lui et si il ramasse les rĂ©compenses, c’est aussi parce qu’il parle (comme on en a repris conscience avec Un Prophète en France) d’un lieu que l’on connait mal. Comme un monde parallèle, sĂ©parĂ© de notre rĂ©alitĂ©. Mais pourtant tellement au cĹ“ur de celle-ci. D’autant plus quand en Espagne, la menace terroriste basque de l’ETA est toujours prĂ©sente. Alors le film fait rĂ©sonner l’actualitĂ© avec un point de vue assez brĂ»lant. Une fois qu’on en sait plus sur les conditions de dĂ©tention et le contexte, le film aborde une dimension intĂ©ressante qu’on ne soupçonne pas au premier abord.

Bref, non seulement ĂŞtre enfermĂ© dans la Cellule 211 nous flanque un bon coup de poing dans l’estomac avec une efficacitĂ© imparable mais en plus ça secoue assez la tĂŞte pour en ressortir en ayant un peu rĂ©flĂ©chi au sujet. ForcĂ©ment, cette descente aux enfers n’aura pas Ă©tĂ© vaine.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 10/08/2010 Ă  12:03 | #1

    Ca me tente bien !!!!