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Culte du dimanche : Fight Club

posté le 30/08/2009

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Cette année, le Fight Club de David Fincher fête ses 10 ans. L’occasion de lui dédié un petit culte du dimanche.

Fight Club afficheDavid Fincher est un cinéaste surdoué. Il l’a prouvé dès le début de sa carrière avec Alien 3, l’imparable Seven ou the Game. Mais en 1999, avec Fight Club, il acquière d’un seul coup le statut de réalisateur culte d’une génération.

En adaptant le roman de Chuck Palahniuk, Fincher signe un film contemporain encore plus sombre que ses films précédents.  L’histoire d’un homme qui s’embourbe dans un travail qu’il n’aime pas, célibataire, à la recherche d’émotions en allant dans les groupes de soutien. Jusqu’à ce qu’il fasse la rencontre de Tyler Durden, avec qui il va monter le Fight Club, un club pour se battre, où les hommes vont pouvoir retrouver les vraies sensations, hors du système de consommation.

Fight club ed nortonA travers ce film, David Fincher poursuit donc son exploration des dérives de notre société : système consumériste, perte de repères et d’émotions. Il est donc dans la parfaite continuité de ce qu’il a commencé avec The Game. D’ailleurs, comme dans ce dernier, Fight Club comporte son twist final qui change la vision du film et du héros. En plus des ces thèmes assez noirs, Fincher continue également de parfaire sa mise en scène : des mouvements de caméra virtuelle tout nouveaux et jamais vus qui ne font qu’initier ce qu’il fera avec efficacité dans Panic Room. Le défi technologique est d’ailleurs souvent présent dans les films de Fincher, mais toujours au service de son histoire comme il l’a montrée cette année avec Benjamin Button. Résultat, avec des images toujours léchées, son film ne manque vraiment pas de style. En alliant scénario béton qui mélange à la fois le premier et second degré (la dernière image subliminale nous rappelle que ce film n’est tout de même pas à prendre complètement au sérieux, ce que quelques spectateurs et critiques avaient oublié en le comparant avec Orange Mécanique) et une mise en scène enlevée et innovante, le réalisateur nous fait donc passer son message avec beaucoup d’efficacité.

fight club brad pittLes comédiens contribuent aussi à cette efficacité du propos. Tout d’abord Edward Norton, dans le rôle du narrateur sans nom (ce qui nous permet de nous y identifier beaucoup plus facilement), est parfait. On sent sa détresse, son besoin de ressentir quelque chose par tous les moyens. C’est son jeu également qui fait qu’on ne se doute pas du twist qui viendra (même si plusieurs indices nous y mènent). Ensuite, après Seven, Fincher rappelle Brad Pitt. Comme à son habitude, Pitt va aller à l’encontre de son image de beau mec propre sur lui avec le personnage complètement barré de Tyler Durden au plan machiavélique qui le révèlera terroriste. La troisième étoile de ce casting, c’est Helena Bonham Carter. Jusqu’alors inconnue, elle développe avec ce film une notoriété qui explosera plus tard avec les films de Tim Burton. C’est toute une génération que se reconnaitra donc en ces personnages à la recherche de choses à vivre dans ce système qui les détruit.

fight club carterIl faut ajouter à cela une BO éléctro rythmée par les Dust Brothers, parfaitement dans le ton du film, underground. Mais plus que cette BO, on retiendra le Where is my mind des Pixies qui cloture le film de manière magistrale. Le titre sera d’ailleurs à partir de là indisociable du film.

Ce Fight Club sera au final un film choc assez controversé lors de sa sortie en salles. Mais pouvait-il en être autrement de ce film qui prône la violence pour ressentir des émotions ? Aujourd’hui, avec tout ce que l’on a autour de nous pour nous protéger à longueur de temps, il nous faut un bon uppercut pour nous reveiller.

En bref, avec un thème fort sur notre société malade, des personnages paumés, des acteurs au top, un scénario bien construit et une mise en scène qui garde le meilleur du clip, David Fincher ne pouvait que nous offrir un Fight Club culte.

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